Navin Ramgoolam : « Un complot pour m’impliquer dans la mort d’Anand Ramdhony »

  • Dans sa déposition du 10 mars 2015, produite par écrit, Navin Ramgoolam évoque à maintes reprises une « vendetta politique »
  • Me Gavin Glover, SC, conteste la production de trois autres dépositions de l’ex-PM, évoquant une violation du Rule 3(b) du Judge’s Rule
  • Les entrées au “diary book” de Brinks, responsable de la sécurité du bungalow à Roches-Noires, soulèvent des interrogations

Le procès intenté à l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam ainsi qu’aux ex-DCP Dev Jokhoo et Ravine Sooroojebally, concernant les incidents survenus au bungalow de Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, s’est poursuivi hier avec l’audition des enquêteurs du CCID, notamment l’inspecteur Seebaruth et le CI Goinden. Ce dernier a produit la déposition écrite de Navin Ramgoolam. Il ressort que l’ex-PM évoque un « complot politique » à son égard et une tentative de l’impliquer dans la mort d’Anand Ramdhony. « There was an attempt to show that because of this alleged larceny, I was involved in his death », dit-il. La défense conteste par ailleurs trois autres dépositions de Navin Ramgoolam qui, selon les hommes de loi, sont en violation du Rule 3(b) du Judges Rule.

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Navin Ramgoolam, qui dit « ne pas faire confiance » à l’enquête policière, a préféré écrire lui-même sa déposition. « I deny having conspired with Rakesh Gooljaury or anyone regarding this incident », dit-il. Il souligne que durant la campagne électorale de 2014, sir Anerood Jugnauth avait, à maintes reprises, déclaré qu’il allait rouvrir l’affaire d’Anand Ramdhony, retrouvé mort dans sa cellule. « The aim was to link his death to the incident at the bungalow. there was an attempt to show that because of this alleged larceny, I was involved with his death », dit-il. L’ex-PM refute catégoriquement d’être impliqué dans cette affaire et estime être victime d’une « vendetta politique ».

« The police is acting under the direction of Jangi, a relative of the PM. There is a systematic campaign by using confidential information disclosed during police inquiry», dit-il. Alors que la poursuite, représentée par Me Kesri Soochit, a voulu produire trois autres dépositions de Navin Ramgoolam, enregistrées le 10 mars 2015, le 13 mars 2015 et le 4 juin 2015, Me Glover devait objecter. « The 3rd, 4th and 5 th statements are interrogations that have been taken after the charges have been put to my client and he has already given his explanations. They are inadmissible and not voluntarily given. These statements have been taken against Rule 3(b) of the Judges Rule », a déclaré Me Glover. Ces dépositions avaient été prises par le CI Goinden, qui sera, lui, appelé dans le cadre des débats sur cette motion fixés au lundi 25 juin.

Auparavant, le PS Seebaruth a été appelé à la barre des témoins. Il était chargé d’enquêter sur le “diary book” de Brinks, compagnie chargée de la sécurité au campement de Roches-Noires. Le témoin a concédé qu’il avait effectivement récupéré le livre des “headquarters” de Brinks du CEO de la compagnie Eric Ray. Il y avait, dit-il, bel et bien une entrée dans le livre concernant l’incident de Roches-Noires. Or, lors du contre-interrogatoire, Me Gavin Glover devait lui faire remarquer que, contrairement aux autres entrées dans le livre, qui sont barrées après insertion, celle-là « was not closed so that anyone can add anything ».

Le Senior Counsel devait aussi lui faire remarquer qu’à 1h45 du matin, l’officier en place, d’ailleurs décédé depuis, avait mis « at 2h10, PS Naiko and Mahadeo called in and I give them all the details ». Me Glover a attiré l’attention en demandant comment l’officier avait pu mettre une entrée à 1h45 expliquant ce qui s’était passé à 2h10. Navin Ramgoolam et les deux coaccusés, l’ancien directeur général du National Security Service, le Deputy Commissioner of Police Dev Jokhoo, et l’ancien patron de la VIPSU, l’ex-DCP Ravine Sooroojebally, ont plaidé non coupable du délit de complot dans l’affaire Roches-Noires, où Navin Ramgoolam avait été agressé à coups de tournevis par un individu dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 en présence de Nandanee Soornack. Ils répondent d’une charge de “conspiracy to do an unlawful act, namely effecting public mischief in breach of Section 109 of the Criminal Code”.

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