MEXIQUE: Chicharito, un an et un jour plus tard

Lors du match entre le Mexique et la Croatie, le quatrième arbitre annonce l’entrée en jeu de Javier Hernandez à la 62ème, soit 12 minutes plus tôt que lors des deux premières rencontres du Tri. Pénètre alors sur le terrain le troisième meilleur buteur de l’histoire de la sélection aztèque avec 36 réalisations à son actif.
À cet instant, l’attaquant de Manchester United traîne un boulet bien embarrassant pour un joueur de son statut : une stérilité d’un an et un jour en sélection nationale. Son dernier but pour le Mexique, le joueur de 26 ans l’a justement marqué au Brésil, face au Japon, dans le cadre de la Coupe des Confédérations de la FIFA.
Chicharito se plonge alors dans un match cadenassé où le score est encore bloqué à 0:0. Vingt minutes plus tard, dans une Arena Pernambuco de Recife qui a pris des faux airs d’Estadio Azteca, il inscrit le troisième but de la soirée. Après la rencontre, il a évoqué avecFIFA.com cette fin de match ainsi que sa mauvaise série en équipe nationale.
Plus qu’un but
Le retour en grâce de Hernández se produit sur un corner, tout comme l’ouverture du score mexicaine dix minutes plus tôt. Le ballon s’envole et l’attaquant s’élève lui aussi dans les airs pour un saut pas comme les autres. Dans sa tête, il voit défiler beaucoup d’images qu’il rangera définitivement dans le placard des mauvais souvenirs en voyant le brazuca franchir la ligne de but. « Je me suis libéré d’un poids », confirme le goleador. « Je sors d’une année très délicate. Les joueurs marchent à la confiance et j’en ai cruellement manqué. Peu de gens ont cru en moi tout au long de cette année », ajoute-t-il dans un sourire où se lisent à la fois le bonheur et le souvenir de ses 366 jours de vaches maigres.
« Ce but, je le dédie plus particulièrement à mon grand-père, qui va bientôt fêter ses 85 ans et qui a fait l’effort de venir jusqu’ici. Je le dédie aussi à tous ceux qui sont à mes côtés dans les bons et les mauvais moments », ajoute-t-il. « Je pense à ma famille et à mon épouse. Ils savent que c’est dans les moments les plus compliqués que je mets les bouchées doubles », précise l’ancien pensionnaire de Chivas de Guadalajara.
Après avoir donné dans le registre émotionnel, l’attaquant aztèque repose les pieds sur terre, même si ce succès pourrait être interprété comme une douce invitation au rêve. « On est très heureux, mais il faut prendre cette victoire avec sérénité, humilité et simplicité. Même si elle est très importante, il ne faut y voir qu’une étape de plus vers notre objectif. Pour écrire l’histoire, il va falloir battre les Pays-Bas et continuer à grimper les marches que nous nous sommes fixées au début de la compétition », rappelle celui qui tenait le rôle de joker de luxe chez les Red Devils cette saison.
Le modèle Van Persie
Certes, Hernandez est resté muet pendant longtemps, mais ce 23 juin, son entrée en piste a agi comme un déclic pour les siens. Car même quand la réussite le fuit, ses faux appels créent des espaces dont se régalent ses coéquipiers. « J’aime jouer au foot, j’aime prendre plaisir sur le terrain… J’ai souvent été complimenté pour certains matches où je n’ai pas frappé une seule fois au but. C’est ça qui est beau dans le football. Les buts ne font pas tout. Oui, il faut marquer, mais il faut aussi se mettre au service de l’équipe et se sacrifier pour les coéquipiers », explique-t-il.
Maintenant que les Groupes A et B ont livré leur verdict, il est acté que le Mexique affrontera les Pays-Bas en huitième. Depuis le début de la compétition, les Oranjes se distinguent par la puissance de feu de leur attaque, dans laquelle brille un certain Robin van Persie. En tant que coéquipier du capitaine néerlandais à MUChicharito est bien placé pour en parler. « C’est un super avant-centre. Il possède une technique remarquable qui fait de lui un attaquant de classe internationale, l’un des plus rapides au monde. Je lui ai appris beaucoup de choses et je me suis beaucoup enrichi à son contact. »
Hernandez a mis un terme à une longue traversée du désert et le temps est venu de passer au défi suivant : aider le Mexique à enfin passer le cap des huitièmes de finale.

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