Parfum de scandale – Terres de l’État : Craintes de spéculations foncières à Côte-d’Or

— Les soumissionnaires à l’Expression of Interest lancée par Landscope Mauritius en janvier 2018 appréhendent une tentative de contourner l’exercice en question

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— Deux promoteurs proches du pouvoir veulent accaparer une majeure partie de ces terres pour ensuite les mettre à la disposition d’autres intéressés

C’est une affaire qui risque de faire grand bruit dans les jours et les semaines à venir avec le gouvernement sur le point de trancher sur le sort des terres de Côte-d’Or. Sauf que parmi les plus avisés des promoteurs de projets d’envergure, les langues commencent à se délier, exprimant des craintes de spéculations foncières pour allouer ces terres. On laisse entendre qu’il y aurait une tentative au plus haut niveau de contourner l’Expression of Interest (EOI) lancée en janvier 2018 par la compagnie étatique Landscope Mauritius. D’ailleurs, selon nos recoupements d’information, le conseil d’administration de cette entité a déjà pris note que deux promoteurs proches du pouvoir auraient signifié leur intention d’accaparer une majeure partie de ces terres par voie de Special Purpose Vehicle (SPV).

Lakwizinn du Prime Minister’s Office serait sur le point de se décider de la finalité du projet de Côte-d’Or avec une décision attendue dans les jours à venir. Mais dans les milieux avisés, soit parmi ceux qui ont participé à l’Expression of Interest de Landscope Mauritius, l’on craint que deux promoteurs qui sont bien cotés au niveau de l’hôtel du gouvernement se livrent à des spéculations foncières sur ces terres de l’État. Cette démarche de ce duo, qui serait dans les bons carnets en haut lieu, fait sourciller plus d’un dans le secteur du développement des villes intelligentes selon une formule de “partnership” avec Landscope proposée. L’EOI lancée par Landscope Mauritius en janvier 2018 avait attiré, selon des renseignements recueillis, une soixantaine de promoteurs parmi lesquels 32 avaient été sélectionnés. Les lots de terres identifiés par ces promoteurs sont dispersés dans les zones 1A, 1C, 2ED/2A, 2B et 3. Dans ce contexte, les deux promoteurs qui attirent cette controverse, qui sont considérés comme les « plus malins » dans ce business, ont voulu accaparer l’ensemble des zones 1A et 2A/2ED.

Le projet de Côte-d’Or devait, selon les premières intentions, comprendre l’allocation des zones 1A, 2A/2ED et 2B variant de 0,3 arpent à 12,3 arpents aux promoteurs privés et aux consortiums afin de mettre en œuvre des projets de développement compatibles avec le “Masterplan” préparé par Place Dynamix au coût de Rs 100 millions. Environ 25 arpents de terres de la zone 2ED/2A devaient être réservés à la création d’une ville administrative pouvant accueillir deux tours administratives destinées à accueillir des bureaux du gouvernement. A aussi été prévue la construction d’une école de police et d’un quartier général des forces de l’ordre. Alors que des travaux sont en cours pour un complexe multisport ultramoderne dans la zone 1SV.

En ce qui concerne l’allocation des terres, trois options avaient été spécifiées dans les documents de l’EOI de Landscope Mauritius, soit la location d’un terrain dans les zones 1A, 2A, 2ED ou 2B pour une période initiale de 30 ans renouvelable pour deux périodes consécutives de 30 ans, l’achat d’un terrain “serviced” dans les zones 1A, 2A, 2ED et 2B et troisièmement, si un développeur est intéressé à développer l’une des zones restantes (zones 3, 4A, 4B, 4C, 4D et 5), il peut le faire conjointement avec Landscope Mauritius, dans lequel cas de figure la compagnie d’État fournira le terrain dans un SPV au début du projet. Ce qui implique que l’entité étatique n’avait aucune intention de développer les zones 1A, 2A, 2ED et 2B en partenariat avec d’autres promoteurs car ce type de développement était exceptionnellement prévu pour les autres zones.

Parmi les promoteurs ayant manifesté leurs intérêts à Landscope Mauritius, l’on affirme que le plan des « plus malins » consiste à donner lieu à une spéculation foncière de ces terres de l’État alors qu’on aurait dû suivre le modèle établi précédemment pour les terres d’Ébène. Sauf qu’à Ébène, on n’avait pas à l’époque un “Masterplan” comme tel est le cas pour Côte-d’Or City. Selon ceux qui contestent le modus operandi du duo qui veut accaparer des “Prime Lands” de Côte-d’Or, Landscope Mauritius ne peut agréer ce modèle proposé en mettant en suspens les demandes des trente autres promoteurs qui devraient eux se tourner vers le duo en question. Les autres intéressés seront ainsi à la merci des termes et conditions qui seront imposés par les deux grands promoteurs. L’on y voit clairement une tentative de contourner les conditions de l’EOI à la base de cet exercice d’allocation des terres. Affaire à suivre…

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