MFPWA—Budget 2018: Doper le faible taux de natalité

  • Subvention sur le lait, autres produits alimentaires infantiles et les médicaments; extension de congé de maternité à six mois; facilités de crèches à proximité du lieu du travail; introduction de “paternity leave”, etc.

La baisse du taux de natalité est un des points saillants du “Memorandum” que la Mauritius Family Planning Welfare Association (MFPWA) a soumis au gouvernement dans le cadre du prochain budget. Cette Ong a fait plusieurs propositions pour faire remonter la courbe démographique. En vue d’aider les familles dans leurs dépenses, la MFPWA suggère, entre autres, une subvention pour le lait infantile ainsi que pour d’autres produits alimentaires de première nécessité, de même que pour les médicaments nécessaires pour les bébés et les mamans.
La MFPWA, qui a célébré ses 60 ans d’existence l’année dernière, souligne sa contribution dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, et ce en apportant des conseils techniques selon les recommandations de l’International Planned Parenthood Federation (IPPF). Ses responsables affirment que l’organisation « s’est constamment adaptée » à l’évolution de la société mauricienne et au développement du pays pour répondre aux besoins en matière de santé sexuelle et reproductive. Aujourd’hui, dit la MFPWA, il y a « de nouveaux défis démographiques à relever » dans le pays. Elle dit avoir ajusté en ce sens son programme d’éducation et de formation de la population. La MFPWA considère que la baisse du taux de natalité mérite une action urgente. Et de souligner : « Le taux de fécondité est à un niveau de remplacement inférieur à 1,3, alors qu’il aurait dû être à 2,1. La population est dans le processus de vieillissement. »
Le pourcentage de personnes âgées fortement dépendantes de l’État Providence, dit-elle, passera de 15% en 2018 à 30% en 2050. « Une telle situation aura de graves répercussions sociales et économiques sur la qualité de vie de la population. Nous soutiendrons le gouvernement dans ses efforts pour une campagne de sensibilisation à maintenir le niveau de fécondité à 2,1 auprès des groupes spécifiques, en particulier la population active féminine du groupe d’âge reproductif », dit l’association.
Les responsables de la MFPWA soulignent que l’organisation est « en contact régulier » avec les différents groupes socio-économiques de la population de par ses différents services qu’elle offre. Selon la MFPWA, certaines raisons qui empêchent les couples, pouvant aider à faire remonter la courbe démographique, à ne pas avoir plus d’un enfant ou à remettre à plus tard la décision d’avoir un premier enfant, sont, entre autres, la carrière professionnelle; les contraintes financières; l’augmentation du coût de la vie; le problème de logement; l’absence de soutien dans l’entourage familial pour la garde des enfants; le manque de crèches à un prix accessible et l’infertilité.
Face à ces contraintes économiques, sociales et familiales, la MFPWA fait les demandes suivantes au gouvernement dans le cadre du prochain budget :
– Subvention sur les produits comme “infant milk and other food products, health products/medicines required for babies and mothers”
– Exemption de la taxe pour les couples souhaitant avoir 2 à 3 enfants
– Introduction d’un service de santé sur les lieux de travail à l’intention des femmes enceintes
– Étendre la durée du congé de maternité à six mois
– Introduction du “paternity leave”
– La mise en place des crèches dans des endroits stratégiques et à proximité des lieux de travail
– Aide financière de l’État pour les traitements dans le cas d’infertilité
– Révision de la Loi du Travail « to be more gender sensitive » afin d’encourager la procréation
– Facilités d’emprunts pour la construction de maisons à un taux d’intérêt préférentiel pour les nouveaux couples.
Par ailleurs, la MFPWA évoque dans son mémorandum une autre situation extrême, soit le taux de fécondité très élevé chez les femmes en situation de pauvreté. Cette organisation se dit « très sensible » à cette question, et ce en raison des conditions précaires dans lesquelles vivent ces femmes et les familles concernées. Selon le constat de la MFPWA, dans de nombreux cas il s’agit de familles recomposées et habitant dans de mauvaises conditions de logement et de “poor sanitation”. En outre, dans ces familles pauvres, les couples sont sans revenus fixes ou carrément sans emploi et ne sont pas mariés. La MFPWA indique qu’elle renforcera davantage son programme de planification familiale et de régulation des naissances dans ces milieux pauvres « afin de limiter le nombre de naissances ».
Cet organisme attire aussi l’attention des autorités sur le nombre important de cas de grossesses chez les adolescentes. À ce sujet, la MFPWA dit que, l’année dernière, elle a fourni des soins médicaux et des conseils psychologiques à 207 adolescentes enceintes et a apporté son aide à plus de 450 enfants abusés sexuellement. Face à ces différents cas de figure concernant la fécondité, la MFPWA souligne la nécessité « de plus en plus » d’un Fertility Management Programme qui soit “tailored made” afin de répondre aux besoins de différents groupes –d’un côté, celles ayant des difficultés à concevoir et, de l’autre, celles ayant une fécondité élevée. L’association compte aussi renforcer le travail qu’elle entreprend auprès des jeunes, et ce en mettant l’accent sur l’éducation sexuelle. Elle plaide pour un renforcement de programmes de sensibilisation dans tous les groupes sociaux de la population afin d’aider le gouvernement, dit-elle, « à résoudre le problème de taux de naissance et de fertilité ».

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