MCB FOCUS : Moment propice pour donner un coup de pouce à l’infrastructure

Gilbert Gnany, Chief Strategy Officer du groupe MCB, considère que le moment est « approprié » pour donner « un véritable coup de pouce à l’infrastructure » du pays. Il faut, souligne-t-il dans la dernière édition de MCB Focus rendue publique hier, à trois semaines de la présentation du budget 2017-18, « maintenir, voire approfondir, le tempo en matière de relèvement de l’infrastructure nationale, ce qui permettrait de corriger des manquements structurels et d’aspirer, en complément avec d’autres mesures, à un taux de croissance de plus de 5% ».    
Dans son rapport de quelque 66 pages, Gilbert Gnany soutient que les opportunités de transformer les projets de développement infrastructurel comme un « game-changer » pour le progrès socio-économique à long terme de Maurice sont « énormes ». Il s’attend à ce que le prochain budget, tout en mettant l’accent sur des stratégies de renforcement de la croissance économique du pays et en promouvant une discipline budgétaire solide et un contrôle rigoureux de la dette publique, vienne de l’avant avec des propositions « pour booster l’investissement public et privé dans le temps ». L’économiste souhaite également des mesures visant à l’accélération des dépenses nationales dans les infrastructures en vue de la modernisation de notre économie.
Gilbert Gnany dit reconnaître qu’il « n’est pas facile de satisfaire toutes les aspirations nationales » en matière de développement infrastructurel compte tenu de la nécessité de préserver l’équilibre budgétaire et de réduire la dette publique. Cependant, il est d’avis que « des efforts doivent être faits pour assurer l’efficacité des investissements » dans l’infrastructure, ainsi que veiller à la praticabilité commerciale et à la faisabilité des projets énoncés. Dans cette optique, il recommande une « approche prudente » quant à la sélection et à l’exécution des projets « in order to make things work and work in the right direction ».
Tout en estimant que certains projets spécifiques mériteraient « une évaluation plus pointue » pour ce qui est du rendement attendu, Gilbert Gnany considère qu’il y a un « clear-cut and immediate cas » pour un déploiement rapide du programme de décongestion routière. Ce programme, fait-il ressortir, « peut grandement aider le pays à faire face à un fort volume de trafic routier dans certains endroits tout en aidant à l’allégement de la congestion routière ». Mais là encore, prévient-il, « il y a un besoin de prévenir toute possibilité de hausse des coûts des projets ».
Intitulé “Strenghening our competitiveness by modernising our infrastructure set-up amidst fiscal discipline”, la 68e édition de MCB Focus souligne d’emblée que la résilience de l’économie mauricienne aux chocs exogènes et sa capacité à trouver des moyens pour accentuer sa croissance « ont été entamées par l’inefficience et les goulots d’étranglement » au plan structurel. Ces difficultés sont dans une grande mesure liées à la qualité de l’infrastructure publique, estime-t-on. Cependant, Gilbert Gnany observe que le programme d’investissement du secteur public énumère une série de projets infrastructurels pouvant aider le pays à éliminer les contraintes à l’activité économique et à rehausser sa capacité productive.
Le Chief Strategy Officer de la MCB fait ensuite un tour d’horizon des grands projets figurant dans le programme du secteur public et qui nécessiteraient des investissements de l’ordre de Rs 130 milliards. Ces projets concernent l’amélioration du réseau routier ainsi que les secteurs portuaire, des télécommunications, de l’eau et de l’électricité. Gilbert Gnany met l’accent sur « l’importance de concrétiser les projets de développement infrastructurel » du fait d’une « strong positive correlation » entre l’investissement dans l’infrastructure et le Produit intérieur brut d’un pays par tête d’habitant.
Il constate que les dépenses d’investissement du secteur public ont connu une évolution erratique ces dernières années, avec une croissance négative moyenne de 0,4% au cours des cinq dernières années. « Overall, public sector investment has remained in generally unfavourable territories lately in spite of having constantly been hyped to provide important positive contributions to the economy given the significant range of sizeable assignments that have been lined up », ajoute-t-il. Chiffres à l’appui, Gilbert Gnany démontre qu’il y a, année après année, un « spending gap » entre les montants budgétés et les dépenses encourues, l’écart pour l’exercice financier 2015-2016 atteignant Rs 11,2 milliards.
Tout en faisant abstraction de l’environnement économique global difficile, l’économiste soutient que la performance économique du pays a été, dans une bonne mesure, influencée par la faible évolution des investissements, en particulier dans les infrastructures. « Overall, infrastructure insufficiencies warrant attention as they threaten to play a non-negligible role in potentially embedding Mauritius into a vicious circle, with stifled investment resulting from hampered productivity and competitiveness levels likely to retard improvements in the quality of the business climate and future capital spending », souligne MCB Focus. Si ce problème n’est pas réglé rapidement, Maurice pourrait alors se retrouver à l’avenir dans une situation de croissance économique faible.
Le rapport passe en revue les difficultés en termes de capacités pour la mise en oeuvre des projets infrastructurels. Il fait état des défis à relever dans les différents secteurs précités (routes, eau, électricité, port, nouvelles technologies de l’information et de la communication) et évoque les mesures susceptibles de contribuer au rehaussement de nos infrastructures, à l’exécution rapide des projets et à l’efficacité des investissements. L’accent est également mis sur le partenariat que les secteur public et privé peuvent développer pour la réalisation des divers projets.

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