MISSION STATEMENT DE SAJ : Relance du comité d’action conjoint public-privé sous la présidence du PM

La remise sur les rails du Joint Public-Private Sector Steering Committee ainsi que l’institution du High Powered Committee sur la mise en oeuvre des projets d’investissement et la supervision de la Vision 2030 Blue Print, placés tous les deux sous la présidence du Premier ministre, ont été les points forts de la Mission Statement prononcée samedi par sir Anerood Jugnauth à la Cybertower 1 à Ébène. Devant une salle comble composée des membres du gouvernement, des parlementaires (ceux du MMM et du PTr exceptés), des dirigeants du service public et du secteur privé ainsi qu’en présence d’un certain nombre d’étudiants, SAJ a fait un bref recul sur le passé pour rappeler comment sous son leadership à partir de 1982, les gouvernements qu’il a dirigés ont permis au pays de se sortir de la misère pour connaître la prospérité notamment grâce au premier miracle économique. Il a établi un parallèle entre cette époque et la situation actuelle où, a-t-il dit, il sera appelé à mener le pays vers un deuxième miracle économique à partir d’un héritage catastrophique qu’a laissé le précédent gouvernement. Il a annoncé une série de projets dont des investissements de l’ordre de Rs 260 milliards (Rs 175 milliards du privé et Rs 75 milliards du public) durant les cinq prochaines années, ce qui devrait permettre la création de 100 000 emplois. SAJ a également prévu une croissance économique de 5,5 % à partir de 2017. Outre les Smart Cities qui s’insèrent dans la création d’une Smart Island, le Premier ministre a aussi insisté sur l’innovation, les services financiers, l’économie océanique et la stratégie africaine qui sera soutenue par la création d’une compagnie aérienne régionale.
 
Situant sa démarche, le Premier ministre a expliqué qu’il n’était pas là pour faire des promesses mais pour affirmer que « le second miracle économique est à notre portée » à la condition que le gouvernement, le secteur privé, le service public et la population dans son ensemble se donnent la main et épousent l’agenda économique visant à réaliser le rêve du second miracle économique. À ce propos, il a précisé que son but est de motiver toutes les parties prenantes de la population afin qu’ensemble elles puissent placer Maurice dans la ligue des économies à revenus élevés. « L’économie doit être au service de la population et notre accent sera centré sur le peuple de Maurice », a-t-il insisté.
L’agenda proposé par le Premier ministre est axé sur quatre domaines, à savoir résoudre le problème du chômage ; alléger voire éradiquer la pauvreté ; ouvrir le pays vers l’extérieur et adopter de nouvelles politiques d’accès aérien, et finalement assurer le développement durable et l’innovation.
Pour le Premier ministre, la création d’emploi passe par la consolidation des activités économiques existantes et l’ouverture de nouvelles avenues. Pour atteindre cet objectif une révision constante des stratégies de croissance dans tous les secteurs est nécessaire. Il a indiqué que le modèle économique proposé devra être centré autour d’une base manufacturière dynamique et réorganisée. Il considère que la part de ce secteur dans le PIB devrait passer de 18 % à 25 % dans les trois prochaines années. « Les mécanismes nécessaires ont été créés pour attirer de nouveaux opérateurs dans des domaines comme l’ingénierie de précision, l’industrie alimentaire, les produits pharmaceutiques, la bijouterie, l’horlogerie, l’industrie légère et d’autres produits de consommation ». Le Premier ministre voit la zone économique exclusive de Maurice comme une base considérable pour développer une économie océanique. Ainsi une plus grande importance sera donnée à la pêche et aux usines de traitement des fruits de mer. Il a révélé que des discussions sont en cours avec de nouvelles compagnies de pêche et des autorités portuaires afin de transformer Maurice en un centre régional de pêche. Un National Ocean Council a été institué afin de mettre en oeuvre les projets concernant l’économie océanique. De plus, estime-t-il, Maurice a le potentiel pour devenir un port important dans la région, en tenant en compte la croissance des industries manufacturières grâce à l’ouverture des marchés de la SADC et du COMESA d’une part et des développements en cours en Afrique en général d’autre part. Il a constaté que des 30 000 navires qui transitent dans la région, Maurice en accueille quelque 3 000. Il s’agira d’attirer davantage de navires pour le bunkering afin de transformer Port-Louis en un petroleum hub. Ces projets seront tenus en ligne de compte dans le « port master plan » qui sera préparé. D’autre part, des investisseurs potentiels de Dubaï, de la Chine, de Singapour ont manifesté de l’intérêt pour ce secteur. Dans ce contexte, le Premier ministre a pris en compte les recommandations de la COI en vue de la création d’une compagnie maritime régionale. De plus, le développement du trafic de croisières constitue un potentiel important entre autres pour la création d’emploi. Quelque 5 000 emplois sont actuellement disponibles.
Le Premier ministre s’est également appesanti sur le secteur des services qu’il présente comme un pilier majeur pour réaliser le deuxième miracle économique. Il a rappelé les mesures qui ont été prises dont la réactivation du Financial Services Consultative Council. Il a fait mention du traité de non double imposition avec l’Afrique du Sud. De plus les négociations avec l’Inde sur le traité de non double imposition seront finalisées prochainement. À la suite d’autres initiatives prises par le gouvernement, dit-il, le nombre de permis d’opération délivrés par la FSC s’est élevé à 1 680 durant le premier semestre de cette année, soit une croissance de 10 % par rapport à l’année précédente. Il a aussi fait mention de l’accord qui sera signé entre la SEM et le National Stock Exchange de l’Inde le 2 septembre prochain. Un MoU sera signé entre la bourse des valeurs indienne et les autorités mauriciennes concernant la formation et la supervision des activités. Le développement d’un African Index listing et d’un NIFTY listing est envisagé. Des accords similaires seront signés avec l’Afrique du Sud. La SEM procédera le 7 septembre prochain au lancement d’un Sustainability Index qui permettra à Maurice de faire son entrée dans la ligne des marchés boursiers internationaux. Les activités existantes dont les marchés de capitaux, les banques d’investissement et gestion de fonds seront encouragées afin de créer de l’emploi dans ce secteur. À ce niveau, le PM a constaté que la chute du groupe BAI n’a pas empêché des compagnies de renommée internationale de s’intéresser à Maurice.
Le Premier ministre s’est également appesanti sur le secteur de l’innovation, des technologies et de la communication et a souligné que son gouvernement encouragera l’établissement d’une « techno entrepreneurship culture ». La création d’incubateurs de haute technologie sera encouragée. Ce qui aura, selon SAJ, un effet sur les PME. Une one stop shop pour les PME a déjà été créée, dit-il.
Sir Anerood Jugnauth a aussi présenté la transformation de Maurice en une Smart Island comme un prolongement de la Cyber Island I envisagée en 2001. Cela implique l’intégration des technologies numériques dans la vie quotidienne des Mauriciens et l’informatisation des services gouvernementaux, des affaires et du style de vie. Il a observé que les nouvelles Smart Cities et les quatre techno parcs seront conçus avec pour but d’être durables en matière écologique, compétitifs économiquement avec une connectivité numérique. À ce propos, le PM a précisé que quelque 350 points Wi-Fi sont déjà opérationnels à travers l’île. Il a rappelé qu’un premier projet de Smart City a déjà été lancé le 12 juin à l’aéroport et qu’un autre, le Mon Choisy Real Estate and Golf Projects a été lancé mercredi dernier. La Highlands City a été conceptualisée et est en phase de conception. Il a aussi fait mention des potentiels existant dans les « life sciences and research and development ». Plusieurs grands laboratoires et organisations de recherche se proposent de s’installer à Maurice. « Mauritius has also an immense potential as a regional hub for healthcare and medical services as well as a medical education centre of excellence for Africa », estime le Premier ministre. Il a en outre insisté sur l’éducation supérieure dans le cadre de la création d’un education hub avec la présence à Maurice de plusieurs importantes universités françaises qui accueilleront plusieurs milliers d’étudiants étrangers. Les industries de la mode, du loisir et du cinéma émergeront rapidement, a estimé SAJ. Le Rebate Scheme pour la production cinématographique sera revu avec l’aide des producteurs cinématographiques indiens, entre autres.
Au sujet de la stratégie africaine, le Premier ministre estime que Maurice est bien placée pour émerger comme un partenaire économique pour le continent. Déjà quelque 80 entreprises mauriciennes se sont installées à travers l’Afrique. Il a invité les autres investisseurs à faire de même. SAJ a mentionné les projets de création de zones économiques spéciales auxquels Maurice participe au Ghana, au Sénégal et à Madagascar. D’autres sont en préparation notamment en Zambie et en Côte d’Ivoire. C’est dans ce contexte que le Premier ministre a annoncé la création d’une compagnie aérienne régionale car la stratégie africaine repose obligatoirement sur une politique d’accès aérien avec les hubs du continent. La compagnie dans laquelle Air Mauritius sera appelée à jouer une part importante vise non seulement à augmenter le trafic aérien à Maurice mais à diversifier l’industrie touristique et de l’hospitalité, et à dynamiser les initiatives concernant le duty free shopping et développer le pays comme un aviation hub avec tous les bénéfices qui y sont associés.
 

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