- Saisie d’une cargaison de 46,1 kg d’héroïne (Rs 690 M) lors d’une opération le lundi de Pâques à Madagascar suite à des informations transmises par la CANS de Maurice
- Une cargaison d’un peu plus de 200 kg de drogue d’une valeur marchande de Rs 3,5 milliards encore à retracer sur le territoire malgache
Depuis la semaine dernière, les autorités de différents pays riverains de l’océan Indien, engagées dans la lutte contre le trafic de drogue, sont sur le qui-vive. Se basant sur des retombées d’exercice d’“intelligence gathering”, la Customs Anti-Narcotics Section (CANS) de la Mauritius Revenue Authority (MRA) avait alerté les autorités malgaches de la présence dans la Grande île d’une cargaison de quelque 250 kg d’héroïne, d’une valeur marchande de plus de Rs 4 milliards.
Les informations recueillies sur le terrain par la MRA étaient que l’embarquement de la cargaison de drogue à destination de Maurice devait se faire ces jours-ci. De ce fait, une vigilance accrue était de mise avec des unités de la marine française basées à l’île de La Réunion en état d’alerte.
Dès vendredi, une première opération exécutée par des membres de la National Coast Guard, au large d’Albion, impliquant un hors-bord, ne devait pas donner de résultat probant. Mais le lundi de Pâques, une filature musclée à Toamasina devait déboucher sur la saisie de 46,1 kg d’héroïne, dont la valeur est estimée à Rs 690 millions.
La confirmation de ce premier résultat devait intervenir mardi après-midi, presque au même moment où le Premier ministre, Pravind Jugnauth, donnait une première indication de cette prise lors d’une intervention pendant la “Question Time” à l’Assemblée nationale. Répondant à la place du Minister Mentor, sir Anerood Jugnauth, à une “Parliamentary Question” du député Reza Uteem, il devait soutenir que « la coopération régionale en matière de lutte contre la drogue rapporte des fruits ».
« I can’t give the details right now. Mais très bientôt, d’autres résultats avec des saisies de drogue seront rendus publics. J’espère que ce sera pour très bientôt », a ajouté Pravind Jugnauth à une interpellation supplémentaire du “backbencher” de la majorité, Ravi Rutnah.
Un communiqué émis par les autorités à Madagascar mardi après-midi note que des renseignements fournis par la douane mauricienne depuis la semaine dernière sur un trafic de drogue par voie maritime ont permis la saisie de 46,1 kg d’héroïne à Toamasina, Madagascar, le lundi 22 avril. « Cette saisie a eu lieu grâce à l’étroite collaboration entre les autorités douanières de Maurice (MRA), Madagascar et France (Île de la Réunion). »
La saisie de 46,1 kg de drogue fait partie d’une cargaison plus importante, destinée au marché mauricien. Les opérations sur le sol malgache étaient placées sous la supervision du nouveau directeur de la douane de Madagascar, Zafivanona Lainkana Ernest.
Suite aux informations communiquées par la MRA au sujet de cette importante quantité de drogue, le Central Intelligence Service de Madagascar, le Centre de Fusion d’Information Maritime, la police, la gendarmerie de Madagascar et la force navale ont monté une opération.
Il faut ajouter que la douane réunionnaise n’a pas lésiné sur les moyens logistiques et financiers dans le démantèlement de ce réseau, opérant sur l’axe Maurice – Madagascar – Afrique du Sud – Mozambique – Tanzanie. Des unités de la marine française étaient également en “stand-by” pour des interventions en mer si nécessaire.
Les informations fournies par la MRA étaient que le stock en provenance d’Afrique du Sud était arrivé au large de l’île Sainte-Marie la semaine dernière. La drogue a d’abord été acheminée dans la Grande île via le canal du Mozambique et devait être livrée par un bateau malgache. La presse malgache, faisant état de l’opération de lundi, avance que le fait que le yacht a été bloqué au large de la côte ouest depuis vendredi, aura permis aux douaniers locaux de monter un exercice pour coincer les membres du réseau basés à Madagascar.
De son côté, le quotidien malgache La Vérité ajoute que le signal a été le déplacement d’une Range Rover venant de Mahambo, suspectée de transporter une quantité non négligeable d’héroïne. Selon le quotidien malgache, une fois sur place à Ambodimanga, la voiture avec à son bord cinq ressortissants africains s’est pointée et a été tout de suite arrêtée.
Le temps que le service douanier explique à la police la raison de cette interpellation, la voiture démarrait en trombe. Une course-poursuite était engagée entre le puissant véhicule des trafiquants et la 4×4 des policiers. Désavantagés par la puissance de la voiture, ces derniers connaissaient toutefois la route contrairement aux fuyards.
Piégés dans une voie sans issue à Antseranampasika, les occupants de la Range River, qui étaient armés selon des témoins, ont pris la fuite à pied en jetant dans la rivière deux sacoches, contenant les 46,1 kg d’héroïne dans des sachets pesant un kilo chacun.
De son côté, la MRA affirme dans un communiqué de concert avec les autorités malgaches que « c’est un dossier qui a été traité avec tout le professionnalisme et sérieux voulu depuis plusieurs semaines avec des échanges d’informations cruciaux à ce sujet parmi les administrations de la région ».
Et d’ajouter : « Cette saisie fait suite à plusieurs protocoles d’accord de coopération en matière douanière signés entre la MRA et la douane malgache et française pour les échanges d’informations et renseignements sur les crimes transfrontaliers entre les trois pays. » Le communiqué fait également état que ce n’est pas la première fois qu’une telle collaboration entre ces différentes administrations porte ses fruits. « Précédemment, plusieurs saisies de stupéfiants dont 146 kg à Madagascar et 42 kg à La Réunion ont été effectuées suite aux renseignements échangés. »