Négligence alléguée : Cinq policiers interrogés “under warning” par la CID de Moka

– Le fils de la victime a attendu plus d’une heure au poste de police de Bel-Air alors que sa mère se faisait agresser

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C’est la Criminal Investigation Division (CID) de Moka qui a été appelée à faire la lumière sur ce qui s’est déroulé le 10 septembre vers 8h30 au poste de police de Bel-Air-Rivière-Sèche quand les deux fils de Shabneez Mohamud, âgés de 14 et 10 ans, sont venus solliciter de l’aide alors que leur mère se faisait agresser par leur père, Nasruddin Mohamud (38 ans). Un Sub-Inspector était en charge du poste de police durant ce “shift” alors qu’un sergent de police et trois constables étaient de service le matin.

Les deux enfants, entendus par l’équipe de l’inspecteur Cowlessur hier, ont déclaré avoir attendu plus d’une heure avant que la police décide de se rendre à Morcellement Roy pour prendre en considération ce cas. Mais Shabneez Mohamud, âgée de 33 ans, était déjà décédée à leur arrivée. En présence de leur oncle Nayaz Ahamudally, les enfants ont expliqué en détail ce qui s’est passé au poste de police.

Selon l’aîné des enfants, il s’était réveillé tôt ce jour-là car ses parents se disputaient. À un moment donné, il a vu son père qui frappait sa mère. « Mwa ek mo ti frer ti pe esay defan », explique-il, mais le meurtrier présumé les a violemment repoussés. Shabneez Mohamud leur a demandé d’aller chercher de l’aide au poste de police situé à environ un kilomètre de leur maison. Comprenant l’urgence de la situation, le benjamin s’est rué au poste et devait relater les faits à un policier au comptoir. Ce dernier a parlé à un de ses supérieurs qui a demandé aux enfants de patienter sans leur donner de raison. L’aîné est parti à son tour et devait voir un policier dans la rue et lui a raconté l’agression. Mais l’officier lui a dit qu’il réglait la circulation et qu’il devait se rendre au poste de police qui s’occupera de ce cas.

La CID de Moka, qui a pris possession des images des caméras du poste de police, a noté qu’à au moins deux reprises les enfants se sont levés pour parler à deux policiers. Mais leur demande n’a pas été entretenue. Entre-temps, l’ado de 14 ans a quitté le poste de police, laissant son frère sur place. Il a expliqué aux enquêteurs qu’il était retourné chez lui pour tenter de s’opposer à toute violence dont pourrait être victime sa mère. Mais il était déjà trop tard. « Monn trouv mo mama lor lili, so labous ouver. Li pa ti pe bouze. Li ti fini mor. »

C’est peu avant 10h que finalement, un véhicule de la police a emmené le benjamin chez lui pour un constat et devait s’apercevoir que Shabneez Mohamud avait déjà rendu l’âme. Appelé à s’expliquer sur ce retard lors d’une enquête interne, le Sub-Inspector a indiqué que la police avait été sollicitée après un accident de la route et que le véhicule était indisponible. Et d’ajouter qu’il ignorait la gravité de la collision. Sauf que le Diary book de la police ne mentionne aucun accident survenu mardi matin alors que la caméra montre la présence du véhicule dans la cour du poste de police pendant que l’enfant était à l’intérieur.

Finalement, le Sub-Inspector a été muté à la Special Mobile Force et les quatre autres policiers vers d’autres unités. Comme la déclaration du Sub-Inspector était peu satisfaisante, le Police Headquarters a demandé l’ouverture d’une enquête criminelle pour négligence alléguée, menée sous la supervision du DCP Hemant Jangi, Divisional Commander de l’Eastern Division. Ce dernier a référé le dossier à la CID de Moka.

Les policiers incriminés ont été interrogés une première fois durant le week-end et seront à nouveau convoqués pour fournir d’autres détails. De leur côté, les deux enfants disent être en mesure d’identifier les policiers présents au poste mardi dernier.

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