Métro-boulot-dodo…

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Les quadragénaires dans le vent et les jeunes cinquantenaires bien assis sont souvent jeunes papis voire jeunes mamies. Leurs rejetons auront reproduit un schéma de vie assez semblable au leur. C’est bien connu, dilo swiv kanal. Sauf que nos amis les jeunes ne le savent pas toujours. Flash-back.

Deux tourtereaux se tripotent joyeusement. Tout heureux et tremblotants au coin d’une haie de bambous, dans la moite touffeur d’un autobus ou dans les recoins sombres des arcades désertées. S’ensuivent les escapades buissonnières, sinon des haltes dans des hôtels de rencontres (communément appelés pensionnats) pour laisser libre cours à leurs corps amoureux.

Et puis, un jour vient un enfant… et une ribambelle de responsabilités à prendre à bras-le-corps. Les grands-parents sont mis à contribution au début. Maman et papa sont assez désorientés par le fruit de leur passion. Chance que mamie n’est jamais bien loin pour boucler les fins de mois. Elle aurait vécu presque la même romance avec papi. Il en est ainsi depuis des siècles et des siècles.

Il semblerait que nous soyons dans un processus de juvénilisation de la parentalité. Ce n’est certes pas un phénomène inédit. Dans un passé pas si récent, faire un régiment de gamins était de bon ton. Un signe extérieur de virilité du mâle dominant (et surtout de l’absence de family planning), quitte à vivre dans la misère. On croirait que le plus important était que l’honneur dudit “bon mâle” soit sauf.

C’est peut-être une affaire de formatage, selon l’esprit de l’époque. Les temps changent mais n’empêche pas des événements similaires de se reproduire, d’une génération à une autre. On ne copule pas autant qu’avant, mais ce sont toujours les filles qui se prennent des coups en silence. Si ça se trouve, votre collègue est peut-être une femme battue et vous n’en saviez rien ! Ce ne sont après tout pas vos oignons.

Nous sommes aujourd’hui dans le “chacun pour soi et Dieu pour tous”. On préfère avoir un temps pour soi et des moments à consacrer à soi-même. C’est presque devenu une quasi-norme. A-t-on envie de lutter contre l’individualisme ? L’urgence de gagner ses sous ne semble pas laisser beaucoup de temps libre aux esclaves modernes.

On pourra bientôt (sans avoir l’air de péter plus haut que son cul) utiliser l’expression : “métro-boulot-dodo” pour résumer sa journée en trois mots. Faudrait vraiment réfléchir à davantage de loisirs pour le petit et moyen peuple. Hormis Internet et la télé, d’aucuns n’ont rien de mieux à faire par ces temps grippeux.

Surmenage et burning-out ne devraient pas tarder, au train où vont les choses. Et on speede encore. Ce mode de vie engendrera peut-être dans un proche avenir davantage de patients pour les psys du pays. Une filière qui devrait prendre son essor auprès du “jeune” Mauricien stressé, soucieux de deliver the goods.

Revenons au monde à léguer à nos (éventuels) descendants. On peut arguer un tas de choses et présupposer que “l’écoloconscience” est un phénomène de mode. Faudrait aussi cesser de prendre les polluants avions, en vue de préserver “la couche”, et bannir tous les carburants fossiles, dont l’huile lourde des centrales électriques. C’est pas gagné d’avance ! Beaucoup d’espoirs sont néanmoins fondés sur le solaire.

Sinon, on peut toujours préférer la bicyclette à sa voiture pour circuler en ville. C’est excellent pour faire fondre sa culotte de cheval et pour préserver la calotte glaciaire, qui fond à cause du fichu trou dans la couche d’ozone. On pourrait aussi chevaucher un scooter électrique… mais le courant (pour recharger l’engin) est généré par des centrales carburant au fioul.

Entre-temps, comme l’a si bien dit un mec dans le désert, “nous n’héritons pas de la Terre de nos parents mais nous l’empruntons à nos enfants”. Faites un geste salutaire pour la Terre, amis consommateurs-pollueurs. Pour que vos petits-enfants ne brûlent pas en enfer (à des températures extrêmes) à cause de votre comportement je-m’en-foutiste.