OUTRAGE À LA COUR: Dharmanand Dhooharika condamné à 3 mois de prison

Le rédacteur en chef de Samedi Plus a été condamné hier après-midi à une peine de trois mois de prison. Dharmanand Dhooharika était accusé d’avoir commis un outrage à la Cour. Goindamal Saminata Chetty, directrice de Contact Press Ltd, compagnie qui imprime cet hebdomadaire, a elle écopé d’une amende de Rs 300 000. Dans un autre procès intenté à Radio Plus Ltd pour les mêmes raisons, son directeur Ehshan Kodarbux a été condamné à une amende de Rs 200 000. Il compte faire appel du jugement au Privy Council.
Les deux procès ont été entendus hier par le Senior Puisne Judge, Keshoe Parsad Matadeen, et le juge Asraf Caunhye. Dans le premier procès, le DPP reprochait aux accusés d’avoir « publicly scandalised the Supreme Court and brought the administration of justice into disrepute » par la note éditoriale, les articles et l’interview publiés dans son édition du 14 août 2010.
Dans l’éditorial incriminé, ont rappelé les juges, Samedi Plus s’est référé à une lettre envoyée par Dev Hurnam au président de la République. Dans cette correspondance, l’ex-avocat invitait le président à considérer la possibilité d’instituer un tribunal pour enquêter sur des allégations de mauvaise conduite de membres du judiciaire.
Il y a aussi eu un article portant la signature du rédacteur en chef et ayant pour titre « Scandale Barclays Leasing – Dev Hurnam réclame la prison pour le Chef juge » et pour sous-titre « Sik Yuen doit se retirer comme Chef juge ». Le DPP juge que toutes ces allégations contenues dans des articles publiés sont « baseless, gratuitous, malicious » et avaient pour but de nuire au judiciaire et mettre en péril son autorité. Néanmoins, pour les juges, l’attitude des accusés est éloquente. « They refer to M. Dev Hurnam, a former barrister who has been convicted of a serious offence and whose name has, following disciplinary proceedings against him, been erased fom the Roll of Barristers, as’Me Dev Hurnam’whilst the Chief Justice of this country is referred to simply “Bernard Sik Yuen”. »
Les juges ont précisé avoir pris en compte, pour la sentence, la teneur des textes incriminés « as well as the nature and extent of the scurrilous abuse of the Chief Justice and of the Judiciary. We have to state that the various excerpts reproduced above convey only an infinitesimal part of the intensity, vehemence and gravity of the contempt ». Ils ont aussi souligné que les accusés n’ont à aucun moment montré de signe de remords ou de repentance. « Au contraire, ils ont cherché à justifier ce qui avait été publié. »
Dans l’autre procès, le DPP reproche à la radio privée d’avoir commis le même délit que Samedi Plus en diffusant dans son bulletin « Le Grand Journal » de 16 h 30 le 29 juillet 2010 des extraits d’une conférence de presse de Dev Hurnam. Les juges ont indiqué que le directeur de Radio Plus a expliqué avoir réalisé, que « the extract of the press conference should never have been broadcasted » après l’avoir écouté lorsque le procès a été initié.
L’accusé a aussi reconnu qu’il y avait « grounds for both the Chief Justice and the Supreme Court to feel scandalised ». De plus, il a admis que ce n’est que le jour où l’affaire a été entendue que des excuses ont été présentées en Cour « and that none was previously made on air or otherwise to the Chief Justice and to the Supreme Court ».
Pour la sentence, les juges ont pris en considération l’attitude repentante de M. Kodarbux en Cour et l’engagement sans équivoque qu’il a pris afin que cela ne se répète plus.

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