Mutinerie dans une prison au Pérou à cause du coronavirus

Des détenus d’une prison du Sud du Pérou redoutant la contagion du coronavirus derrière les barreaux se sont mutinés lundi soir, ont annoncé les autorités en faisant état de 14 blessés parmi les prisonniers et les gardiens qui ont maté la révolte.

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« Six détenus et huit agents de sécurité pénitentiaire ont été blessés dans les affrontements à la prison de Camana » (830 km au sud de Lima), a expliqué dans un communiqué l’administration pénitentiaire.

Les affrontements ont débuté lundi soir et les gardiens ont ensuite repris le contrôle de l’établissement carcéral.

La mutinerie a débuté par la prise en otages de cinq membres de la sécurité, avec l’incendie de matelas et des destructions d’objets.

Les prisonniers réclamaient la présence des services du Défenseur du peuple, chargé de protéger les droits humains au Pérou, et l’assistance de médecins à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire. Selon les autorités, aucun cas de coronavirus n’a encore été détecté dans la prison de Camana.

La prison de Camana, dans la région d’Arequipa, abrite 450 personnes pour une capacité limitée à 78, selon les services du Défenseur du peuple.

Dans les prisons péruviennes surpeuplées, au moins 30 prisonniers sont morts de la maladie Covid-19 et plus de 645 ont été contaminés par le nouveau coronavirus, selon les autorités. Parallèlement, 224 gardiens ont été testés positifs dont sept sont décédés.

Le Pérou est le deuxième pays le plus touché par le coronavirus en Amérique latine en nombre de cas après le Brésil, avec 94.933 cas confirmés et 2.789 décès, selon un dernier décompte.

Le gouvernement a annoncé le 23 avril qu’il allait gracier quelque 3.000 détenus en situation vulnérable face au coronavirus dans certaines des 68 prisons du pays. Selon le ministère de la Justice, ces 68 prisons accueillent 97.000 détenus soit 50.000 de plus que les capacités.

La crainte du virus a déjà engendré plusieurs mutineries dans les prisons péruviennes. La plus grave a provoqué fin avril la mort de neuf détenus, avec 67 blessés chez les prisonniers, les gardiens et les policiers, dans la prison Miguel Castro Castro, à l’est de Lima, qui abrite 5.500 prisonniers pour une capacité de 1.140.

Dans toute l’Amérique latine, la situation déjà explosive dans des prisons violentes et surpeuplées est devenue intenable avec l’irruption du coronavirus qui a provoqué des évasions massives et des mutineries meurtrières.

Début mai, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a fait part de sa « profonde préoccupation » concernant les conditions de détentions en Amérique latine et la « rapide propagation du Covid-19 ».

cm/lch/cr

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