Lutchigadoo Saga: l’ADSU de nouveau sur la sellette

Après l’escapade le 23 avril dernier avec la complicité des policiers affectés au Vacoas Detention Centre de Kusraj Lutchigadoo (34 ans) une nouvelle affaire impliquant ce trafiquant de drogue présumé place les Casernes centrales en posture délicate. Au cours de son arrestation dans un laboratoire clandestin à Triolet le 30 mars avec Rs 5 M de drogue synthétique, l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) avait saisi deux téléphones portables appartenant au trentenaire, dont une Samsung Galaxy S9. Cette pièce à conviction était des plus déterminantes pour l’enquête policière d’autant plus qu’elle contenait des informations importantes sur Kusraj Lutchigadoo et son réseau.

- Publicité -

Après une première inspection des téléphones cellulaires, les limiers de l’ADSU devaient noter de nombreux messages et appels échangés entre le suspect et ses contacts. En l’absence d’un ordre judiciaire (judge’s order), la police était dans l’incapacité de procéder au décryptage systématique des portables. Or, les procédures veulent qu’ils soient mis sous scellés pour qu’ils ne puissent pas être trafiqués. Sauf que dans le cas présent, les téléphones portables de Kusraj Lutchigadoo ont bien été mis dans une chambre au bureau de l’ADSU où sont stockées les pièces à conviction de plusieurs affaires liées au trafic de drogue. Le mois dernier, les enquêteurs ont voulu obtenir les données sur les cellulaires pour confronter Kusraj Lutchigadoo au cours d’une séance d’interrogatoire.

Mais, en allumant le Samsung Galaxy S9, ils ont noté que cet appareil était en mode “reset” et que les messages et appels WhatsApp avaient été effacés. Ils n’ont pu ainsi relever les infos. Seules les données sur la carte SIM ont pu être sauvegardées, et celle-ci a été envoyée à l’Information and Technology Unit de la police pour en tirer le maximum d’informations. Selon une source des Casernes centrales, les données sur la carte SIM ne sont pas « damning » car les trafiquants évitent d’utiliser les messageries et appels d’un opérateur local pour ne pas alerter les autorités.

L’autre cellulaire de Kusraj Lutchigadoo est, par contre, intact. À ce stade, l’ADSU ignore comment les informations sur le Samsung Galaxy S9 ont disparu. Les enquêteurs ont d’ailleurs interrogé Kusraj Lutchigadoo à ce sujet, mais il a prétendu ne rien savoir sur cette affaire. D’après les renseignements recueillis, les clés où sont gardées les pièces à conviction sont en possession d’un responsable au QG de l’ADSU. Et ce dernier note l’identité du policier qui souhaite avoir accès à l’intérieur. Sauf que plusieurs policiers ont fait des allers-retours dans cette chambre et selon une source, « il est très difficile de savoir si quelqu’un a pu manipuler le cellulaire ».

Cependant, les hommes du DCP Bhojoo n’écartent pas la possibilité que Kusraj Lutchigadoo ait pu enclencher les étapes pour effacer les données sur son cellulaire avant son arrestation. Selon un expert à l’IT Unit, il existe un logiciel qui permet à un

individu autre que le propriétaire d’effacer les données sur un cellulaire de manière automatique. En tout cas, l’ADSU a envoyé un rapport préliminaire à la hiérarchie de la police au “Police Headquarters” pour lui tenir au courant de cette affaire qui fait l’objet d’une enquête interne. C’est sur la base de certains renseignements qu’une équipe de l’ADSU de la Northern Division s’est rendue à Triolet dans la soirée de vendredi 30 mars dans un laboratoire clandestin qui était fermé. Les policiers ont monté une opération de surveillance au cours de laquelle Kusraj Lutchigadoo s’est pointé. La police avait attendu qu’il entre à l’intérieur pour perquisitionner le bâtiment. Dans un coin, utilisé comme cuisine, les policiers ont découvert un sachet en plastique renfermant un kilo de drogue synthétique, 300 paquets de thé utilisés pour la préparation de la drogue, un litre de dissolvant, un litre de benzène, et une somme de Rs 301 000 soupçonnée de provenir de la vente de drogue.

Deux cellulaires ont également été saisis en sa possession. Alors que les policiers effectuaient un inventaire dans le local, le mécanicien avait tenté de fuir en passant sur le toit, mais il a vite été maîtrisé par la police. Placé en détention préventive au Vacoas Detention Centre, Kusraj Lutchigadoo avait quitté momentanément le lieu dans la soirée du 23 avril avec la complicité de certains policiers où il est soupçonné s’être rendu chez son frère Rajoo Lutchigadoo pour fabriquer un alibi dans une autre affaire de drogue où son nom a été cité.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -