MPB: Risques d’inflation et pressions de l’Excess Liquidity

  • Pour sa première réunion du jour, le Monetary Policy Committee New Look aura du pain sur la planche pour jauger les répercussions de la hausse des prix pétroliers sur l’économie
  • Au début de ce mois, les excédents de liquidités se rapprochaient du All-Time High des Rs 26 milliards du 21 décembre dernier
  • La Chambre de Commerce et d’Industrie mise sur un Key Repo Rate de 3%, soit une baisse de 50 points, avec l’adoption d’une Rules-Based Monetary Policy

Les délibérations de la première réunion du Monetary Policy Committee New Look de la Banque de Maurice du jour devraient être dominées par deux dossiers cruciaux sur le plan économique. En dépit des assurances des plus feutrées de Lakwizinn du Prime Minister’s Office au sujet des conséquences de la récente hausse de 10% des prix pétroliers à la pompe, cette instance de la Banque de Maurice devra se pencher sur les Ripple Effects sur divers secteurs d’activités économiques, en particulier sur les risques d’une nette reprise de l’inflation. En parallèle, l’évolution des excédents de liquidités dans le circuit monétaire suscite de nouvelles appréhensions. Les derniers relevés de la Banque centrale en date du 10 courant indiquent que la tendance à la hausse est confirmée avec le All-Time High de Rs 26 milliards du 21 décembre de l’année dernière en vue. Des observateurs avertis avancent que dans la conjoncture économique et surtout à la veille de la présentation du budget 2018/19 à l’Assemblée nationale, toute annonce allant dans le sens d’une baisse à 3% du Key Repo Rate, comme préconisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie, ne pourra qu’être prématurée.

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Tout semble indiquer que le Monetary Policy Committee, présidé par Yandraduth Googoolye, le gouverneur avec ses deux adjoints, Renganaden Padayachy, First Deputy Governor,  Mahendra Vikramdass Punchoo, Second Deputy Governor, et comprenant le Pr Sanjeev K. Sobhee, Lim Chang Kwong Lam Thuon Mine, Me Pricilla Pattoo, Streevarsen Narrainen, et Mushtaq Mohammad Namdarkhan, devra impérativement accorder priorité au fléau de l’inflation. Outre la poussée inflationniste enregistrée depuis le début de l’année, le rajustement majeur des prix pétroliers, même si les prix du ticket de bus ou encore ceux du pain n’ont pas été modifiés, reste à l’ordre du jour.

Les nouveaux membres du Monetary Policy Committee serront appelés à avaliser les Minutes of Proceedings de la précédente réunion du 28 février où il était question que « inflationary pressures crept in because of a fall in the supply of fresh vegetables caused by weather-related events. Consequently, the CPI rose by 3 index points in January 2018, of which fresh vegetables accounted for slightly over two-third of the net increase. Based on past trends, the prices of vegetables are expected to adjust back to their market levels by the second quarter ». Mais depuis cette date, les données ont connu des changements avec les nouvelles prévisions révisées de Statistics Mauritius.

À moins de trois semaines du Budget Speech à l’Assemblée nationale, les analyses du Monetary Policy Committee au sujet de cet indicateur économique majeur ont toute leur importance. Le nouveau comité de politique monétaire adoptera-t-il la rupture avec le précédent, qui était parvenu à la conclusion que « the current inflation rate reflected supply disruptions and once production of fresh vegetables would normalise, their prices would reverse course and induce dampening pressures on the CPI »? Difficile à dire avant le point de presse Post-MPC du gouverneur de la Banque de Maurice.

Un autre indicateur, qui a viré au rouge, concerne les excès de liquidités dans le circuit bancaire. Au 10 mai, date des derniers relevés de la Banque centrale, le montant d’Excess Liquidity était de Rs 23 milliards, soit 13,38%, alors que la pointe est de Rs 26,1 milliards pour le 21 décembre dernier. Depuis le début de cette année, ce facteur a évolué au-dessus de la barre des Rs 20 milliards alors que la Banque de Maurice est engagée dans des opérations de Mopping Up de manière systématique. De janvier 2015 à la fin de mars dernier, un montant de Rs 52,1 miliards a été injecté en vue de stériliser ces excédents monétaires sans de résultats probants sauf l’assurance donnée par le gouverneur selon laquelle « rupee excess liquidity was contained and concentrated within a few banks ».

Quant au Key Repo Rate, avec la demande de la Chambre de Commerce dans son mémoire sur le budget pour un taux de 3%, des milieux bancaires  s’interrogent sur l’absence de stratégie de la Banque de Maurice. On observe que depuis des mois le taux d’intérêt a été maintenu au même niveau pendant des mois sans que les retombées de cette politique ne fassent l’objet d’une étude approfondie au niveau de la banque. De la même manière, des milliards de roupies sont injectés dans le marché local afin de stabiliser le taux de change sans qu’aucune évaluation quant aux conséquences de cette politique sur la population n’ait  jusqu’ici été publiée. On reproche à la BoM de se contenter des mesures à court terme sans aucune vue à long terme.

Par ailleurs, ces dernières semaines, la Banque de Maurice est dans le viseur des partis politiques de  l’opposition par le biais de déclarations publiques, dont à l’Assemblée nationale. C’est ainsi que le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a observé que pas moins de 318 millions de dollars ont été injectés dans l’économie afin de déprécier la roupie. Cette injection n’est pas étrangère à une hausse du prix de l’essence.

De son côté, le leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, a accusé la BoM de déprécier volontairement la roupie au bénéfice du gros capital  à travers l’augmentation des revenus sucriers et des exportateurs en roupies.

Pour sa part, le leader du MMM, Paul Bérenger  considère que l’actuel gouverneur et le premier gouverneur adjoint sont des proches du Premier ministre et ministre des finances qui, à son avis, dicte la politique de la BoM alors que cette dernière  devrait être une institution indépendante. Il s’est également montré très critique vis-à-vis de la récente nomination de trois nouveaux membres au sein du MPC qui, par ailleurs, participe à leur première réunion cet après-midi.

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