MUSIQUE: À travers mes chansons, je raconte mon vécu, déclare Dominique Barret

Il chante pour exprimer ses émotions et raconter sa vie sentimentale. Il vit, respire et, par-dessus tout, recherche l’amour au quotidien. Une goutte d’amour, Si ou di oui, Po ou mam’zel, Mon coeur épris… sont des mélodies qui ont bercé son vécu. Celui qui s’inspire de la femme pour écrire ses chansons partagera la scène avec deux des plus belles voix mauriciennes ce samedi, au J&J Auditorium, à Phoenix. Une occasion pour le chanteur réunionnais Dominique Barret “de rendre hommage à la gent féminine, qui m’a accompagné durant toute ma vie. Je suis impatient d’être parmi vous”, nous a-t-il déclaré lors de cet entretien téléphonique, à quelques jours de son arrivée à l’île Maurice.
Trente ans que vous chantez l’amour. D’où vient ce désir de toujours vouloir exprimer vos sentiments ?
Comme vous le devinez tous, ce désir de chanter l’amour a un rapport avec ma vie personnelle. À travers mes chansons, je raconte mon vécu, mon histoire sentimentale. Comme vous pouvez le constater, je ne cite jamais de nom dans mes compositions. Je fais de sorte que le texte soit impersonnel et universel. Ainsi, tout le monde s’y retrouve et peut s’identifier aux chansons. Certains de mes textes sont écrits par mon parolier. Je lui donne les mots-clés et lui écris ce qu’il pense être juste pour décrire mes sentiments. Je lui fais entièrement confiance car il est au courant de tout ce qui se passe dans ma vie et me connaît sur le bout du doigt.
Y a-t-il une personne en particulier qui vous inspire ?
Pour l’instant, il n’y a personne en particulier. Et c’est dommage. Celle qui m’inspire, c’est la femme en général. En d’autres mots, je me laisse influencer par la féminité.
Pouvons-nous définir votre dernier album, Mi aime encore, comme une suite de vos précédentes déclarations d’amour ?
Mi aime encore est une façon pour moi de dire que je veux encore et toujours aller de l’avant dans l’amour. Car il n’y a pas d’âge pour aimer. Quelles que soient les relations que nous avons vécues dans le passé, nous devons conserver cette flamme qui brûle en nous et essayer par tous les moyens de la garder allumée. Dans mon cas, la flamme n’attend que de connaître ses beaux jours.
Comment cela se passe-t-il dans la réalité ?
C’est beaucoup plus compliqué que dans mes chansons. J’ai une vie sentimentale assez trépidante. Je me suis finalement rendu compte de ce qui ne plaît pas aux femmes chez moi. J’ai une vie très chargée, remplie d’activités, qui ne leur convient pas. Elles préfèrent le rêve à la réalité.
Et vous, que préférez-vous ?
Je pense que j’ai suffisamment rêvé. Je souhaite maintenant passer à l’autre étape, qui est de vivre selon les choses qui sont présentes et réelles. Des choses qui me touchent. Mais je dois préciser que je ne rêve pas d’un idéal. Sur le plan affectueux, je suis comblé. Je partage ma vie avec mes deux fils de 13 ans que j’aime énormément. C’est un aspect de l’amour qui me satisfait. J’aimerais maintenant me trouver une compagne avec qui je partagerai des sentiments vraiment profonds.
Parlez-nous du romantique que vous êtes ?
Je ne sais plus ce que c’est que d’être romantique. Un dîner aux chandelles, peut-être ? Ça ne suffit pas, je pense. Je ne sais plus si les femmes modernes ont encore besoin de romantisme dans leurs vies. Car durant ces dernières années, elles ont beaucoup changé. Les femmes sont plus émancipées. Ce qui fait que je ne sais plus comment m’y prendre avec elles. La conclusion est que je suis toujours attiré par l’inaccessible.
On parle de vous en tant que chanteur, dont le charme ne laisse pas indifférent…
Si les femmes trouvent que mon charme est irrésistible, c’est parce qu’elles savent quelque part que je suis inaccessible. Elles identifient en moi l’homme idéal qu’elles rêvent toutes d’avoir à leurs côtés. Mais la réalité est toute différente. En fait, je suis victime du succès. Il ne faut pas oublier que je suis avant tout un être humain comme tout le monde. J’ai mes faiblesses, mes défauts et mes qualités.
La question que je me pose régulièrement est la suivante : les gens s’intéressent-ils à moi pour ce que je suis en tant qu’individu ou pour ce que je représente ? J’ai trouvé la réponse et je regrette de ne pas pouvoir vivre une vraie relation humaine.
Essayons de comparer ce que vous êtes aujourd’hui à l’artiste que vous étiez à vos débuts en 1981, lors que vous chantiez Une goutte d’amour.
Le seul aspect qui a changé est que j’ai acquis plus d’assurance et que j’ai plus confiance en moi. Aujourd’hui, je n’ai plus rien à prouver. Je suis ce que je suis.
Quelles ont été vos influences tout le long de votre carrière ?
Au début, c’étaient les chanteurs anglo-saxons, dont Stevie Wonder, Al Jarreau, George Benson, que j’écoutais régulièrement. Un peu plus tard, je me suis intéressé à la musique réunionnaise, avant de redécouvrir la chanson française. Quand on est jeune, on a tendance à se dire que ce que l’on trouve ailleurs est meilleur. Alors que chez nous, il y a de nombreux trésors.
Quels sont les moments qui vous ont le plus marqué durant ces 30 ans ?
Il y en a tellement. Mais je n’oublierai jamais mon premier grand concert en juin 2005 au théâtre de St Gilles. J’avais animé le spectacle du début jusqu’à la fin et il y avait une grande complicité entre le public et moi. Je ne m’attendais pas à avoir un public si enthousiaste. C’est le concert qui a déclenché tout le succès qui a suivi. C’est le moment où j’ai pris de l’assurance sur scène. D’autant que je jouais sur une des scènes mythiques de La Réunion.
Plus que quelques jours avant votre grand concert à Maurice. Comment vous préparez-vous ?
Il paraît que l’événement est très attendu à Maurice. C’est une bonne nouvelle pour moi. Mais en même temps, ça augmente la pression. Je me concentre en ce moment sur mes chansons et sur le répertoire que je proposerai samedi. Je vais prendre un maximum de plaisir sur scène et j’en donnerai autant à mon public. Je suis très impatient d’y être.
Pourquoi avez-vous choisi de vous entourer de femmes pour ce prochain rendez-vous chez nous ?
J’ai souvent chanté avec des femmes. C’est un choix qui me plaît. Cela me permet aussi de rendre hommage à la gent féminine, qui m’a accompagné durant toute ma vie. Comme je vous l’ai dit plus tôt, la femme est ma source d’inspiration.
Pensez-vous que votre côté séducteur a quelque chose à voir avec ce choix ?
De manière inconsciente, je pense que oui. Mon côté séducteur pourrait effectivement être une explication à mon choix de chanter avec ces femmes. C’est évident que pour un homme, il est plus agréable de chanter avec une femme qu’avec un autre homme. Mais il faut aussi considérer l’aspect artistique de la chose.
Justement, pourquoi avez-vous choisi les chanteuses Linzy Bacbotte et Meera Mohun ?
Je connais bien Meera Mohun. On a partagé Mon coeur épris, il y a quelques années. J’ai voulu la retrouver sur scène. Quant à Linzy Bacbotte, que je connais également depuis longtemps, je l’ai invitée à mon concert car elle est pour moi une chanteuse compétente, qui a d’énormes qualités.
Avez-vous un message pour les Mauriciennes ?
J’espère pouvoir vous faire plaisir. N’hésitez pas à venir me voir à la fin du concert. Je vous aime.
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