Metro express : quand ces travaux dérangent

Les travaux publics génèrent normalement un vacarme difficile à supporter. Comme c’est le cas depuis la mise en chantier du projet Metro Express. Des habitants et commerçants de La Butte et de Rose-Hill en ont plein les oreilles. De plus, ils ne cessent de se plaindre de la poussière qui vient se déposer chez eux. À Rose-Hill, les barrières placées sur les rues occasionnent aussi des transactions douteuses, comme la vente de la drogue. Vivre ou travailler près d’un chantier n’est pas de tout repos pour ces personnes. Rencontre…

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Le quotidien de certains habitants de la capitale, notamment ceux habitant la Butte, est complètement bouleversé. Vivant près du chantier bruyant du projet Metro Express, ils se réveillent tantôt par un marteau-piqueur, tantôt par le bruit assourdissant d’une pelleteuse en marche, sans oublier les vibrations qu’ils ressentent quand les travaux sont en cours. Ils disent n’avoir d’autre choix que de supporter la pollution, qu’elle soit sonore ou environnementale, puisque les autorités font la sourde oreille. Selon Shareema Boolakee Caramtali, une habitante de la région, elle « en a marre des tonnes de poussière qui se déposent devant et à l’intérieur de sa maison ». « Chaque jour, nous devons nettoyer de fond en comble notre maison, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Des tonnes de poussière viennent se déposer chez nous. De plus, ces poussières portent atteinte à la santé de nos enfants.

Nazlee Cooraban, gérante de Gloria Fast Food, nous montrant la couche de poussière posée sur sa vitirine

Depuis la mise en chantier du projet Metro Express à La Butte, nous avons fait plusieurs va-et-vient à l’hôpital », se plaint cette mère de famille. Shareema est gérante d’un salon de beauté non loin. Elle déplore la présence d’une bouche d’égout à l’entrée de son salon. « Avec les travaux qui sont effectués dans les parages, cette bouche d’égout représente un vrai danger pour le public. D’ailleurs, à ce jour, quatre personnes sont tombées dans cette bouche d’égout. Nous avons fait plusieurs plaintes à ce sujet, mais rien n’a été fait », dit-elle. Plus loin, nous croisons Marie Doresta. Cette dernière indique que sa famille habite à cet endroit depuis plus de 80 ans. « Depuis que ma mère est petite, elle vit ici. J’ai moi aussi grandi dans le même endroit. Jamais nous n’avons été si troublés par ce genre de travaux. Depuis le début des travaux en novembre dernier, À cet égard, le ministre des nous ne dormons plus sur nos deux oreilles.

En sus de la poussière qui se dépose chez nous, les ouvriers font énormément de bruit. Ma mère est très vieille, mais elle n’arrive plus à fermer les yeux pendant la journée, avec tout ce bruit infernal. Quelques fois, ils travaillent jusqu’à 22 heures et tant qu’ils sont sur le chantier, nous ne pouvons aller dormir », affirme Marie. Sa fille, Anna, âgée de onze ans, ajoute innocemment : « Ils font tellement de bruit que je n’entends pas quand ma grandmère m’appelle ». Rosida Haujee, habitante de la même localité, abonde dans le même sens. Elle fait part que les pollutions causées par les travaux dérangent certes les habitants. Toutefois, elle est en faveur du projet Metro Express et explique qu’elle est prête à supporter tous les troubles et inconvénients jusqu’à l’achèvement du projet. Elle émet des réserves quant à l’opération du Metro Express, avançant qu’elle espère que les va-et-vient ne vont pas déranger la tranquillité des habitants. « Ces travaux sont temporaires.

Marie Doresta et ses enfants qui habite à plus ou moins 100 mètres du chantier à La Butte

En revanche, il faudra, dans le futur, voir si le Metro Express lui-même ne posera pas de problème aux habitants de la région. » Même son de cloche à Rose-Hill ! Nazlee Cooraban, gérante de la chaîne Gloria Fast-Food, est désemparée. « Je ne sais plus à quelle porte frapper. Mon commerce souffre énormément puisque les travaux sont à environ 100 mètres de mon snack. Mon commerce ainsi que ma maison sont remplis de poussière. Nous passons toute la journée à nettoyer. Nous ne pouvons plus travailler. D’ailleurs, même les clients ne viennent plus chez nous car personne ne voudra venir manger dans un endroit envahi de poussière et parmi tant de bruit.

Nous ne sommes pas contre le projet Metro Express, mais le gouvernement aurait dû prendre en considération des inconvénients qu’allaient produire les travaux », martèle la gérante. Nazlee explique qu’elle a un emprunt à rembourser et qu’elle doit payer le salaire de ses travailleurs. Elle craint pour la survie de son commerce. Elle demande au Premier ministre de trouver une solution pour les commerces qui souffrent. « J’apprécie le projet de développement car ce sont nos enfants et petitsenfants qui en bénéficieront. Mais, par la même occasion, nous arrivons difficilement à joindre les deux bouts. Je ne vends plus de sorbet en raison de la poussière. J’ai également diminué la variété de nourriture que je propose. Ainsi, nous irons à la dérive.

Je me demande au Premier ministre de nous trouver une place décente pour exercer en attendant l’achèvement du projet », dit-elle. Par ailleurs, elle déplore que les ouvriers exercent même dans la nuit. « Ils font du bruit pendant toute la nuit. Souvent, ils travaillent jusqu’au lendemain matin. Comment pouvons-nous dormir avec un tel bruit ? », se demande- t-elle. Sa voisine, Nandini Bastobchan, gérante d’un salon de coiffure, ne rate pas l’occasion de se plaindre des pollutions causées par les travaux. « Les clients nous disent qu’ils ne sont pas à l’aise, avec le bruit causé par les machines. De plus, ils arrivent difficilement à trouver un parking. Comme tous mes voisins, mon commerce souffre également. Ma clientèle a diminué. Je passe ma journée à enlever les poussières », fait-elle ressortir. Direction la foire. Fazil Goorahoo, porte-parole des commerçants de la ville de Rose-Hill, est catégorique. « Les travaux du projet Metro Express ont complètement détruit la ville.

andini Bastobchan, gérante d’un salon de beauté, passe le plus clair de son temps à nettoyer son salon

Les rues sont de plus en plus dangereuses. Avec les barrières érigées autour du chantier, les délits deviennent de plus en plus flagrants. Le trafic de drogue est devenu courant. Les voleurs ont élu domicile et le public est victime de vols. Les toxicomanes se sont emparés des trottoirs et chemins menant à la foire et au bazar. Les adolescents et collégiens ont eu un endroit idéal pour venir passer du bon temps. Ils y sont très tôt le matin et dans l’après-midi après les heures de classe. Si une personne ose leur dire quoi que ce soit, ils leur lancent des jurons.

De plus, à la tombée de la nuit, des drogués envahissent l’endroit. Nous avons perdu 75% de nos clients avec ces travaux en cours », déplore Fazila. Cette dernière évoque une « défiguration » de la ville. « Toutes ces dispositions ont été prises pour assurer la sécurité du public. Au contraire, le public estime qu’il y a un manque de sécurité. Les gens ne viennent plus à Rose-Hill. Ils craignent pour leur sécurité, avec les toxicomanes, les prostituées et les voleurs qui rôdent dans le parage.

Les promoteurs ont mal planifié leur travail. Nous avons adressé plusieurs plaintes auprès de la municipalité mais le maire n’a jamais jugé important de venir voir dans quel état nous travaillons », souligne la commerçante. Comme elle, de nombreux commerçants se plaignent des inconvénients des travaux du projet Metro Express. Selon eux, si leur commerce souffre et que les clients ne viennent plus à Rose-Hill, c’est en raison des travaux publics du projet Metro Express. Ils disent attendre que le gouvernement puisse trouver une solution à leur problème au plus vite. Entre-temps, ils n’ont d’autre choix que de se plaindre…

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