Lutchigadoo Saga : bombe à retardement aux Casernes

Deux Top Guns des Police Headquarters sous menace de dénonciations, enregistrement vidéo à l’appui, pour corruption et complicité alléguée avec le clan Lutchigadoo
Les autorités à l’hôtel du GM et d’autres leaders politiques avertis de l’imminence des révélations publiques de ce “Secret Video Recording” avec paiement d’au moins Rs 1,2 M à un haut gradé

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Outre le mystère des 16 kilos d’héroïne dans la cargaison de 135 kilos de Navin Kistnah, qui n’a pas encore été élucidé, les Police Headquarters des Casernes centrales se retrouvent avec une nouvelle bombe à retardement entre les mains. Cette affaire n’est autre qu’un nouvel épisode de la Lutchigadoo Saga, avec un trafiquant présumé en détention bénéficiant de traitement avec tapis rouge de la part de policiers affectés au Vacoas Detention Centre. Les dernières révélations, faisant l’objet de correspondances adressées au Premier ministre, Pravind Jugnauth, au minister mentor, sir Anerood Jugnauth, au commissaire de police, Karl Mario Nobin, à l’Independent Commission against Corruption et à des dirigeants de partis politiques, sont encore plus troublantes.

Le réseau de complicité tissé par les frères Lutchigadoo comprend des Top Guns de la force policière, avec des noms cités. La lettre en date du mardi 26 juin demande à l’ICAC de diligenter une enquête sous les dispositions de la Prevention of Corruption Act contre deux hauts gradés de la police.

Le troisième paragraphe des dénonciations à l’intention du directeur général de l’ICAC, Navin Beekharry, se lit comme suit : « The ADSU especially its head are acting as if they are angels. Certainly, there are good officers there but those who live in glass houses should not throw stones and I invite you to investigate into a very serious matter of corruption. » Toutefois, les allégations de corruption aggravée dans une affaire de drogue impliquent davantage un autre gradé de la police qui n’a jamais servi au sein de l’Anti-Drug and Smuggling Unit au cours de sa carrière. Mais à l’avènement de Lalyans Lepep à l’hôtel du gouvernement, au lendemain des élections générales du 10 décembre 2014, il fut le Blue-Eyed Boy du régime avant d’être balayé avant même le passage du Metro Express.
L’auteur de ces dénonciations se présente comme étant détenteur d’Insider Information sur le Modus Operandi du clan Lutchigadoo en matière de trafic de drogue et de connexion au sein de la haute hiérarchie de la force policière. Ainsi, il fait état d’un premier épisode avec un premier exercice de “Controlled Delivery” dans la région de Réduit en novembre 2017. Un des frères Lutchigadoo, le dénommé Kelvy, avait pu échapper à une arrestation par l’ADSU en prenant la fuite dans une voiture alors que son partenaire, le dénommé Kevin Chockalingum, fut appréhendé en venant prendre livraison d’un colis de drogue. Les aveux de Chockalingum incriminent Kelvy Lutchigadoo.

Dès cette époque, par le truchement d’un intermédiaire, très connu de la Nightlife dans le Nord, les frères Lutchigadoo furent mis en contact avec le Top Gun hors ADSU « pou fer travay-la » en vue d’innocenter les membres du clan dans le trafic de drogue. Ainsi, une série de rencontres eut lieu entre les parties concernées en vue de déterminer la marche à suivre. La lettre de dénonciation fait état d’enregistrement vidéo de ces échanges avec des paiements de fortes sommes d’argent en deux occasions d’un montant de Rs 600 000 chacune. Un autre détail de nature incriminante est que des extraits de l’enregistrement laissent voir le haut gradé donnant des instructions au sujet de l’identité de l’homme de loi dont les services doivent être retenus par les Lutchigadoo.
Les quelques rares initiés qui ont eu le privilège d’avoir accès à l’enregistrement vidéo avancent que les images du haut gradé de la police, comptant les liasses de billets, sont des plus éloquentes et que dans un des cas, la rencontre s’est déroulée dans le bureau du policier concerné. Des appels téléphoniques ont également été échangés entre ce haut gradé et son Contact Point au sein de l’ADSU en vue de l’influencer afin de blanchir les Lutchigadoo. Alors que les procédures imposent que des “Diary Book Entries” soient consignées au QG de l’ADSU dans ce genre de circonstances, tel n’aurait pas été le cas dans cette affaire. Un manquement grave aux procédures formelles.

Outre les enregistrements vidéo de ces rencontres, la piste des appels téléphoniques entre les différents protagonistes, soit des frères Lutchigadoo, à leur contact dans la police et de ce dernier à son collègue de l’ADSU, surtout dans la soirée du 23 avril dernier, lors de l’escapade du Vacoas Detention Centre pour aller fabriquer un alibi, devrait constituer un complément d’enquête dans cette sinistre affaire, dont toute allusion au cas Mungroosing des années 80’ ne pourrait qu’être fortuite.

En conclusion, le “Whistleblower” a voulu mettre les points sur les “i” en soulignant : « This is the real information not the misinformation the ADSU is propagating against Roshi Bhadain. Whether ICAC investigates or not the video will soon be released and the embarassment for the police and ADSU will be like no other. » En tout cas, tout comme dans le mystère des 16 kilos d’héroïne dans l’affaire Navin Kistnah, les Police Headquarters se cachent derrière un silence radio « style lakaz mama » à ce jour…

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