LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ: 550 familles initiées à la culture potagère bio

Un projet agro-communautaire d’envergure mis en place par la Fondation Solidarité, le département de responsabilité sociale (CSR) de Food & Allied Group, rencontre ces jours-ci un succès grandissant dans une vingtaine de poches de pauvreté à travers le pays. Pas moins de 550 familles sont bénéficiaires de ce programme de potager familial visant à l’autosuffisance maraîchère.
D’Africa Town, Riambel, à Anse-Courtois, Pailles, en passant par Chamarel, Cité-La Chaux ou encore Tranquebar et Montagne-Blanche, le projet « Nou planté nou manzé », qui a débuté en août fait, depuis, de nouveaux adeptes de la culture bio en bac. Implémenté avec l’encadrement technique du Mouvement pour l’Autosuffisance alimentaire (MAA), ce plan de lutte contre la pauvreté a aussi reçu le soutien de la compagnie indienne Aadicon Ltd, implantée à Belle-Rive, et spécialisée dans les domaines de l’agro-technologie, de la biotechnologie et de la technologie moléculaire. Produisant des biofertilisants et des biopesticides, l’entreprise a fourni le nécessaire au projet alors que la Fondation Solidarité a offert le matériel. Celui-ci comprend des bacs, des kits du cultivateur débutant : arrosoir, gratte, compost et une variété de semences et plantules sur les conseils de la MAA. Le choix de culture de légumes à cycle court a été privilégié, soit de haricots, de cotomili, laitue, brède tom-pouce, petsaï et queue d’oignon, récoltables sur trois mois et pouvant être cultivés tout le long de l’année.
Des sessions de formation ont été tenues pour promouvoir la pratique de la plantation en bac et sur le toit pour ceux qui ne disposent pas d’espace. « Nous travaillons de concert avec les forces vives des quartiers qui nous réfèrent les familles nécessiteuses et des encadreurs volontaires chargés du monitoring et du développement des indicateurs du programme sur le terrain », déclare Éric Mangar, président de la MAA, et coordonnateur technique de ce projet pour le Groupe FAIL. « Les familles participantes ont par exemple appris à se servir de fertilisants naturels. Elles travaillent en équipe à la préparation du produit, soit le mélange de doses concentrées avec de l’eau ; on leur apprend comment procéder à l’application sur la terre, et non sur les légumes, et celle des biopesticides sur les feuilles uniquement », ajoute notre interlocuteur.
Outre son objectif d’autosuffisance en légumes, ce programme comporte une dimension sociale visant à réduire la pauvreté, à promouvoir la conscience des bienfaits environnementaux de l’agriculture bio et le dynamisme de la biodiversité, à développer chez les participants un nouveau rapport à la terre nourricière. À très long terme, il vise également à impacter sur leur mode de vie et de consommation en vue de réduire la dépendance alimentaire sur l’importation ainsi que le taux de maladies non transmissibles par une alimentation saine.
Les encadreurs sur le terrain disent noter avec satisfaction une nouvelle prise de conscience écologique, ainsi que le développement d’une meilleure cohésion sociale dans les quartiers. Des liens de solidarité se tissent ainsi par l’échange de connaissances agricoles et, après les récoltes, de produits excédentaires. L’engouement pour l’agriculture en bac serait tel que des familles n’hésitent pas à recycler de vieux frigos ou téléviseurs pour y planter leurs légumes. Plusieurs demandes de participation ont été reçues pour étendre le projet dans les villages mais, indique le coordonnateur de « Nou planté nou manzé », pour des raisons évidentes de manque de moyens financiers et matériels, il n’est pas possible pour l’heure d’y répondre.

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