MEURTRE DE DRISHTEE JEETOO : « La victime était un cas évident d’enfant battu »  selon le Dr Sudesh Kumar Gungadin

Le procès intenté à Yavinash Lutchmun pour le meurtre de la fille de sa compagne, Drishtee Jeetoo, âgée de trois ans, s’est poursuivi ce matin devant les Assises avec la déposition du dernier témoin de la Poursuite, le Chief Police Medical Officer Sudesh Kumar Gungadin. Se basant sur les précédents rapports médicaux de Drishtee Jeetoo ainsi que les observations faites lors de l’autopsie, le médecin légiste a déclaré que la petite fille avait tous les symptômes d’un enfant battu. L’autopsie avait révélé plusieurs blessures récentes sur le corps de la victime et, selon le médecin, la rupture du foie qui avait causé sa mort aurait été due à un coup violent qu’elle aurait reçu à l’abdomen.
Le Dr Gungadin, qui a rejoint le département médico-légal depuis 2002, avait pratiqué l’autopsie sur le corps de Drishtee Jeetoo, le 14 décembre 2010. Selon la procédure, il avait eu accès au dossier médical de la petite fille ainsi que ses rapports de santé. Le médecin a déclaré en Cour que la petite fille avait tous les symptômes d’une enfant battue. « La veille de sa mort, sa mère l’avait emmené à l’hôpital, car elle avait un comportement différent depuis qu’elle était venue vivre avec son beau-père. Ce sont là des symptômes d’un enfant battu. En plus, elle avait été emmenée à l’hôpital à de multiples reprises pour des blessures », a souligné le Dr Gungadin. Revenant à son rapport d’autopsie, la fille était pâle et presque vidée de tout son sang.
Le médecin avait attribué cet état d’anémie extrême à une rupture du foie qui saigne abondamment en interne. Plusieurs cicatrices ont aussi été relevées sur le corps de la petite fille. Elle portait également des blessures à l’estomac, des abrasions à l’épaule, sur le genou et sur la tête. Selon le médecin ces blessures étaient récentes. Elle avait aussi des blessures sur une partie intérieure du coeur.
À une question de l’avocate de la Poursuite sur ce qui aurait pu causer une rupture du foie, le Dr Gungadin a répondu qu’elle est originaire d’une forte pression, en principe après avoir reçu un coup violent à l’abdomen. Le médecin légiste a rejeté la théorie que des blessures externes auraient pu être causées lors de l’exercice de réanimation indiquant que dans ce cas il y aurait eu une fracture de côtes alors que l’autopsie n’avait révélé aucune fracture de côtes chez la petite fille. Le médecin a déclaré que selon ses observations la petite fille de trois ans avait été victime de coups d’une extrême violence et qu’elle avait succombé à ses blessures.
Le Dr Gungadin a également examiné l’accusé deux jours après son arrestation. Il a soutenu qu’il était normal et avait coopéré avec la police. Le médecin a affirmé qu’il ne portait aucune blessure qui pourrait démontrer qu’il avait été torturé par la police et ne s’était jamais plaint auprès de lui. S’il y avait quelque chose d’anormal, a soutenu le Dr Gungadin, il l’aurait remarqué lors de l’examen.
L’avocat de la défense a par ailleurs logé une motion demandant que les membres du jury puissent avoir l’occasion de visiter les lieux du crime avant que la défense ne présente son cas.
Rappelons que l’accusé, un boulanger de 27 ans habitant Mare-d’Albert, avait fait la connaissance de la mère de la victime en mars 2010. Quelques semaines plus tard, ils avaient contracté un mariage religieux. Le couple a commencé à vivre sous le même toit, en compagnie de Drishtee Jeetoo qui est issue du premier mariage de sa mère. Le boulanger aurait frappé à mort la fille de sa compagne, dans la soirée du 14 décembre 2010 à Rivière-des-Anguilles, car la petite de trois ans ne cessait de pleurer. L’accusé a plaidé non coupable.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -