MEURTRE DE LARA RIJS: L’étau se resserre autour du vigile Sahib Meerhossen

Un peu plus de 24 heures après la découverte du cadavre de la Sud-Africaine Lara Rijs, 32 ans, dans son appartement à Pereybère, la police a recueilli des éléments d’informations mettant à mal la version des faits du vigile Sahib Meerhossen, 55 ans. Outre les traces de sang retrouvées sur ses vêtements et ses chaussures, les mouvements du quinquagénaire dans l’enceinte de Résidence de Luxe intriguent la police. D’autre part, les proches de la victime débarquent dans l’île aujourd’hui.
Sahib Meerhossen, sur qui pèse une inculpation provisoire de « murder » au tribunal de Pamplemousses, continue à clamer son innocence sur le viol et l’assassinat de Lara Rijs, Operation Manager au Geneva Management Group à Port-Louis. Durant la journée d’hier, les enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) de Grand-Baie et de la Major Crime Investigation Team (MCIT) ont mené plusieurs exercices sur le terrain en vue de résoudre cette affaire. Les limiers ont une nouvelle fois inspecté la chambre de la victime et les alentours de l’appartement à la recherche d’indices. Cet exercice s’est avéré payant puisque le cellulaire de la Sud-Africaine a été retrouvé sur un terrain en friche non loin de sa résidence, de même qu’un sous-vêtement, qui a été envoyé au Forensic Science Laboratory (FSL) pour analyse. Le téléphone portable a, lui, été remis à l’Information and Technology Unit (IT) de la police, qui tentera de relever les derniers appels effectués par Lara Rijs.
Entre-temps, une autre équipe de police a débarqué au domicile de Sahib Meerhossen, à Plaine-des-Roches. Ils ont saisi les vêtements et un sous-vêtement que le vigile portait sur son lieu de travail dimanche soir. Selon une source proche du dossier, des traces de sang ont été notées sur ces vêtements aussi bien que sur ses chaussures. Des résultats d’analyse de ses objets sont attendus dans quelques jours. Le suspect a également été soumis à un test ADN.
La CID et la MCIT ont passé en revue les images des caméras de surveillance de l’appartement dans la soirée de dimanche. Leur constat éveille davantage de soupçons sur le vigile Sahib Meerhossen. Les images montrent une voiture qui s’arrête à l’entrée de l’appartement. À bord du véhicule, les amis de la victime, qui ont demandé au suspect de la raccompagner à sa chambre. Le quinquagénaire est bel et bien allé accompagner la victime dans son appartement, portant l’inscription G3, et a repris son poste devant la porte principale moins de cinq minutes plus tard. D’ailleurs, il avait déclaré aux enquêteurs après son arrestation que « mo’nn zis poz li lor so lili apre mo’nn ale ». Selon la police, le vigile n’a pas menti par rapport à cette séquence d’événements.
Des allers-retours vers l’appartement
Sauf qu’il n’a pas tout raconté aux enquêteurs. Le vigile a de nouveau quitté son poste et a emprunté une allée qui n’est pas couverte par les caméras de surveillance. Sahib Meerhossen est revenu devant l’entrée principale plus d’une heure après. La police est en présence du témoignage d’un chauffeur de taxi, qui avance qu’il n’y avait aucun vigile présent lorsqu’il s’est pointé devant l’appartement dimanche soir pour déposer un client.
En plus, selon les informations recueillies, Sahib Meerhossen a effectué plusieurs allers-retours vers l’appartement de Lara Rijs, et non les autres. Selon les Casernes centrales, il pourrait difficilement justifier qu’il faisait sa ronde. Le suspect est entré dans la voiture de la victime, stationnée dans la cour de l’appartement, avant de ressortir quelques minutes après. Il devra donner des explications sur ces mouvements lors de son interrogatoire aujourd’hui.
Devant le tribunal de Pamplemousses hier, Sahib Meerhossen a fait une demande pour qu’un avocat commis d’office l’assiste lorsqu’il consignera sa version des faits.
L’autopsie du Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, a confirmé que Lara Rijs a été égorgée et a subi des sévices sexuels. Il a également noté des traces d’alcool dans son sang. Ce qui confirme que la victime pouvait difficilement se défendre face à son agresseur. Les amis de la Sud-Africaine ont confirmé à la police qu’elle était en état d’ébriété et n’arrivait pas à se tenir debout quand ils l’ont raccompagnée à Pereybère. Le vigile l’a presque prise dans ses bras pour la ramener dans sa chambre.
Les funérailles de la victime n’ont pas encore été fixées puisque ses proches débarquent à Maurice aujourd’hui. Ils ont contacté l’ancien médecin légiste Dr Satish Boolell. Ce dernier inspectera l’appartement de la Sud-Africaine aujourd’hui. Cependant, il n’a pas encore reçu d’instructions concernant une contre-expertise du rapport d’autopsie.
Par ailleurs, le Geneva Management Group, compagnie dans laquelle travaillait la Sud-Africaine, a rendu hommage à Lara Rijs à travers un communiqué : « Everyone at the Geneva Management Group is distraught and deeply saddened by the news of Lara Rijs’ death. We extend our most sincere condolences to her family and will make every assistance available to them at this difficult time ».

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