NINE-YEAR SCHOOLING – ABOLITION DE LA PREVOCATIONAL EDUCATION : SPSTSU,  « Non aux remèdes Panadol pour contrer l’échec scolaire »

L’abolition graduelle de la filière Prevocational au secondaire à compter de l’année prochaine dans le cadre de la mise en oeuvre du Nine-Year Schooling, et son remplacement par une « extended stream » pour les enfants ayant de grosses difficultés d’apprentissage, inquiètent vivement les profs du secondaire confessionnel. Leur syndicat craint que le nouveau programme d’études proposé par le ministère aggrave la situation de cette catégorie d’élèves, avec pour conséquence de sérieux risques d’un désintéressement pour l’école et une augmentation du nombre de drop-out. La SPSTSU ne souhaite pas de « remèdes Panadol » qui pourraient faire croire à une baisse de l’échec scolaire à l’avenir.
« Comment imposer aux enfants en difficultés d’apprentissage dès le primaire treize matières au secondaire ? Ne risquent-ils pas d’être découragés par un curriculum lourd pour eux et de choisir alors la voie de la facilité, c’est-à-dire quitter l’école ? Malgré la loi sur la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans, il y a plus de 3 000 enfants qui sont hors de l’école, peut-on prendre le risque d’augmenter ce nombre ? » a lancé hier Lysie Ribot, présidente de la Secondary & Preparatory School Teachers and Other Staff Union (SPSTSU), lors d’une conférence de presse hier après-midi, à l’adresse des autorités. Soulignons que d’autres professionnels de l’éducation secondaire – chefs d’établissements, enseignants du Prevoc et syndicats des profs — ont aussi fait part ces derniers jours de leurs réserves au sujet d’un curriculum uniforme et obligatoire à tous les élèves pour les Grades 7 to 9 (Form I à III), qui devrait entrer en vigueur en 2018.
Les dirigeants de la SPSTSU ont soulevé plusieurs points concernant l’après Prevoc et ont interpellé le ministère de l’Éducation sur le sort des low-achievers et sur l’avenir professionnel des profs de ce secteur de l’enseignement. Ce syndicat enverra dès la rentrée du deuxième trimestre un document aux différentes autorités de l’éducation ainsi qu’aux députés de tous les partis politiques au sujet « du flou » concernant ce volet de la réforme de l’éducation. Ce syndicat veut avoir des « réponses claires » sur les aspects suivants : les profs qui auraient la responsabilité de l’extended stream et des remedial classes ; le mode de sélection des élèves qui seraient admis dans cet extended stream, et le nombre d’élèves par classe ; et le programme d’études pour cet extended stream.
Pour la SPSTSU, valeur du jour, il n’y a aucune nécessité de procéder à une réforme du secondaire puisque la source du problème de l’échec scolaire, selon ses observations, se trouve au primaire. Ce syndicat est d’opinion que la « préoccupation première » du ministère aurait dû être « la masse d’échecs à la fin du cycle primaire ». « Le ministère devrait s’intéresser aux causes de tant d’échecs et prendre les mesures appropriées. Mais le ministère préfère avoir recours à des remèdes Panadol qui permettraient à tous les élèves de monter au secondaire quelle que soit leur performance académique afin de se vanter qu’il n’y a plus d’échecs au primaire », soutiennent les dirigeants de la SPSTSU. Cette instance syndicale insiste sur la nécessité des cours de rattrapage dès les premières années du primaire. « Allons par étapes, consolidons d’abord les cours de rattrapage au primaire et ensuite nous pourrons aller de l’avant avec une réforme au secondaire », lance ce syndicat aux autorités.
La SPSTSU a aussi pris position fermement hier contre toute éventuelle perte d’emploi ou tentative de « transfert imposé » dans le secteur Prevocational dans le sillage de la réforme du secondaire. Ce syndicat a fait ressortir que la quasi-totalité des profs dans ce secteur sont confirmés à leurs postes et sont des qualified teachers détenteurs de diplômes universitaires. « Valeur du jour, nous ne savons pas ce que sera le statut futur des profs du Prevoc. Nous n’accepterons pas qu’ils perdent leur emploi ou qu’on leur impose un transfert vers d’autres établissements contre leur gré », soutient la présidente de ce syndicat.
Par ailleurs, la SPSTSU voudrait savoir si le dossier Prevoc dans le cadre de la réforme a été transféré au Prime Ministers Office et confié à un Special Adviser.

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