MEDPOINT : Bras de fer CCID / Bérenger mardi

Le leader de l’opposition a engagé depuis hier après-midi un bras de fer avec les responsables du Central CID, en l’occurrence l’assistant Commissaire de Police Pregassen Vuddamalay et le surintendant Heman Jangi au sujet d’une séance d’interrogatoire sur les allégations quant à d’éventuelles directives pour une deuxième évaluation de la clinique MedPoint. Les conseils légaux du leader du MMM – Mes Ivan Collendavelloo (Senior Counsel), Raj Nuckchadu, Veda Baloomoody et Kishore Pertab – ont réitéré la demande formelle pour que Paul Bérenger soit entendu par le CCID après une « complete disclosure of the allegations » dans la déposition du Premier ministre consignée au Prime Minister’s Office en début de soirée du jeudi 14 juillet.
La crainte d’une arrestation de Paul Bérenger dans la matinée a suscité une effervescence et un début de mobilisation de militants du MMM.S’adressant aux militants à Rose-Hill et ensuite à Port-Louis, le leader des mauves a confirmé son intention de ne pas se prévaloir de la possibilité de la caution au cas où il serait appréhendé après son interrogatoire. Il s’est déclaré prêt à lancer une grève de la faim.
La tension est montée d’un cran depuis hier en début de soirée avec la réception par Paul Bérenger à son domicile d’une convocation formelle pour une séance d’interrogatoire à 9 h 30 ce matin dans les locaux du CCID. Le principal délit reproché concerne « publishing of false news ». Cette convocation reçue vers 18 heures a soulevé un véritable tollé dans la mesure où en début d’après-midi d’hier, les hommes de loi de Paul Bérenger devaient se rendre aux Casernes centrales pour rencontrer les limiers du CCID en vue d’établir un calendrier de travail.
Au cours du week-end, la police a pris contact avec les avocats du leader de l’opposition pour prendre les dispositions nécessaires pour des explications de Paul Bérenger à la suite de la déposition du Premier ministre à son encontre. La séance de travail dans les locaux du CCID a été des plus houleuses après le refus systématique de la police en vue d’accéder à une demande pour une « complete disclosure » de la teneur de la déposition de Navin Ramgoolam avant tout interrogatoire « under warning ».
Des recoupements effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes indiquent que le ton était véritablement monté d’un cran. Les hommes de loi ont tenu à faire remarquer que selon les Judges’Rule quand un client a retenu les services d’un avaocat, toute communication de la police doit se faire à travers celui-ci et non directement.
Néanmoins, après le départ des avocats, le CCID a décidé de faire transmettre une convocation officielle directement et unilatéralement à la résidence du leader de l’opposition à Floréal alors que celui-ci était pris avec les délibérations du bureau politique hebdomadaires. Paul Bérenger devait prendre connaissance de ce développement en début de soirée. Après consultations avec ses hommes de loi et ses principaux lieutenants, l’on cherche à décider de la marche à suivre.
Deux décisions majeures ont été entérinées : Paul Bérenger ne se rendrait pas au rendez-vous fixé unilatéralement par le CCID et ensuite le tête-à-tête fixé à cet après-midi au Prime Minister’s Office en vue d’approfondir le dossier de la réforme électorale et constitutionnelle était tout simplement annulé à l’initiative de Paul Bérenger.
Entre-temps, les conseils légaux du leader de l’opposition adressaient une correspondance officielle à l’ACP Vuddamalay, responsable du CCID, avec copie au CP Dhun Iswur Rampersad pour s’appesantir sur la demande formulée hier après-midi concernant l’accès à la déposition de Navin Ramgoolam. « Before being able to respond to your request, my client would wish to be enlightened on the precise reason for which you wish to attend your offices », écrit Me Collendavelloo à l’attention de l’ACP Vuddamalay.
Me Collendavelooo fait état également de son étonnement devant l’attitude quasi désinvolte des responsables de cette enquête. « I have informed my client that, in the course of the meeting held on your office yesterday at 14 hours, you refused me sight of a copy of the allegations which, according to you, had been made against him by the Honourable Prime Minister as far back as 14 July 2011. You also told me that you would not make any disclosure of these allegations other that what is now contained in your letter under reference », ajoute l’homme de loi.
« My client (Paul Bérenger) wishes to express his surprise at your stand which deprives him of the opportunity of obtaining informed legal advice prior to meeting with you. My client does not wish to be taken by surprise at the time he meets with you or your officers by allegations of fact on which he has had no opportunity to obtain legal advice », conclut Me Collendavelloo en revenant avec la requête d’une « complete disclosure » de la déposition à charge du Premier ministre. À la réception de cette communication en cours de matinée, le surintendant Heman Jangi a eu des consultations avec le CP avant de se rendre au State Law Office en fin de matinée. La police s’est mise à la recherche de Legal Advice à la suite de cette demande des hommes de loi de Paul Bérenger.
La répercussion majeure de la convocation servie en la résidence de Paul Bérenger hier a suscité des appréhensions parmi les dirigeants et des militants du MMM quant à une éventuelle arrestation de Paul Bérenger. Ainsi, le mot d’ordre de vigilance et de mobilisation était passé : « La police Ramgoolam kapav aret nou leader gramatin. Le monde en bas lahaut. Voler amizer ek saki lager kont corruption mett dan kasho. »
Depuis très tôt ce matin, des parlementaires de l’opposition, dont Rajesh Bhagwan, Lysie Ribot, Deven Nagalingum et Françoise Labelle aussi bien que d’autres dirigeants du MMM, se trouvaient dans le bureau régional de la circonscription de Rose-Hill / Stanley (No 19) en vue de parer à toute éventualité. Une certaine tension régnait aux abords de la rue Ambrose à Rose-Hill. Une équipe de la télévision nationale, qui s’était rendue sur les lieux, a été priée par le secrétaire général du MMM Rajesh Bhagwan de se retirer. « Kan avoy zot konvokasyon pou couver assemblée des délégués, pa trouv zot. Ki zot pe fer la. Pa inn avoy zot konvokasyon pou sa », a-t-il fait comprendre à ces membres de la rédaction de la MBC / Tv à Rose-Hill ce matin.
Néanmoins, peu avant 10 heures, l’arrivée de Paul Bérenger au bureau régional de Rose-Hill allait désamorcer quelque peu la situation tendue. Il s’est adressé à l’assistance pour souligner qu’il n’a aucune intention de verser de caution pour toute éventuelle remise en liberté conditionnelle et pour faire état de son projet de grève de la faim. « Ramgoolam pe utiliz la polis pou detourn latansyon dan enn moma kot ena skandal apré skandal. Fini ar MedPoint, ou ena la Banque Moris, Rose-Belle, bourse détid en Chine. Bann minis pe mett railing kot Icac. Mo pa kwar li enn koinsidans CID galoup derrière mwa zordi apré huit mois, minis de la santé dalor, Jeetah, zordi pe ale l’Icac. Pa enn koinsidans sa », a soutenu le leader du MMM.
« Si zot arrett mwa, mo pa pou pran caution. Mo pou refiz caution ek mo déklans enn la grev de la faim illimité tou de swit. Seki konn mwa konn mwa. Kan mou mett latet divan, pena kilé », a lancé Paul Bérenger en demandant à ses partisans de ne recourir à la violence sous aucun prétexte. « Nou manz ar zot san violans ziska la viktwar », a-t-il rajouté.
Comme Paul Bérenger l’avait fait à Rose-Hill, il s’est adressé à des militants venus à sa rencontre au QG de la rue La Poudrière une heure après. Il s’est appesanti sur les excès commis, dit-il, par la police dans cette enquête en refusant l’accès à la teneur de la déposition de Navin Ramgoolam.
« Missié là donn deposisyon kont mwa dan so biro. Beebeejaun donn deposisyon l’Icac dan so biro. Mo pa dakor avek manyer fer la. Dormi avek lanket pandan enn mwa et demi apre konvok leader de l’opposition du jour au lendemain. La polis refiz reket mo bann avoka. Nou guetter ki manière la zourné pou déroulé. Mo dénons excès de zèle de la polis et lerla komiser de polis ek surintendant Jangi zot a pran zot responsabilité », a déclaré le leader du MMM en substance.

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