MAYA KAMATY : L’imagination en partage

Entre l’écriture de ses textes pour son premier album et le management de Ziskakan, Maya Kamaty nous a fait voyager jusqu’àl’île soeur. Une balade aux côtés de la fille de Gilbert Pounia àtravers ses mélodies, sa voix sublime et son accent créole réunionnais.
Derrière ses verres à la monture rouge, le regard est séduisant. Cheveux coiffés d’une pince aux plumes d’oiseaux, visage radieux sublimépar un sourire désarmant, une belle chanteuse réunionnaise se trouve dans notre île. Connue comme la manager du groupe Ziskakan, Maya Kamaty nous raconte son histoire, nous partage sa musique et nous confie ses projets…
Évolution.
Ses chansons font partie de sa personnalité. Maya Kamaty définit sa musique comme une évolution : “Ce que je produis maintenant est différent de ce que j’ai fait dans le passé. Ainsi, ma première composition, Véli, est un morceau que je joue depuis huit ans, alors que Lamayaz, que j’ai écrit àl’occasion du mariage de mes parents, est un titre qui ne figure plus àmon répertoire car mon style a évolué.”
Entre dix et quinze ans, Maya se produit sur scène comme choriste du groupe Ziskakan, mais elle n’a jamais songéàfaire carrière dans ce domaine. “J’ai eu une adolescence plutôt rebelle. Mes parents, qui évoluent dans le milieu musical réunionnais, avaient placéla barre très haut. C’est pourquoi je ne voulais pas intégrer ce monde”,confie la jeune femme.
Grèn Sémé.
La musique m’a rattrapée”,avoue Maya Kamaty. L’aventure débute en 2005, lorsqu’elle s’envole pour la France afin de poursuivre ses études en Médiation Culturelle et Communication. ÀMontpellier, je me sentais perdue. Le séga, le créole de mon île, le maloya… tout cela me manquait. J’avais besoin de repères et la musique était là, souligne l’artiste, des souvenirs plein la tête.
C’est avec l’aide de Carlo de Sacco que le groupe Grèn Sémévoit le jour, le premier groupe avec lequel elle se produit. “Nous étions un petit groupe d’étudiants réunionnais et nous voulions faire découvrir notre pays, notre culture et notre langue aux autres”, se rappelle Maya.
De retour dans son île natale, il y a trois ans, elle décide de se consacrer à la voie qu’elle a finalement choisie. Une participation au festival Sakifo 2012 et une autre en octobre dernier en Afrique du Sud au festival Rocking The Daisies la voit chanter avec sa voix envoûtante ses propres compositions dans sa langue maternelle.
Album.
Maya Kamaty se fait alors découvrir sous un nouveau visage et attire l’attention du grand public. Elle se fixe un nouvel objectif. “Depuis quelques années déjà, j’avais un projet d’album. Cela fait près d’un an que j’y travaille”, précise la chanteuse àl’allure toute naturelle. En studio, il y a environ quatre mois, avec Moana Apo (percussioniste), qui a composéquelques titres pour elle, Kilik (guitariste) et Stéphane Lépinay (multi-instrumentiste).
C’est mon bébé. Cela fait tellement longtemps que je l’ai en tête. J’ai pris mon temps, et voilà, il est pratiquement là, confie-t-elle avec enthousiasme. Elle poursuit, en souriant : “Le plus marquant, c’est l’entrée en studio. Le processus est long sans être long.”L’album, qui en est àla finition du mixage, est attendu àla fin de l’année.
Influences.
Je suis contente de ce que j’ai accompli jusqu’ici. Je prévois même de faire des featuringsdans cet album. Mais il me reste encore beaucoup de boulot. Je suis actuellement à Maurice pour travailler sur la traduction française de mes textes”, souligne Maya. Traversé par des rythmes bien de son île, l’album sera très acoustique, avec des influences de blues et de pop, entre autres. Il comprendra aussi deux morceaux en français écrits par Michel Ducasse.
La chanteuse confie que ses textes sont inspirés par son environnement : la nature et les gens qui l’entourent. “Dans Derniéviraz, un des titres de l’album, je fais référence àl’alcool, àla drogue et àl’abandon. C’est un fléau qui touche La Réunion. Je ne veux pas donner de leçon de morale, mais juste en parler. DansTi kok, j’adresse un message àmon frère et àtous ceux qui étudient àl’étranger, pour leur faire savoir que même s’ils sont loin, leurs proches pensent àeux.”
Cet album est certainement le début d’une grande carrière. “Il est important de partager ce moment avec les gens. Même si je suis consciente que très peu de personnes achètent des albums, je veux que le mien soit le plus beau possible. Mon but est d’amener un peu de créole réunionnais aux oreilles des gens. Même s’ils ne comprennent pas forcément la langue, je veux qu’ils puissent imaginer tout le sens de mes mots…”

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