MITD : L’ex-Instructor Sudha Singh arrêtée

Après l’arrestation et l’inculpation provisoire, vendredi, de la psychologue Pascale Bodet dans le cas d’allégation de pratiques pédophiles au Mauritius Institute of Training and Development (MITD), le Central CID s’est acharné sur l’ancienne Instructor, Sudha Singh, en vue de son arrestation. Dès vendredi soir, une escouade d’enquêteurs du MITD avait débarqué à son domicile avec un mandat d’arrêt. Finalement, c’est peu avant 13 heures, aujourd’hui, qu’elle s’est rendue en compagnie de son conseil légal, Me Roshi Bhadain, au QG du Central CID. Le scénario devrait déboucher, selon toute probabilité, sur l’inculpation provisoire de Sudha Singh pour Conspiracy dans la dénonciation d’un cas de pédophilie allégué au MITD. En parallèle, dans un communiqué émis en début d’après-midi, Transparency Mauritius n’a pu s’empêcher de dénoncer « la culture d’impunité » qui s’installe dans le pays avec des risques de déboucher sur une « culture de la terreur ». Transparency Mauritius réclame une plus grande protection en faveur des « Whistle Blowers ».
À cet après-midi, l’enquête du Central CID dans le scandale de pédophilie alléguée au MITD devra enregistrer une deuxième arrestation après celle de la psychologue Pascale Bodet, en liberté provisoire actuellement. Ainsi, l’Instructor Sudha Singh, qui a été licenciée par le ministère de l’Éducation dans le sillage de cette affaire, est interrogée Under Warning depuis 13 heures par le Central CID.
Depuis vendredi soir, une équipe des membres du Central CID avait débarqué au domicile de Sudha Singh en vue de son arrestation. Heureusement pour elle, l’ancienne Instructor ne s’y trouvait pas. Selon son conseil légal, Me Roshi Bhadain, elle avait été harcelée par la police durant tout le week-end. Tout semble indiquer qu’après son interrogatoire, elle pourrait être traduite devant le tribunal pour sa remise en liberté provisoire à moins que la police décide de la placer en cellule policière pour les besoins d’enquête.
Sudha Singh s’est retrouvée mêlée à cette controverse ébranlant le MITD depuis plusieurs mois déjà, car la jeune étudiante s’était confiée à elle au sujet des relations avec un autre membre masculin du personnel du MITD. Après avoir pris connaissance des déboires de cette adolescente, Sudha Singh n’a fait que référer le cas à la psychologue du MITD pour toute action nécessaire. La victime avait rencontré cinq autres personnes dans le cadre du même exercice.
Sudha Singh, employée sous contrat depuis 2009 en tant qu’enseignante de Communication Skills, a été licenciée à la fin de son contrat (voir texte plus loin à ce sujet).
Toujours à la mi-journée, toutefois sans faire allusion directement aux développements dans l’enquête au MITD avec l’inculpation de la psychologue et celle attendue de Sudha Singh ou encore les accusations d’agression portées contre l’Attorney General, Me Yatin Varma, Transparency Mauritius a émis un communiqué pour souligner qu’elle est « très concernée par plusieurs événements dans l’actualité qui peuvent prêter à dire qu’il y a une culture de l’impunité qui s’installe dans la société mauricienne. Cela est très dangereux pour la démocratie et il est du devoir des autorités de veiller à ce que cette situation ne débouche sur une culture de la terreur. »
Transparency Mauritius fait un véritable plaidoyer pour une plus grande protection en faveur des Whistle Blowers avec l’adoption d’une Freedom of Information Act. « Il est crucial que le gouvernement vienne rapidement avec une “Freedom of Information Act”. Cette nouvelle législation devrait inclure une clause pour le whistle blowing. Ceux qui ont le courage de dénoncer, de bonne foi, des actes criminels ou faits qui laissent supposer qu’un acte criminel a été commis, devraient être encouragés », ajoute Transparency Mauritius, dont le directeur est Rajen Bablee.
En conclusion, Transparency Mauritius met en garde contre la perception de deux poids et deux mesures dans le déroulement des enquêtes en cours en réitérant « ses appels par rapport aux institutions et à ceux qui ont été nommés à leurs têtes. Les institutions sont tenues d’agir en toute impartialité et en toute transparence. Dans un pays de droit, nul ne doit être au-dessus de la loi. Il ne devrait pas, non plus, avoir une perception au sein du public que la loi n’est pas appliquée avec la même rigueur pour tous. De ce fait, la transparence pour toutes les actions publiques devrait être la norme, plutôt que l’exception. »

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