OUTRAGE À AGENT ALLÉGUÉ : L’accusé blanchi, des preuves falsifiées parmi les raisons

La Cour de Savanne a émis un jugement en faveur d’un homme poursuivi pour avoir agressé un officier de police en fonction. Selon la magistrate Padmini Mauree, le policier qui avait reçu la requête de l’officier en difficulté a falsifié certains documents vu que l’heure indiquée sur la copie de la diary book entry présentée en cour ne concordait pas avec celle mentionnée sur l’original.
Il était reproché à l’accusé d’avoir donné un coup de poing au visage à un officier de police en fonction le 8 avril 2011. Il avait plaidé non coupable en Cour. Dans ses dépositions, l’accusé devait nier les faits. Il a indiqué qu’il y avait eu une altercation avec l’officier de police en question car il avait arrêté son véhicule et prenait des passagers sur une double ligne jaune. Selon lui, l’officier de police l’aurait frappé au visage avec une torche à maintes reprises alors qu’il voulait garer son véhicule un peu plus loin car il obstruait le passage. À la suite de cette altercation, un ami l’a transporté à l’hôpital à cause de ses blessures. Le sergent de police du poste de police de Grand-Bois, appelé comme témoin de la poursuite, a déclaré qu’il avait reçu la requête du plaignant à 18 h 20, selon la diary book entry qu’il avait présentée en Cour, et ce alors qu’il ne lui avait pas été demandé de se le procurer pour les besoins du procès. A ce stade, la défense devait demander que la diary book entry originale soit présentée. Dans ce document, il est mentionné que l’heure où le policier en difficulté a fait sa requête était 18 h 05. Le sergent de police devait indiquer à cet effet qu’il était confus ce jour-là et que désormais tout est clair.
Selon le plaignant, l’accusé était furieux après lui le jour des faits allégués parce qu’il l’avait verbalisé sous trois contraventions. L’accusé était sorti de son véhicule et l’aurait insulté. Alors que l’officier le prévenait qu’il serait verbalisé pour outrage, l’accusé l’aurait attrapé par la manche de son uniforme puis lui aurait asséné un coup de poing au visage. L’officier aurait ainsi demandé de l’assistance au poste de police de Grand-Bois. Une patrouille a été effectuée dans les environs mais l’accusé avait déjà pris la fuite dans son véhicule.
Lors de son contre-interrogatoire, le plaignant devait soutenir qu’il connaissait l’accusé et savait où il habitait. Il devait nier avoir fait la requête à 18 h 05.
Selon le formulaire 58 du plaignant, le policier portait une légère abrasion à la lèvre.
Le médecin Ramnundun Tina ramracheyya, appelé comme témoin de la défense, a indiqué que l’accusé avait été traité à l’hôpital de Rose-Belle. Ce dernier portait une lacération de 0,5 cm près de l’oeil gauche. Cependant il n’a pu confirmer si cette blessure concordait avec des coups portés avec une torche.
Dans son jugement, la magistrate a pris en considération le fait que la copie de la diary book entry ne concordait pas avec l’original concernant l’heure où la requête a été faite. Selon elle, la copie a été falsifiée afin que l’heure concorde avec celle donnée dans la version du plaignant. De plus, le sergent de police avait apporté ces documents alors qu’il ne lui avait pas été demandé de le faire. Plus encore, la magistrate devait trouver que le plaignant savait où habitait l’accusé et aurait pu procéder directement vers son domicile pour l’arrêter mais avait préféré effectuer une patrouille dans les environs pour le retrouver. Elle ajoute que le plaignant n’aurait pas eu besoin de l’intervention d’autres officiers de police vu son physique comparé à celui de l’accusé. La magistrate a conclu que la défense avait assez de preuves pour mettre en doute la version du plaignant et a ainsi décidé de rayer les charges portées contre l’accusé.

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