METRO EXPRESS : Nando Bodha en mode réassurance!

La rencontre entre le ministre du Transport, Nando Bodha, et les syndicats du secteur du transport n’a débouché sur aucune solution immédiate hier. Après près de deux heures de discussions, décision a été prise de se revoir dans un mois. Nando Bodha a demandé du temps pour présenter les propositions des syndicats au conseil des ministres et réclamer la mise sur pied d’un comité interministériel pour travailler sur la question. La réunion a été houleuse par moments avec des tensions entre les différents groupes et, même, avec le ministre lui-même.
Ils ont tous la même requête : des garanties sur la sécurité d’emploi des travailleurs du transport. Mais lors de la réunion d’hier, les différents groupes n’ont pu mettre de côté leurs différends du terrain. Ce qui a mené à un clash virulent entre Reeaz Chuttoo et Kaviraj Bokhoree. Il faut savoir que le syndicaliste et l’avoué représentent chacun un groupe d’employés de la CNT. Le troisième gros syndicat étant l’UBIW d’Ashok Subron, qui représente lui aussi des travailleurs du transport dans plusieurs compagnies, dont la CNT, l’UBS et la RHT.
Il y a ensuite l’Union Joint Panel, regroupant trois syndicats de l’UBS, qui est venu avec ses conseillers légaux, soit Mes Adrien Duval, Assad Peeroo et Kushal Lobin. Reeaz Chuttoo et Ashok Subron ont tous deux déploré la présence des hommes de loi à cette rencontre. Ils accusent ces derniers de tenir un « double langage », dépendant s’ils se trouvent du côté du pouvoir ou pas (voir encadré).
Toujours est-il que Nando Bodha a été à l’écoute des différentes parties en apportant des éléments supplémentaires concernant la réorganisation du secteur du transport. Lors d’un point de presse tenu après la réunion, le ministre du Transport a annoncé la tenue d’une nouvelle réunion dans un mois, soit le temps pour lui de présenter les propositions des différents syndicats au gouvernement. Il compte également demander l’institution d’un comité interministériel pour poursuivre les discussions avec les syndicats avant de parvenir à une décision finale.
Concernant la demande pour un accord tripartite entre le gouvernement, les travailleurs et les compagnies du transport, garantissant la sécurité et les conditions d’emploi, Nando Bodha a affirmé qu’il n’était pas contre. Toutefois, il ne peut prendre sur lui une telle décision, d’où l’idée d’un comité interministériel. Il compte également rencontrer les dirigeants des compagnies d’autobus avant de revenir vers les syndicats.
Le ministre du Transport a profité de l’occasion pour donner plus de détails sur la réorganisation du secteur. Cet exercice a été réalisé par les consultants singapouriens. D’emblée, Nando Bodha a tenu à répondre aux critiques à l’effet que l’Alliance Lepep n’avait pas de mandat pour l’introduction du projet Metro Express. Il a fait référence à la page 26 du manifeste électoral, où il est dit qu’il allait revoir le projet de métro. Il a également cité l’item 90 du programme gouvernemental, disant :  « The light railway project initiated by the previous government will be shelved for the time being on economic grounds. »
Pour en venir aux choses concrètes, Nando Bodha a indiqué qu’il y a actuellement 252 lignes consacrées au transport en commun. Parmi elles, seules 39 seront concernées par le métro. « Toutes ces lignes continueront à exister après l’entrée en vigueur du métro. Il n’y aura aucun “scrapping”. » Concerant les autobus affectés sur ces routes, des 400 actuellement, 200 seront conservés et les 200 autres seront réorientés sur des lignes dans le nord et le sud du pays, ce qui concerne à la fois la CNT et les autres compagnies affectées.
De même, de nouvelles lignes seront créées, notamment l’une reliant Rose-Hill à Pointe-aux-Sables, Rose-Hill à Flic-en-Flac et une autre dans le sud, reliant La Vigie à Flic-en-Flac en passant par La Marie. « Cette route, au coût de Rs 1,2 Md, démarrera bientôt. »
Pour ce qui est des “feeder buses”, ils fonctionneront autour des six terminaux et leurs horaires seront calqués sur ceux du métro. « Les “feeder buses” démarreront toutes les cinq minutes, qu’ils soient remplis ou non. Ce sera un système de l’offre et non pas de la demande. Le ticket du “feeder bus” sera de Rs 15. À Port-Louis, un “bus lane” sera aménagé pour le “feeder bus”. De même, il y aura un “feeder” pour les régions de Rose-Hill, Ébène, Réduit et Bagatelle. »
Au sujet des bus individuels qui assurent déjà le transport intra-urbain, ils seront conservés. « À Curepipe, il y aura seulement trois “feeder buses” car il y a déjà les bus intra-urbains. » Concernant les craintes des syndicats à l’effet qu’avec les cartes magnétiques il n’y aura pas de receveurs dans ces autobus, Nando Bodha a tenu à rassurer. « Il y aura des contrôleurs pour le confort. » De même, il a avancé que le cadre légal régissant les travailleurs du transport ne sera pas modifié. Il a aussi indiqué la création de 250 nouveaux emplois avec le projet Metro Express et que priorité sera donnée aux travailleurs actuels du transport.
Quant à savoir si un chauffeur de bus peut conduire le métro, Nando Bodha a répondu par l’affirmative. « Il faut une formation de trois mois. » Les syndicalistes ont aussi proposé un plan de retraite volontaire pour certains. Nando Bodha a accueilli cette idée, mais indique qu’il faut discuter des modalités. « Ces éléments devront passer par le conseil des ministres et il faudra amender la loi dans certains cas. » Nando Bodha a profité de l’occasion pour rassurer sur la santé de la CNT. « La CNT a eu cette année Rs 150 M de surplus. Elle a acheté 150 nouveaux bus et recruté 150 personnes. »

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