MEURTRE DE SA CONCUBINE : Louis Désiré Rémi plaide coupable

Le procès intenté à Louis désiré Rémi pour le meurtre de sa concubine, Marie Laure Mathieu, s’est ouvert aux Assises ce matin devant le juge Benjamin Marie Joseph. La charge de murder qui pesait sur lui a été réduite à wounds and blows without intention to kill. La Cour a écouté ce matin les quatre témoins assignés dans cette affaire, après quoi Me Roshan Santokee du Parquet a prononcé son réquisitoire et Me Coomara Payendee, l’avocat de l’accusé, sa plaidoirie. Ce dernier a évoqué l’élément de provocation dans cette affaire alors la Poursuite a insisté sur le fait qu’une personne a tout de même perdu la vie. Le juge Benjamin Marie Joseph a réservé son jugement.
Lors de l’audience, le premier témoin assigné dans ce procès, M. Ramdawa, le Principal Court Officer de la Cour de Mapou a produit les pièces à conviction présentées lors de l’enquête préliminaire. Il a, entre autres, montré les vêtements de la victime et ceux de l’accusé ainsi que le couteau utilisé pour commettre le crime. Le Registrar de la Cour, M. Heerah ainsi que l’ASP Jugaroo ont également déposé. Le dernier témoin, l’inspecteur Jodhoa, a par ailleurs lu les dépositions de l’accusé. Il en ressort que Louis Désiré Rémi, qui était alors âgé de 35 ans, avait fait la connaissance de Marie Laure Mathieu, 29 ans, dans un restaurant à Cap-Malheureux. Quelque temps après, ils décident de vivre en concubinage et habitent la maison de la mère de la victime à Cap-Malheureux. Dans sa déposition, l’accusé avait déclaré qu’il vivait bien avec sa concubine et que parfois ils se disputaient. Un an après, les deux avaient décidé de vivre ailleurs et devaient alors louer une maison à Rs 1 400 par mois à Goodlands. Le 11 juillet 2009, le jour du drame, Louis Désiré Rémi, qui travaillait comme maçon, n’était pas allé travailler. Ce jour-là, il n’était pas sorti alors que sa concubine avait quitté la maison sans lui dire où elle allait vers 11 heures. Selon la version de l’accusé, ce n’est que le soir que Marie Laure Mathieu devait rentrer à la maison. Selon la version des faits de l’accusé, la jeune femme avait une bouteille de vin dans sa main et avait commencé à l’insulter, lui disant qu’elle était chez son amant. La situation aurait dégénéré et l’accusé dans sa déposition avait expliqué que la jeune fille voulait quitter la maison à moitié nue car elle était ivre et tenait un couteau à la main. En essayant de l’arrêter, il se serait laissé emporter par les actes et mots provocants de sa concubine et l’aurait poignardée avant de prendre la fuite. Lors de son arrestation, conscient qu’il venait de commettre l’irréparable, il avait tenté de se donner à son tour la mort.
Lors de son réquisitoire, Me Roshan Santokee a demandé à la Cour à ce que la peine maximale de 20 ans soit infligée à l’accusé. Il a par ailleurs fait ressortir que bien que l’accusé eût indiqué dans sa déposition que la victime avait consommé du vin le jour du drame, l’autopsie avait révélé « nil miligramme of alcohol in the blood of the deceased ». Me Santokee a aussi fait ressortir que la réaction de Louis Désiré Rémi n’était pas celle d’une personne raisonnable et que la Cour ne devait pas prendre en considération l’élément de provocation. Me Coomara Payendee a pour sa part insisté sur le fait que l’élément de provocation devait être un mitigating factor dans ce procès. Il a soutenu que la victime avait provoqué l’accusé en lui disant qu’elle était sortie avec son amant et que ce dernier lui avait offert des sous-vêtements en cadeau. L’avocat de la défense a aussi demandé à la cour de prendre en considération le fait que l’accusé avait plaidé coupable, avait coopéré avec la police et que sa version des faits n’avait pas été contestée lors de l’enquête préliminaire. Louis Désiré Rémi a passé 1 809 jours en détention préventive. La sentence sera prononcée ultérieurement.

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