MEURTRE: Les relations de Jayraj Sookur et Stacey Henrisson au crible

La confirmation officielle en début d’après-midi hier de l’identité de la victime du meurtre de Plaine-Champagne, Stacey Jessica Winny Henrisson, 16 ans, a jeté une véritable consternation parmi ses camarades du Lycée des Mascareignes. Plus choquante encore est l’arrestation de son beau-père, Jayraj Sookur, 49 ans, Master Healer de profession à Bonne-Mère, Flacq, comme un des premiers suspects après la découverte du cadavre de la lycéenne au fond d’un ravin à Plaine-Champagne durant le week-end. Le suspect, qui a comparu devant le magistrat siégeant au tribunal de Bambous hier sous une accusation provisoire de meurtre, nie les accusations portées contre lui et continue à afficher la même position au fil des séances d’interrogatoire menées par les limiers de la Western Division sous la supervision de l’assistant surintendant de police, l’ASP Daniel Monvoisin, depuis lundi soir. La police met l’accent sur les relations entre le beau-père et la victime comme point de départ en vue de mieux comprendre la suite des événements.
En marge de l’exercice d’identification avec la couronne dentaire de la victime comme élément majeur, les enquêteurs n’ont eu d’autre choix que d’entendre les proches de la victime. Dans cette perspective, Jayraj Sookur, le beau-père, chez qui la victime habitait à Bonne-Mère, Flacq, a été l’un des premiers à intéresser la police.
Premier élément à élucider avec le beau-père : les raisons pour lesquelles la disparition de Stacey Henrisson n’a pas été signalée à la police et encore moins à son entourage, d’autant plus qu’il est confirmé que la mère biologique se trouve actuellement en Inde pour suivre des traitements médicaux.
Les explications fournies par le suspect Sookur n’ont, semble-t-il, pas convaincu les enquêteurs de la police. Le beau-père affirme n’avoir pas fait grand cas de l’absence de Stacey Henrisson au cours de la semaine dernière parce la lycéenne aurait l’habitude de découcher chez des amies et connaissances. Par contre, des membres de l’entourage de la lycéenne laissent entendre qu’à un certain moment, il était même question que la jeune fille soit partie aux États-Unis, pour tenter d’expliquer cette absence.
La police devait obtenir certaines informations cruciales auprès des responsables du Lycée des Mascareignes quant aux jours d’absence de la jeune fille, surtout au cours de la semaine dernière. La date du dernier jour où Stacey Henrisson a assisté aux cours devra permettre à la police d’établir un éventuel Timeline du crime à partir de ce jour, car les conclusions de l’autopsie pratiquée dimanche par le Chief Police Medical Officer, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, soutiennent que le jour du décès remonte à entre trois et cinq jours avant la découverte du cadavre, soit entre mardi et jeudi. Le proviseur du lycée pourrait être appelé à confirmer par voie de déposition formelle si le dénommé Jayraj Sookur se serait rendu à l’école pour informer des absences à venir de la victime.
Un autre élément majeur susceptible d’être crucial pour la police est la présence de la corde de couleur verte utilisée pour ligoter les mains de la victime dans son dos avant de la balancer dans le ravin à Plaine-Champagne. Un complexe commercial très prisé de l’île a été visité dans la journée d’hier par une équipe d’enquêteurs car les indications presque sûres sont que cette corde de même que les sacs en plastique de couleur noire, dont l’un avait été placé sur la tête de la lycéenne, ont été achetés dans ce supermarché.
Mal-être
Les enregistrements de la semaine dernière des caméras de surveillance de ce magasin spécialisé devront être visionnés par les enquêteurs de la police en vue de déterminer l’identité de l’acheteur de la corde et des sacs en plastique.
Une autre zone d’ombre dans cette affaire est qu’à un certain moment au cours de la semaine, Stacey Henrisson aurait pu se retrouver seule avec Jayraj Sookur au complexe Myassa Master Healer de Bonne-Mère, Centre-de-Flacq. La police est intéressée à percer le mystère derrière le fait que le benjamin de la famille avait été envoyé chez des proches à Congomah alors que sa demi-soeur cadette avait été éloignée du domicile au cours de la même période pour des raisons de santé.
Dans l’entourage de la lycéenne, l’on soutient que Stacey Henrisson ne cachait pas, de son vivant, son mal-être au sein de la famille recomposée avec le décès de son père en octobre de l’année dernière. Elle aurait également fait souvent allusion à des pressions insoutenables exercées sur elle en vue de donner son assentiment pour la vente d’une importante propriété immobilière sur une superficie d’au moins 315 toises avec trois maisons construites à Pointe-aux-Canonniers.
Cette propriété avait été léguée personnellement à Stacey Henrisson à la mort de son père à la suite d’une très longue et éprouvante maladie. Cette affaire foncière devrait également figurer dans le cadre de séances d’interrogatoire du suspect pour mieux appréhender les relations entre les deux. Le retour de la mère, Béatrice Rouillon, de l’Inde est attendu avec impatience par la police car les explications de la première auront toute leur importance en vue de confirmer ou d’infirmer les circonstances présumées de ce crime.
Les experts du Forensic Science Laboratory (FSL) ont été mis à contribution en vue d’effectuer des prélèvements sur le véhicule 4 x 4 de la marque Mitsubishi Sportero d’août 2009 en vue d’identifier des indices à toutes fins utiles. Depuis hier matin, le véhicule est sous séquestre aux Police Headquarters de la Western Division à Rose-Hill.
En attendant les résultats des analyses scientifiques que ce soit sur la corde de couleur verte, des sacs en plastique, des vêtements que portait la victime quand elle a été découverte à dix mètres de profondeur du ravin ou encore à l’intérieur du 4 x 4, les hommes de l’ASP Monvoisin continuent à cuisiner le suspect principal sur son emploi du temps au cours de la semaine écoulée.
Jayraj Sookur, qui a retenu les services de Me Raouf Jaddoo, continue à clamer son innocence dans cette affaire. Il est maintenu en détention policière.

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