Notre devoir de mauricien

Nous ne pouvons rester insensibles à la cause palestinienne. Notre propre peuple, en l’occurrence les chagossiens, a été victime d’une déportation en masse alors qu’il vivait paisiblement sur ses terres. Nous sommes un pays dans lequel plusieurs communautés ethniques et religieuses vivent globalement en harmonie. Nous sommes aussi une terre d’accueil. C’est notre histoire même. Nos ancêtres viennent tous d’horizons divers. Nous avons accueilli à Beau-Bassin quelques 1400 juifs en exil pendant la deuxième Grande Guerre. Certains d’entre eux ont laissé leur âme chez nous. Ils ont un cimetière à Saint-Martin, devenu le cimetière juif.
Les palestiniens ont trop souffert. Ils n’ont jamais été traités comme des sujets du droit international. Ce sont les britanniques, sous couvert de l’autorité internationale de l’époque (la Société des Nations) qui ont décidé d’installer en 1923 un « foyer national juif » dans leur pays. Il est revenu ensuite à la toute fraîche ONU de voter pour le partage de la Palestine en 1947 et l’émergence d’un Etat d’Israël. Alors qu’ils étaient chez eux, les palestiniens se sont retrouvés désormais dans le nouvel Etat Israël dans lequel ils étaient chassés. Ils sont pour la plupart devenus des réfugiés, contraints d’habiter dans des camps à l’extérieur. Nous savons que de nombreuses résolutions des Nations unies portant principalement sur un retour des réfugiés, l’arrêt de la colonisation etc. n’ont jamais été respectées et appliquées par Israël au détriment des palestiniens. Les palestiniens sont comme des sujets, des civils de catégorie nettement inférieure devant l’ONU. Tout autre citoyen persécuté dans son pays a droit à l’asile, une protection accordée par un autre Etat mais les palestiniens sont formellement exclus du droit d’asile selon la Convention de Genève. Le droit à l’autodétermination est fondamental en droit international et est reconnu à toute nouvelle entité sauf à la Palestine qui n’est toujours pas membre des Nations unies.
La Palestine a été victime de plusieurs guerres depuis 1947 et écrasée à chaque insurrection civile comme actuellement. Israël bénéficie de la plus grande impunité internationale.
Nous avons par conséquent un devoir de solidarité envers les populations civiles de la Palestine.
Au-delà des déclarations d’intention de Navin Ramgoolam sur un éventuel boycott des produits israéliens, Maurice doit, comme certains pays l’ont fait, apporter une aide financière et médicale et assistance à la population victime. Nous devons tout aussi établir des relations diplomatiques avec la Palestine, sans nécessairement établir une ambassade. Elles pourraient prendre la forme d’un bureau de représentation ou d’un consul à tout le moins.
Maurice doit ouvrir ses portes à certaines familles palestiniennes et leur accorder une résidence dans la mesure de nos capacités bien entendu. Parallèlement, Maurice serait bien inspiré de soutenir la nouvelle idée de placer la Palestine sous protection internationale, en clair sous mandat de l’ONU, comme le Kosovo l’a été dans le passé, pour un temps limité afin d’assurer la protection de la population, empêcher définitivement la progression de la colonisation, imposer le droit international à Israël et permettre l’émergence d’un Etat souverain de la Palestine membre à part entière des Nations unies.
Telle est l’approche du conflit israélo-palestinien par le Ralliement Citoyen pour la Patrie.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -