Maîtres d’école : une pétition au PM pour maintenir l’ancienneté

  • Vinod Seegum (GTU) : « Nous sommes en période préélectorale avec des risques de surenchères si on procède aux nominations par sélection »

La Government Teachers’ Union (GTU) procède actuellement à la signature d’une pétition adressée au Premier ministre en vue de repousser une nouvelle fois la promotion des maîtres d’école par sélection. Le syndicat dit ses craintes qu’un tel exercice puisse être influencé par des « surenchères », particulièrement à la veille des élections générales. Il rappelle que par le passé, il y a eu des cas avérés où des personnes ont été nommées en raison de leurs connexions politiques au détriment de leurs collègues.

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Le ministère de l’Education a décidé de procéder à la nomination des maîtres d’école par sélection après avoir attendu dix ans. Cette recommandation du PRB 2008 n’avait en effet jamais pu être appliquée en raison des pressions des syndicats des enseignants et de controverses. La Public Service Commission a déjà enregistré les demandes à cet effet, avec au moins 4 000 demandes pour 200 postes. Mais la GTU n’est pas convaincue de cette démarche des autorités, estimant que le moment est mal choisi et qu’un tel exercice pourrait apporter beaucoup de frustrations dans les écoles.

Ainsi le syndicat a-t-il décidé de faire circuler une pétition au Premier ministre en vue de repousser, une nouvelle fois, les nominations par sélection. Vinod Seegum, le président, explique : « Nous sommes actuellement en période préélectorale. Un exercice basé sur la sélection peut donner lieu à des surenchères auprès des politiciens. De même, il peut aussi y avoir des risques de nommer ceux qui ont des connexions politiques. Par exemple, il y a quelqu’un qui vient d’une circonscription stratégique et qui dit déjà tout haut que son nom sera sur la “top list”… »

Il cite des cas survenus dans le passé, où l’interférence politique a eu des répercussions sur les nominations. « Il y a eu le cas d’une femme, dans une école des basses Plaines-Wilhems, qui était “highly connected”. Elle avait été promue sans que personne à l’école concernée ne soit au courant. Elle a gardé sa classe pendant trois mois jusqu’aux vacances scolaires. C’est quand elle a été transférée, à la rentrée suivante, qu’on a appris qu’elle avait été nommée maîtresse d’école. » Un autre cas, poursuit-il, est celui d’un enseignant de Vallée-des-Prêtres qui devait être promu sur la base de l’ancienneté. « Mais il a eu le malheur d’inviter quelqu’un qui était proche d’un parti de l’opposition lors de la fête de l’indépendance. Ce qui lui a coûté sa promotion. »

Dans sa lettre au PM, la GTU mentionne également la promotion de 1993, « la plus scandaleuse de toutes, où des personnes qui avaient fait des abus de “sick leaves” ont été promues au détriment de ceux qui étaient à l’école et qui travaillaient pendant tout ce temps ». Et d’ajouter : « Il y a quelqu’un qui avait 130 jours d’absence mais qui avait été promu. Dans un autre cas, il y avait six membres d’une même famille, bien connectée, qui avait été promus. »

La lettre mentionne également, comment à l’époque, l’ancien ministre de l’Education, Armoogum Parsuramen, avait dû venir s’expliquer face aux enseignants. « Le cabinet, sous la présidence de sir Anerood Jugnauth, avait alors pris la décision que le critère de l’ancienneté s’appliquait pour les promotions. »

Autant de raisons, ajoute Vinod Seegum, de poursuivre dans cette même voie pour l’actuelle promotion. « Tant qu’il n’y aura pas un changement de “mindset” dans le pays, il sera difficile de procéder à la sélection. Avec l’ancienneté, les candidats n’auront pas à s’accrocher au pantalon des ministres pour une nomination. » Il souligne également que la sélection se fera par la Public Service Commission, une entité qui, selon lui, « n’est pas infaillible et qui a vu nombre de ses nominations renversées par le Public Bodies Appeal Tribunal ». De même, il déplore le fait que la PSC ne donne pas les raisons pour lesquelles un candidat n’a pas été retenu.

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