MEURTRE DE LARA RIJS : Des éléments scientifiques compromettants contre le vigile Saib Meerhossen

Les premiers résultats des tests scientifiques effectués sur les vêtements et chaussures du vigile Saib Meerhossen, 55 ans, sont en possession du commissaire de police. C’est la directrice du Forensic Science Laboratory (FSL), Gowmatee Madhub-Dassyne, en personne qui a remis à Mario Nobin les conclusions du laboratoire, lesquelles seraient compromettantes contre le suspect.
Pour éviter une “bis repetita” de l’affaire Michaela Harte, où les avocats des accusés avaient révélé certains manquements par rapport à des preuves scientifiques, cette fois, avec le meurtre et le viol de la Sud-africaine Lara Rijs, 34 ans, les Casernes centrales souhaitent prendre toutes les dispositions nécessaires, y compris des éléments scientifiques pour coincer le meurtrier. À la lumière d’un premier rapport soumis lundi par le FSL, les éléments contre le suspect Saib Meerhossen sont considérés comme « damning », indique-t-on en haut lieu aux Casernes centrales. Des traces de sang avaient été prélevées sur les chaussures et sous-vêtements que portait le vigile dans la soirée du 13 août sur son lieu de travail à la Résidence de Luxe, à Pereybère.
Aucune information n’a cependant transpiré quant au contenu des premiers résultats. D’ailleurs, les principaux enquêteurs – à savoir le surintendant Devanand Reekoye, du CCID, le SP Luciano Gerard de la MCIT et l’ACP Rajcoomar Seebah, Divisional Commander de la Northern Division – ont eu une réunion avec le commissaire de police Mario Nobin aujourd’hui pour prendre connaissance des données du FSL et, parallèlement, dégager une stratégie sur l’orientation de l’enquête. « The police will let no stone unturn in their investigation », avait assuré le CP lors d’une rencontre avec les proches de Lara Rijs la semaine dernière. D’autres résultats devront tomber incessamment, dont des traces ADN dans les ongles de la victime. Cette dernière aurait griffé son meurtrier malgré son état d’ébriété.  
Concernant le rapport d’autopsie, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal, n’a pas encore soumis son dossier, étant lui aussi en attente de certaines analyses du FSL. Comme le dossier n’est pas prêt, les proches de la Sud-africaine ne peuvent aller de l’avant avec les funérailles. Même le Dr Satish Boolell, l’ancien médecin légiste dont les services ont été retenus par la famille de Lara Rijs, n’a pas encore reçu l’autorisation des Casernes centrales d’inspecter la chambre G8 de l’appartement de la Résidence de Luxe. Les Casernes centrales ne souhaitent pas qu’un corps étranger puisse “tamper” dans la chambre de la victime en attendant les conclusions des prélèvements du FSL. « Nous ne savons pas si nous devons effectuer d’autres prélèvements dans l’appartement. Les conclusions scientifiques pourraient être contestées en cour si une personne non autorisée entre à l’intérieur », indique une source de l’enquête.  
Entre-temps, Saib Meerhossen était attendu au tribunal de Pamplemousses aujourd’hui pour le prolongement de sa détention préventive. Il se pourrait que la police objecte à sa demande de remise en liberté conditionnelle à ce stade de l’enquête. Me Ravi Rutnah, qui a accepté de défendre le vigile, a déjà envoyé une correspondance au bureau du commissaire de police, alléguant que « son client a subi des brutalités » entre les mains de la CID de Grand-Baie peu après son arrestation. Il soutient que Saib Meerhossen « souffre de troubles auditifs » depuis cet épisode. Il n’est pas à écarter que Me Ravi Rutnah fasse une déclaration en ce sens devant le tribunal de Pamplemousses ce mardi en attendant qu’une plainte officielle soit enregistrée à la Human Rights Commission.
Le quinquagénaire nie toujours toute implication dans ce crime et refuse de donner des renseignements sur ses agissements dans la soirée du 13 août. Cependant, grâce aux différents témoignages et des images des caméras de surveillance de l’appartement, la police avait appris que Saib Meerhossen avait pris son poste vers 18h ce jour-là et qu’il avait quitté les lieux vers 6h du matin le lendemain. Un collègue l’avait rejoint aux alentours de 4h 0 du matin. Cependant, le vigile n’était pas à son poste entre 22h50 et 2h du matin, comme indiqué par les caméras de surveillance. Le quinquagénaire a refusé de donner plus d’explications sur son absence, se contentant de dire qu’il était parti faire sa tournée. Il devra être soumis à une nouvelle séance d’interrogatoire cette semaine.

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