MMM: Le tandem Ptr/PMSD au gouvernement largement minoritaire dans le pays

A la faveur des développements politiques de ces derniers temps, c’est la grande sérénité dans le camp du MMM. « Nous sommes très cool! », affirme le leader de ce parti de l’Opposition parlementaire, Paul Bérenger. Alors que, selon lui, le tandem Ptr/PMSD au gouvernement est « largement minoritaire dans le pays », le MMM se retrouve, d’après M. Bérenger, »bien lao 50% ». A ceux qui s’avisent à lui demander ce qu’il en est de la force du MSM, Paul Bérenger répond: « Posez la question à Ramgoolam qui leur avait accordé 18 tickets aux dernières élections générales! » Le leader de l’Opposition doute, par ailleurs, que le Premier ministre et leader du Ptr, le Dr Navin Ramgoolam, soit, comme il le laisse comprendre, »respectueux des institutions ». Il cite plusieurs choses pour soutenir son scepticisme, dont le « traitement insultant et inacceptable » réservé à sir Anerood Jugnauth en 2005 après la victoire de l’Alliance sociale, déjà conduite par le Dr Ramgoolam. Le président de la République qui, rappelle M. Bérenger, avait, alors, été « contraint » d’adresser « sous les insultes de partisans » le discours-programme du nouveau gouvernement lors d’un « meeting public ». 
M. Bérenger trouve qu’en dépit du fait que le Dr Navin Ramgoolam se targue d’être « un grand leader garant de la stabilité », un peu plus d’un an seulement après les dernières élections générales, tout est « ambalao » dans le pays qui vit, actuellement, « des moments difficiles ». Selon lui, si, ces derniers temps, le PM et leader du Ptr a pu donner l’impression d’avoir « marqué certains points » sur le leader du MSM, Pravind Jugnauth, en revanche, d’après lui, l’image du Dr Ramgoolam dans le pays en général est actuellement « bien mal en point ». « Plus que jamais, sa réputation (de chef) indécis se confirme », dit-il.
Paul Bérenger souligne de nouveau que non seulement le PM n’a pas jugé utile de révoquer sa ministre de la Santé après son arrestation, son inculpation et sa remise en liberté sous caution, il juge qu’au même moment,  le chef du gouvernement »a eu le courage de quitter le pays pour une semaine ».  « Mme Maya Hanoomanjee serait probablement encore en poste aujourd’hui si son parti, le MSM, ne lui avait pas demandé finalement de démissionner », estime le leader de l’Opposition.
Il trouve que si, en fin de compte, l’ex-ministre Hanoomanjee a consenti de  partir, les PPS et autres nominés MSM demeurent, eux, à leurs postes respectifs « alors que Ramgoolam n’a pas le courage de les révoquer ». Dans de telles conditions où, de l’avis de Paul Bérenger, Maurice est « en panne et à la dérive par la faute de Navin Ramgoolam », le tandem Ptr/PMSD au gouvernement est « largement minoritaire dans le pays ». 
Il soutient que déjà, avant la présente crise politique, l’Alliance Ptr/MSM/PMSD, à la faveur de la dégradation de la situation sociale et économique depuis les dernières élections générales comme notamment illustrée par la cherté de la vie et l’insécurité, était déjà parvenue à être minoritaire dans le pays.
Le MMM en mode « très cool! »
En revanche, en fonction des développements politiques de ces derniers temps,  Paul Bérenger affiche la grande sérénité et soutient que le MMM est, ces jours-ci, « bien lao 50% ». « Nous sommes très cool! », dit-il. Invité à évaluer parallèlement la force du MSM, il répond, non sans ironie: « Allez posr la question à Ramgoolam qui leur avait accordé 18 tickets aux dernières élections générales! » 
Le leader de l’Opposition doute aussi que le PM soit effectivement « respectueux des institutions » comme, souligne-t-il, le Dr Ramgoolam a semblé l’affirmer dans son communiqué de presse indiquant que, par rapport à l’affaire MedPoint, il entend en substance laisser à l’ICAC faire son travail. Il rappelle ce qu’il qualifie de « traitement insultant et inacceptable »réservé à sir Anerood Jugnauth qui avait été contraint, dit-il, au lendemain de la victoire de l’Alliance sociale, en 2005, d’adresser, en tant que président de la République, le discours-programme du gouvernement nouvellement élu « lors d’un meeting public, sous les insultes de partisans ».
Paul Bérenger trouve, de même, un non-respect  des institutions dans le fait que le rapport décennal de l’Electoral Boundaries Commission portant sur les nouvelles délimitations des circonscriptions, prêt depuis le 10 novembre 2009, n’a pas encore été à ce jour considéré à l’Assemblée nationale. Autre « manque de respect aux institutions » que note encore le leader de l’Opposition: le fait que des instances telles la Human Rights Commission, le Public Procurement Board ainsi que l’ICAC ne sont pas encore « proprement constituées ».
Dans le cas particulier de la Commission anti-corruption, M. Bérenger souligne le fait qu’alors même que le Prevention of Corruption Act prévoit clairement  que cette commission doit être dirigée par un directeur-général assisté de deux collaborateurs directs, la direction en chef de l’ICAC continue encore à être administrée, certes, par un directeur-général (actuellement, M. Anil Kumar Ujoodha) mais avec un seul assesseur au lieu de deux en la personne de Mme Indira Manrakhan.
Dans le cas particulier de cette dernière, le leader de l’Opposition s’offusque qu’elle ait « osé parler du démantèlement de l’Economic Crime Office (ECO) et affirmé que l’ICAC ne connaîtra pas un même sort » alors même que, dit-il, son directeur-général, M. Ujoodha a, lui, « pris bien soin de ne faire aucune déclaration politique ». Paul Bérenger réaffirme qu’à l’époque, l’ECO n’était « qu’un outil politique entre les mains du PM » et allègue, dans la foulée, que Mme Manrakhan n’aurait été, au sein du défunt ECO, « qu’un agent politique ».
Le leader de l’Opposition ne manque pas de faire allusion à ce qu’il appelle  « l’épisode  du complot lors d’un tea party » et souligne le fait que si le directeur du défunt ECO était « nommé par le PM », l’ICAC, à sa création « par le gouvernement de 2000/05 », était « une Commission véritablement indépendante » dans la mesure où, explique-t-il, ses trois chefs hiérarchiques étaient nommés par « le président, le PM et le leader de l’Opposition ».
« L’ICAC et Jeetah »
M. Bérenger soutient encore qu’une fois le Ptr revenu au pouvoir, ce ne serait « que le PM qui choisit les Nos 1,2 et 3 de l’ICAC ». Aussi prend-il « l’engagement » qu’une fois le MMM de nouveau au gouvernement, le trio directeur de la Commission anti-corruption sera, comme avant, désigné « à la première occasion qui se présente » par « le président, le PM et le leader de l’Opposition ».
Dans le cas précis de l’affaire MedPoint, Paul Bérenger réaffirme qu’il est « scandaleux » que l’ICAC n’ait pas encore auditionné le ministre Rajesh Jeetah qui, dit-il, était le ministre de la Santé d’alors quand l’appel d’offres, « taillé sur mesures », avait été lancé le 30 avril 2010, « cinq jours avant les dernières élections générales », dans  le cadre du projet de création d’un hôpital gériatrique. 
Aussi, pour lui, si l’ICAC « veut être prise au sérieux », il convient que M. Jeetah soit interrogé « de même que le Dr Ramgoolam qui était, déjà, PM au moment où l’appel d’offres pour le projet d’hôpital gériatrique avait été lancé de même que quand le Conseil des ministres a approuvé l’acquisition par l’Etat de la clinique MedPoint ».
« Au-delà de MedPoint, chaque semaine qui passe amène son lot de nouveaux scandales », juge M. Bérenger. Il dénonce ainsi le fait qu’aucune enquête n’a encore été initiée dans ce qu’il appelle l’affaire Rose-Belle SE initialement évoquée par notre confrère l’Express et sur laquelle il a lui-même, par la suite, élaboré. 
Le leader de l’Opposition révèle aussi qu’il étudie une autre affaire de contrat alloué pour quelque Rs 100 millions par la Banque de Maurice (BoM) « sans appel d’offres ». Il explique que, dans ce cas,  l’exercice initial de lancement du « tender »aurait été annulé et qu’un soumissionnaire qui aurait été « short-listed » avant que son offre ne soit éliminée a dénoncé l’affaire en écrit le 22 novembre dernier auprès de l’ICAC. Il appelle, là encore, le directeur-général de la Commission anti-corruption à « prendre ses responsabilités ».

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