OUVERTURE DES MÉDICLINIQUES 24 H/24 : Des patients attendent plus d’une heure le soir

L’ouverture des cinq médicliniques de l’île 24 heures sur 24 depuis le 16 février continue à faire des vagues. Les patients ont à attendre plus d’une heure la nuit dans certains centres avant d’être examinés par un médecin. C’est notamment le cas dans les médicliniques de Goodlands, de Triolet et de Plaine-Verte. La raison, c’est qu’il n’y a qu’un seul médecin en poste la nuit et au cas où celui-ci est pris par une urgence avec un patient dont l’état est critique, les autres malades doivent prendre leur mal en patience.
La Medical Health Officers Association (MHOA), syndicat regroupant les médecins généralistes du service, a demandé au ministère de la Santé qu’il y ait deux médecins de service la nuit et une ambulance en stand by dans chaque médiclinique pour les malades dont l’état requiert un transfert à l’hôpital. Le Dr Wasseem Ballam, président de la MHOA, affirme que les propositions qui ont été adoptées par 250 médecins du service public à une assemblée générale le 28 février dernier sont également dans l’intérêt des patients. Rama Valayden, l’avocat de la MHOA, a envoyé une lettre au ministre de la Santé pour lui demander une rencontre avec les médecins de la MHOA. Le ministre de la Santé a jusqu’ici fait la sourde oreille à leurs revendications, dont celle ayant trait aux allocations de nuit. Selon la MHOA, un infirmier ou une personne qui « tire carte » touche plus qu’un médecin.
« Nous sommes convaincus que nos propositions sont valables, nous avons des idées et nous demandons au ministère de la Santé de nous écouter pour améliorer le système », déclare au Mauricien le président de la MHOA. « S’il y a des urgences la nuit, si plusieurs personnes sont blessées ou si un malade a une crise cardiaque et si le médecin en poste doit s’occuper sans délai de ces patients, les autres malades doivent attendre dans certains cas plus d’une heure avant d’être examinés comme s’ils étaient à l’hôpital », note le Dr Ballam. Certes, le patient et sa famille n’ont pas à payer un taxi le soir pour se rendre à l’hôpital et ont accès à un service de proximité. « Toutefois nous demandons qu’il y ait une ambulance en stand by le soir dans chaque médiclinique pour les urgences au cas où il faut envoyer un patient à l’hôpital. Le Samu lui-même est déjà occupé avec d’autres urgences ailleurs », fait ressortir le Dr Ballam.
Le fonctionnement des médicliniques la nuit ne peut être dissocié d’un certain confort pour le personnel médical. « Il nous faut des infrastructures pour les repas, salle de bain, etc. Car un médecin travaille à l’hôpital de 9 heures du matin à 16 heures l’après-midi avant de prendre son poste à la médiclinique ». Certes l’argent reste le nerf de la guerre. Et les inégalités entre les allocations des infirmiers et celles des médecins de service sont cause de frustration : « Un infirmier ou une personne qui « tire carte » touche plus qu’un médecin », soutient le Dr Ballam. Un infirmier gagne Rs 2 800 pour 14 heures de travail et un médecin Rs 2 600 pour 17 heures de service. « Il y a une politique de deux poids deux mesures », constate le président de la MHOA.
Les médicliniques ouvertes la nuit sont celles de Plaine-Verte, Belvédère, l’Escalier, Triolet et Goodlands.

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