MMM — PAUL BÉRENGER : « Un management de l’opinion publique pour privatiser la CWA »

Le leader du MMM, Paul Bérenger, a accusé le gouvernement de s’être engagé dans un exercice d’opinion publique afin de privatiser la CWA. Il a fait état de la présentation faite par la Banque mondiale dans le courant de la semaine à laquelle les parlementaires du MMM n’ont pas participé pour une question de principe.
« Lorsqu’on cherche un opérateur privé international pour opérer la CWA et prendre les employés à sa charge, il faut avoir le courage de reconnaître que c’est un aveu d’échec. À l’arrivée d’Ivan Collendavelloo, il était question de fournir l’eau 24 heures sur 24, après plus de deux ans au pouvoir, il faut se tourner vers le secteur privé », a dit le leader du MMM, lors de la conférence de presse hebdomadaire de ce parti samedi.
Paul Bérenger a expliqué que le MMM ne s’oppose pas à un projet « brit brit » et effectue des recherches approfondies avant de se prononcer. Il a cité le cas de la Grande-Bretagne où la privatisation appliquée à l’époque de Margaret Thatcher a été un « échec total » : non seulement le service ne s’est pas amélioré mais les prix ont augmenté. D’ailleurs, a-t-il ajouté, il y a actuellement un débat en Grande-Bretagne sur l’éventualité de nationaliser le secteur de l’eau. Selon Paul Bérenger, la Banque mondiale, dans son dernier rapport, recommande l’arrivée d’un opérateur privé accompagnée de réformes sectorielles. L’approche recommandée par la Banque mondiale est un contrat d’affermage sur une durée de 15 ans adapté au contexte local. Ce qui veut dire que la CWA reste propriétaire mais cède sa gestion à un opérateur privé pour une durée de 15 ans. « À la lumière de ce qu’on a vu en Grande-Bretagne, il est important qu’il y ait un débat pour décider si c’est cela la voie à suivre. Et si le gouvernement décide d’aller de l’avant, nous sommes contre un contrat d’affermage d’une durée de 15 ans. Il s’agit de savoir quelle est l’intention du gouvernement. Toutefois, l’île Maurice n’a pas droit à l’erreur ».
Concernant les élections partielles, Paul Bérenger considère que le MMM a atteint sa vitesse de croisière. Pour lui, si le MSM ne présente pas un candidat à cette élection, ce sera le début de la fin pour ce parti. Il n’a pas manqué d’ironiser sur ce qu’il considère comme le croc-en-jambe que le leader du PTr, Navin Ramgoolam, a fait au candidat de ce parti, Arvin Boolell, en affirmant qu’il n’y aura pas de victoire s’il ne descend pas dans la circonscription. « Boolell a dû faire une gymnastique pour expliquer cette affirmation ». Il a, d’autre part, observé que le Mouvement patriotique compte présenter un candidat « dans le but de faire le jeu du Parti travailliste » (NdlR : il s’agit d’une ancienne conseillère municipale du MMM qui avait choisi par la suite de reprendre son poste à l’Université de Maurice).
Paul Bérenger a également parlé de l’UNESCO en félicitant Jane Constance et sa famille pour sa nomination comme artiste pour la Paix de l’UNESCO. Il a, par la même occasion, évoqué l’élection prochaine de la nouvelle directrice de l’UNESCO. Il a observé que la seule région géographique qui n’a jamais eu un directeur de l’UNESCO est le bloc des pays arabes. Or ces derniers ont présenté quatre candidats. Tenant en compte que l’Union africaine a recommandé l’Égypte, Paul Bérenger s’est dit en faveur de cette candidate, malgré les réserves qu’a le MMM sur la situation démocratique dans ce pays.
À la presse qu’il lui demandait s’il ne serait pas souhaitable qu’il y ait des consultations avec l’opposition pour des questions internationales de cette envergure, Paul Bérenger a trouvé dommage qu’il n’y ait pas à Maurice un Select Committee permanent sur les questions d’affaires étrangères. Cela aurait permis d’avoir des discussions sur des questions internationales, dit-il.
 
« Profond dégoût »
Le leader du MMM a au début de sa conférence de presse constaté qu’il y a un dégoût généralisé dans la population et qu’il n’a pas de doute que le moment venu, « le MSM sera balayé ». Il a décrié la façon de faire de la police dans l’affaire Yerrigadoo. Alors que les journalistes sont harcelés, dit-il, le lanceur d’alerte Husein Abdool Rahim bénéficie d’un traitement VIP. Pour lui, la lettre signée par Ravi Yerrigadoo est suffisante pour le condamner. Il a exprimé son soutien aux journalistes pour protéger jusqu’au bout leurs contacts en refusant de remettre leurs portables et leurs ordinateurs. Il les encourage à aller jusqu’au Privy Council s’il le faut.
Paul Bérenger a stigmatisé l’attitude du Premier ministre, « qui a fait un commentaire à la légère » concernant le langage grossier tenu par le député Rutnah à l’encontre d’une journaliste et des femmes en général, en considérant qu’il avait déjà retiré ses propos.
Le leader du MMM a affirmé qu’il attend avec intérêt les commentaires de la Speaker Maya Hanoomanjee concernant le comportement du PPS Tarolah, « qui frise l’outrage à la cour ». Il s’attend également à ce qu’elle se prononce sur l’appartenance de Ravi Rutnah au Parliamentary Gender Caucus.

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