NAVIN RAMGOOLAM AU ISLAMIC CULTURAL CENTRE : « Je suis l’homme à abattre »

La célébration du 25e anniversaire du Centre culturel islamique (ICC) a été marquée hier par le dévoilement d’une stèle dans la cour du centre par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, et une réception offerte en présence de nombreuses personnalités politiques, diplomatiques et des membres de l’ICC.
Le discours du Premier ministre a, comme prévu, retenu l’attention. Faisant allusion indirectement aux photos le concernant qui ont été publiées dans la presse récemment, Navin Ramgoolam s’en est pris particulièrement à un journal, parlant de « palabres » et de « faussetés ». Il a évoqué cette question après avoir fait mention d’un Global Peace Index publié récemment par l’Institute of Economic and Peace qui classe Maurice 24e sur la liste des pays les plus paisibles du monde. Même la Grande Bretagne et la France n’ont pas un classement aussi bon que Maurice, a-t-il observé, estimant que cette bonne nouvelle aurait dû faire les gros titres des médias. Cela n’a pas été le cas, a-t-il dit, estimant que les intérêts d’ordre commercial et le droit à l’argent ont pris de dessus. Il a dénoncé ce qu’il estime être l’esprit de jalousie et le pessimisme dans certains quartiers. « Parfois on est désespéré de voir les insultes qui peuvent être proférées à l’encontre d’une femme », dit Navin Ramgoolam. Il a dénoncé, dans ce contexte, les insultes adressées à l’encontre de Nita Deerpalsing sur le site web d’un journal avant de lancer : « L’homme à abattre, c’est moi. » Il a affirmé qu’il faut tout faire pour préserver l’unité car Maurice est une mosaïque de cultures.
Le PM a aussi fait mention du sommet États-Unis/Afrique auquel il a participé à Washington récemment. Il a expliqué que le président Obama avait lors d’une réception donnée dans le cadre de ce sommet pris la peine de converser avec les chefs d’État présents. « J’ai profité de l’occasion pour lui parler des Chagos, des revendications mauriciennes et des poursuites intentées contre la Grande-Bretagne ». Il a affirmé avoir dit à un certain moment au Président Obama qu’il lui fallait être « on the right side of the history ».
Navin Ramgoolam a également dénoncé l’intervention israélienne à Gaza. Si ce pays peut se permettre d’agir de la sorte sans aucune hésitation et en dépit des critiques, c’est parce qu’il bénéficie du soutien des États-Unis, a-t-il dit. « C’est également parce que les pays arabes sont divisés », a-t-il ajouté. Il a comparé la bande de Gaza à une prison privée d’eau et d’électricité, que ses habitants ne peuvent quitter. « Comment dans de telles conditions empêcher les gens de se révolter ? » s’est-il demandé. Il affirme avoir déjà été traité de terroriste par des Américains pour avoir participé à une manifestation devant l’ambassade des États-Unis contre l’intervention en Irak. « Je leur ai dit que dans ce cas, Jacques Chirac et le Premier ministre indien étaient aussi des terroristes, puisqu’ils étaient contre cette intervention », dit-il.
Navin Ramgoolam affirme que depuis son accession à l’indépendance, Maurice a toujours défendu la cause palestinienne et que son gouvernement avait voté en faveur de la reconnaissance de la Palestine comme membre à part entière des Nations unies. Navin Ramgoolam a aussi dénoncé les attaques perpétrées par les islamistes contre les chrétiens en Irak.
Le Premier ministre a évoqué son engagement pour la justice. Il a dans ce contexte annoncé qu’un comité présidé par le Secrétaire Financier Dev Manraj a été institué afin de corriger une injustice subie par les Mauriciens de foi musulmane qui se sont mariés entre 1987 et 1991. En raison d’une anomalie, les femmes mariées durant cette période ne peuvent recevoir leur pension de veuve, etc. Il a rappelé qu’une démarche dans ce sens avait été initiée depuis longtemps par Razack Peeroo alors qu’il occupait les fonctions d’Attorney General.
Le Premier ministre n’a pu toutefois participer au dîner offert à cette occasion car il devait rencontrer des hommes de loi au sujet d’une affaire concernant Le Morne qui sera bientôt entendue par le Privy Council à Londres.
Le président de l’ICC a fait l’historique du Centre culturel islamique et a remercié tous ceux qui ont permis au centre de disposer d’un bâtiment qui est un bijou dans la région du Plaine-Verte. Farad Aumeer a fait mention de tous ceux qui ont permis à l’ICC d’avoir un tel centre, dont Paul Bérenger alors qu’il était au gouvernement.
La stèle qui a été dévoilée devant le centre représente un minaret.

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