MMM : Bérenger déplore la volte-face de Ramgoolam

  • « Ce serait triste si les élections étaient organisées sur les mêmes bases qu’en 2014 », dit-il

Le leader du MMM, Paul Bérenger, est revenu à la charge samedi, demandant que le texte de loi sur la réforme électorale soit rendu public le plus vite possible. Ce n’est qu’après avoir étudié dans les détails les propositions gouvernementales que le MMM se prononcera définitivement sur le projet de réforme électorale.

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À la lumière des positions prises par le PMSD, le PTr, le Mouvement Patriotique et par Kavi Ramano au sujet du texte sur la réforme électorale, le leader du MMM a estimé que même « si le MMM vote “under protest” en faveur de la réforme électorale, le projet de réforme pourrait ne pas obtenir une majorité de trois-quarts, c’est-à-dire 52 votes sur 69 députés en raison, entre autres, des risques de division au sein de la majorité gouvernementale pour diverses raisons ».

Actuellement, selon Paul Bérenger, le gouvernement propose 63 élus dont trois à Rodrigues, la nomination de 12 députés à partir de la représentation proportionnelle et six ou sept députés choisis par les leaders à partir des perdants lors de l’élection de 63 candidats ou ceux qui n’ont pas été choisis sur la liste proportionnelle de 12 députés. « Dans ce sens, on peut qualifier les six ou sept qui seraient nommés des “good-losers”. Leur choix permettra aux leaders des partis de corriger tout déséquilibre éventuel », a-t-il dit.

À ce propos, Paul Bérenger a déploré ce qu’il estime être une volte-face de Navin Ramgoolam par rapport à ce qu’il avait accepté en 2014 dans le cadre de la réforme électorale proposée par la MMM et le PTr et qui avait même fait l’objet d’un texte de loi préparé sous la supervision de l’Attorney General d’alors, Satish Faugoo.

« Malheureusement, il y a un changement d’attitude de Navin Ramgoolam », a-t-il affirmé. Il a qualifié de “cheap” les accusations du leader du PTr selon lesquelles la possibilité pour les leaders politiques de choisir les “good-losers” représentera une dictature des leaders.

Selon Paul Bérenger, dans le cadre de la proposition de réforme électorale de 2014, Navin Ramgoolam était d’accord avec le principe que les leaders puissent choisir les “good losers” à partir d’une deuxième liste proportionnelle de six candidats soumise par les partis à la commission électorale avant les élections générales.

« Nous savons qu’aux termes des législations actuelles, chaque parti ou alliance doit être enregistré auprès de la Commission électorale et doit donner le nom d’un ou de deux leaders qui ont le pouvoir de soumettre la liste des candidats et qui prennent toutes les décisions nécessaires. Ce sont les leaders qui ont le pouvoir de décider de la liste des candidats. En vérité, il n’y a rien de nouveau dans ce que propose le gouvernement », a dit Paul Bérenger.

Revenant sur 2014, il a rappelé que le MMM et le PTr étaient tombés d’accord sur une réforme électorale préconisant l’élection de 63 députés dont trois à Rodrigues, la nomination de 14 députés sur la base de la représentation proportionnelle à partir des listes prioritaires établies par les partis et soumises à la Commission électorale et six députés devaient être choisis par les leaders à partir d’une deuxième liste soumises à la Commission électorale avant les élections. Selon lui, le MMM aurait été tout à fait satisfait avec l’élection de 63 députés à travers le système “first past the post” et la nomination de 20 députés nommés à partir des listes proportionnelles. Toutefois, dans c’est dans le but de rassurer ceux qui appréhendent l’abolition du système de “best losers” qu’il avait accepté de réduire la liste proportionnelle à 14 alors que six autres députés devaient être choisis sur la base d’une deuxième liste afin de corriger tout déséquilibre éventuel.

Par ailleurs, en plus de la position prise par le PMSD, le PTr, le MP et Kavi Ramano, Paul Bérenger craint qu’un certain nombre de députés du gouvernement risquent de ne pas voter la réforme électorale en tenant compte de leurs prises de position dans le passé, parce qu’étant en faveur du maintien du système de “best losers”. D’autres membres de la majorité devraient s’abstenir pour des raisons personnelles ou pour faire du marchandage. Par ailleurs, on ne sait ce que fera l’OPR qui est contre l’élection de trois candidats à Rodrigues.

Paul Bérenger a estimé que le MSM gérait mal ce dossier et il a déploré l’impression entretenue par le gouvernement selon laquelle la loi sera présentée en catimini. Dans l’éventualité où la réforme électorale n’est pas adoptée, Paul Bérenger est d’avis que les élections générales seraient organisées sur les mêmes bases qu’en 2014. De plus, la Constitution sera amendée afin de permettre à ceux qui ne souhaitent pas déclarer leur communauté de se présenter comme candidats aux élections.

Il s’interroge toutefois sur ce qu’il adviendra du projet d’exiger qu’une liste de 60 candidats comprenne un minimum de 20 femmes. « Selon mes informations, le gouvernement proposerait que le parti qui ne respecterait pas cette disposition soit disqualifié. Ce qui n’est pas constitutionnel à mon avis », a déclaré Paul Bérenger. Concernant la possibilité que le gouvernement présente une loi anti transfuge similaire à celle qui existe en Inde, il attend d’avoir plus de détails sur le sujet.

Pour clore ce chapitre, Paul Bérenger s’est élevé contre le recensement communal pour les besoins du “best loser system”. « Dans notre système de “best losers” il y a quatre communautés prévues par la Constitution, laquelle division est complètement dépassée et est très contestée. L’augmentation du nombre de communautés consistera à ouvrir une boîte de Pandore. Combien de communautés voudraient se faire représenter dont les revendications sont connues ? » a-t-il dit.

Commentant la compensation de Rs 15 millions accordées à Anwar Husnoo pour l’achat obligatoire de ses terrains, Paul Bérenger a constaté que la cour n’avait fait qu’entériner un accord déjà conclu entre le ministre et le gouvernement. Il a condamné avec force l’attitude de l’OIDC par rapport à Agalega. Il a finalement rejeté toute possibilité que Roshi Bhadain puisse se joindre au MMM.

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