Lutchigadoo saga : pleins feux sur la gestion des caméras de surveillance

La gestion des caméras de surveillance au Vacoas Detention Centre retient enfin l’attention des limiers du Central CID dans l’enquêts sur l’escapade du trafiquant de drogue présumé, Kusraj Lutchigadoo.

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Ainsi, le policier responsable de la gestion des caméras CCTV au Vacoas Detention Centre (VDC) est attendu incessamment au CCID, où il devra expliquer pour quelle raison il a pris plus de deux semaines pour visionner les images de la soirée du 23 avril, jour de l’escapade du détenu Kusraj Lutchigadoo, âgé de 34 ans. En plus, ce dernier a reçu la visite – interdite – de proches le 4 mai pour fêter son anniversaire.

Or, ayant été arrêté pour trafic de drogue, seul son avocat avait le droit de communiquer avec lui, avec l’approbation de la hiérarchie de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU). D’ailleurs, c’est cette même unité qui avait alerté le responsable du VDC concernant des manquements et cet inspecteur de police avait alors fait les nécessaires pour visionner les caméras CCTV. Les hommes de l’ACP Devanand Reekoye souhaitent déterminer si cet inspecteur a intentionnellement omis de visionner les images des caméras de surveillance sur une base régulière ou s’il s’agit d’un manquement à son travail.

Les Police Headquarters suivent cette affaire de près et n’écartent pas la possibilité de sanctions contre le principal concerné à la lumière des conclusions du CCID. D’ailleurs, les enquêteurs vont également faire certaines recommandations pour améliorer le niveau de sécurité au VDC, tout en faisant ressortir les manquements qu’ils ont notés lors de leurs différentes visites sur place. Du reste, lors de sa réponse à une PNQ hier, le ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, a insisté pour que les images des caméras de surveillance soient visionnées sur une base quotidienne. C’était suite à un interpellation supplémentaire du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, sur le démai accumulé pour l’examen des enregistrements des caméras de surveillance.

Du côté de l’Independant Commission against Corruption (ICAC), les enquêteurs sont toujours en mode “information gathering” sur les avoirs des frères Lutchigadoo-Kusraj, de Kelvy et Rajoo ainsi que de leurs proches. Une demande de Disclosure Order a été déposée en Cour suprême n vue de compléter un Audit Train des Unexplained Wealth du clan Lutchigadoo. Selon les informations disponibles, les enquêteurs devront éplucher des transactions financières du trio, surtout concernant l’achat et la vente de certaines voitures.

Kusraj et Rajoo Lutchigadoo travaillaient également comme « courtiers », ce que les enquêteurs soupçonnent être une « astuce » pour blanchir de l’argent en provenance d’un trafic de drogue. L’ICAC n’écarte pas la possibilité que des policiers aient « acheté » des véhicules avec les Lutchigadoo. D’ailleurs, des officiers ayant travaillé au VDC le 23 avril lors de l’escapade de Kusraj Lutchigadoo, sont dans le collimateur de l’ICAC, dont le caporal Narain et les constables Goomany et Augustin. La commission anti-corruption fait une “evaluation of assets” de ces policiers, de même que de certains qui étaient présents lors de la fête d’anniversaire de Kusraj Lutchigadoo le 4 mai.

Des renseignements recueillis par les enquêteurs laissent comprendre que des policiers ont bénéficié d’argent, de cadeaux et de bouteilles d’alcool pour certaines faveurs. Une source aux Casernes centrales indique que c’est à la suite d’une dispute concernant un paiement que l’affaire de l’escapade du détenu Lutchigadoo a été ébruitée. Un protagoniste qui n’aurait pas reçu sa « part » avait en effet mis l’ADSU au courant des agissements se déroulant au VDC. Dans les prochains jours, l’ICAC convoquera les principaux protagonistes au Reduit Triangle afin d’obtenir des explications.
Affaire à suivre


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