OPÉRATION « LAKAZ LERWA LION » (BRAMER) : Le prêt de Rs 40 M en route pour le DPP’s Office

Avec une accalmie sur le front des convocations pour interrogatoires Under Warning en cette période de fin d’année, le Central CID, sous la supervision de l’assistant commissaire de police Heman Jangi, met la dernière main à un autre dossier majeur dans le cadre de l’opération Lakaz Lerwa Lion et l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, en tant que principal protagoniste. Comme tel a été le cas pour la première enquête de la série Netwayaz, l’enjeu des délits criminels porte sur le « bungalow maudit » de Roches-Noires, propriété immobilière à l’origine des déboires politiques et personnelles de Navin Ramgoolam. En effet, l’escouade du CCID, enquêtant dans le volet du prêt de Rs 40 millions accordé en moins d’une journée par la défunte Bramer Banking Corporation Limited, soit le 18 novembre 2010, est engagée dans une course contre la montre en vue de soumettre avant la fin de l’année à l’Office of the Director of Public Prosecutions les recommandations pour des charges formelles contre les principaux protagonistes. Entre-temps, le suspense est toujours de mise quant à la décision de cette même instance par rapport aux conclusions de l’enquête sur les incidents au bungalow de Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 en présence de Navin Ramgoolam et de Nandanee Soornack. Dans un premier temps, par le truchement d’un Query, le Bureau du DPP avait réclamé une Further Statement de Rakesh Gooljaury, Star Witness, avec la réouverture de cette enquête. Un autre dossier d’enquête, qui devra être complété incessamment concerne l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, Manou Bheenick, sous le coup d’inculpations provisoires de Money Laundering et de Possession of Stolen Property, dont des documents confidentiels de la Banque centrale.
Des indications recueillies de sources concordantes avancent que les conclusions de l’enquête sur le prêt de Rs 40 152 360 assortis de taux d’intérêt de 6,5%, soit deux pour cent de moins que le Prime Lending Rate en vigueur à cette époque, devront être transmises au DPP au plus tôt avant la fin de cette année.  Les derniers documents formels sont actuellement versés dans le dossier à charge à cet effet. L’enquête avait démarré depuis le mois de mai dernier avec les premières charges formelles retenues contre Navin Ramgoolam en date du 15 mai dernier.
L’ancien Premier ministre est accusé d’avoir bénéficié de cet emprunt sur la base des fonds détournés de la compagnie d’assurances de Dawood Rawat, soit la BAI Co (Mtius) Ltd. À ce jour, l’emprunt avancé vers 14 heures le 18 novembre 2010, soit il y a cinq ans et un mois de cela, n’a pas été remboursé que ce soit pour les intérêts et encore moins le capital. Subséquemment, à la fin d’octobre dernier, trois Top Guns de l’ex-Bramer Banking Corporation Ltd, en l’occurrence, Hassam Vayid, un ancien de la MCB, devenu le Chairman de la Bramer Bank de Dawood Rawat et deux autres membres du Credit Committee de la banque, Yatemani Gujadhur et Shivananda Poolay Mootien, furent placés en état d’arrestation et inculpés provisoirement.
Garantie…
Les recommandations, qui devront être soumises à l’Office of the Director of Public Prosecutions, confirmeront les charges provisoires initiales, à savoir Conspiracy to Defraud Shareholders and Investors of Bramer Banking Corporation sous l’article 109 (1) de la Criminal Code (Supplementary) Act.
Mais très peu d’indications ont transpiré quant au sort qui pourra être réservé aux Top Managers de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities, dont Rishi Sookdawoor et Swadeck Taher, qui avaient signé une lettre de garantie du groupe BAI en faveur de Navin Ramgoolam pour ces Rs 40 millions. Après analyse des faits, le CCID maintient que « the irrevocable Letter of Undertaking from BAI Co (Mtius) Ltd regarding the disbursement for the loan of Rs 40 152 360 to Dr Navinchandra Ramgoolam to be utilized for the settlement of the bridging loan from the bank was not a guarantee to secure a loan ».
D’autre part, l’enquête des incidents dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 devrait le premier case formel logé devant les instances appropriées vu que l’enquête a été bouclée depuis le mois d’août dernier sauf pour une Further Statement à être consignée auprès de l’homme d’affaires et ex-partenaire d’affaires de Nandanee Soornack, Rakesh Gooljaury, à la demande de l’Office du DPP.
Toutefois, depuis cet échange de correspondances avec le CCID, très peu d’indications ont transpiré quant aux développements intervenus. À un certain moment, il était question que cette affaire, avec pour Star Witness, le dénommé Rakesh Gooljaury, devait être logée devant la Cour intermédiaire avant la fin de cette année, soit dans moins de deux semaines. Cette affaire avait été relancée au début de janvier dernier quand Rakesh Gooljaury avait dénoncé le fait qu’il avait été forcé à « prendre charge de cette affaire » suite à des pressions exercées par les suspects.
Ceux qui pourraient se retrouver sur le banc des accusés pour le délit de Conspiracy dans les incidents de bungalow de Roches-Noires où Navin Ramgoolam avait été agressé au tourne-vis par un individu en présence de Nandanee Soornack ne sont autres que Navin Ramgooolam, l’ancien directeur général du National Security Service (NSS), Dev Jokhoo, et l’ancien patron de la VIPSU et de l’ADSU, Ravine Sooroojebally.
D’autre part, l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, qui avait été appréhendé le 13 février dernier, soit une semaine après l’arrestation de Navin Ramgoolam, devra être fixé sur son sort dès le début de l’année prochaine. Lors d’une perquisition au domicile de Manou Bheenick, le CCID avait procédé à la saisie de 183 dossiers confidentiels (Top Secret) et appartenant à la Banque de Maurice, répartis dans douze boîtes, de même qu’une importante quantité de devises étrangères, soit autour de Rs 1 million.
Cette accélération dans les procédures menant à la soumission du dossier au DPP s’explique par le fait que Manou Bheenick, par le truchement de son homme de loi, Me Hervé Duval (Jr), pourrait très bientôt loger une motion en Cour en vue de rayer ses charges provisoires contre lui car le délai d’une année est sur le point d’être consommé…

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