PARLEMENT : Laborieuse initiation pour Sik Yuen

Michael Sik Yuen, qui vient de se voir confier le portefeuille du Commerce dont le très lourd dossier de la State Trading Corporation, n’a pas eu la partie facile hier après-midi lors du Question Time. Le ministre poursuit sa laborieuse initiation avec un véritable barrage d’interpellations supplémentaires mené par le leader de l’opposition au sujet des importations de riz ration. Ayant cru nécessaire de prendre ses précautions avec une réponse liminaire très élaborée, il a été coupé court par le Deputy Speaker de l’Assemblée nationale Prit Roopun, le livrant du même coup à l’assaut des multiples questions supplémentaires venant d’un Paul Bérenger plus aguerri à ce genre d’exercice face au néophyte Michael Sik Yuen. Le leader de l’opposition était intéressé de comprendre pourquoi le scandale d’importation du riz de 2009 n’a pas fait partie des attributions du Forensic Auditing Exercise confié par la STC à Roshi Bhadain, dont les principales conclusions ont alimenté la PNQ à la précédente séance.
À l’interpellation principale du député du MMM Reza Uteem, qui voulait savoir le nombre d’appels d’offres lancé depuis janvier 2011 à ce jour en vue d’assurer l’approvisionnement du pays en riz ration, tout en indiquant dans chaque cas les noms des fournisseurs, la valeur du contrat et la formule de Procurement adoptée pour les besoins de l’exercice, le ministre du Commerce a confirmé que depuis l’année dernière, la State Trading Corporation (STC) privilégie des Requests for Quotations au lieu de recourir à des appels d’offres pour l’approvisionnement en riz ration. De ce fait, de janvier dernier à ce jour, la STC n’a lancé aucun appel d’offres pour le riz. « The last Request for Tender was launched in December 2009 for the supply in the whole year of 2010. However, three requests for Quotations were launched by STC during that period », a ajouté Michael Sik Yuen.
Le ministre du Commerce a justifié ce changement de procédures en faisant état des problèmes survenus à l’exercice d’appel d’offres de 2009, tout en voulant éviter une réédition de la « Hedging Saga » avec les produits pétroliers. « In the light of bad experience with its last tender of 2009, STC considered that locking-in a price for a whole year when the market is volatile and prices are high, is tantamount to engaging in a disastrous hedging exercise. Indeed, STC found itself stuck with a high price (USD 607 per ton) when market price dropped by almost 33 % (USD 404) barely two months after award of tender », a poursuivi Michael Sik Yuen. Cette remarque ministérielle a suscité des quolibets des rangs de l’opposition, dont les parlementaires ont cherché en vain le ministre Showkutally Soodhun en vue de le goguenarder.
Poursuivant la lecture de sa longue réponse préparée, le ministre du Commerce trouve que « STC rather opted for RFQs which allows the market to be tested more extensively. When prices are found high, lower volumes are procured to meet only short-term requirement. Should prices be found low, higher volumes may be envisaged and stocks built-up to meet longer-term needs. It has also been noted that response to RFQs are several times higher and competitive forces play more strongly in favour of the buyer than in RFTs. A RFQ allows the market to be tested frequently. Unlike an RFT, it implies there is no firm intention to buy should price and other pertinent conditions such as quality, packaging and delivery terms fall below buyer’s expectations. It does not impose on potential suppliers the need to go through onerous formalities such as Tender Bonds, when there is no certainty that business would follow ».
Michael Sik Yuen s’est appesanti sur le fait que pour les appels d’offres la STC se retrouve de manière systématique avec deux ou trois mêmes fournisseurs chaque année alors que pour les Requests for Quotations, un plus grand nombre de fournisseurs y participent. Il a donné l’assurance à la Chambre que la même rigueur – que ce soit par rapport à la confidentialité des offres soumises pour plus de transparence dans l’ouverture – est appliquée pour les Requests for Quotations.
À ce stade, le Deputy Speaker est intervenu pour demander au ministre de répondre directement à la question, vu le caractère exhaustif des explications d’ordre technique.
Deputy Speaker : I’ll request the Honourable Minister to answer the question and not to go astray.
Michael Sik Yuen : I’ll answer.
Le ministre du Commerce a brièvement repris la suite de la réponse pour faire comprendre que la première Request for Quotations a été lancée le 18 janvier 2011 avec la date de fermeture pour le 25. La seconde l’a été le 11 avril dernier avec la date de clôture pour le 13 et la troisième le 10 mai avec la clôture pour le 17. Michael Sik Yuen a également déposé sur la table de l’Assemblée nationale des copies des rapports d’évaluation de ces offres.
Reza Uteem : J’ai entendu le ministre confirmer qu’il y a eu trois Requests for Quotations pour le riz depuis janvier 2011. Je voudrai savoir si des contrats ont été alloués depuis ?
Sik Yuen : There were three requests for quotations et le contrat d’approvisionnement a été alloué au Pakistan.
En effet, à la suite de la deuxième Request for Quotation émise le 11 avril dernier, huit offres ont été déposées à la STC. Après analyse, l’offre la moins élevée, soit celle soumise par Matco Rice Processing (Pvt) Ltd du Pakistan, a été retenue au prix de 475 dollars la tonne. La cargaison était de 2 000 tonnes pour être fournie à la mi-juin. La valeur totale du contrat était de 475 000 dollars.
Uteem : Nous constatons que les délais pour la soumission des cotations étaient extrêmement serrés, soit de six jours pour le premier, de deux jours pour le second et de quatre jours pour le troisième ?
Sik Yuen : Tout dépend des stocks et des prix…
Paul Bérenger : Avec des Requests for Quotations dans des délais de deux à quatre jours, nous savons tous ce que cela veut dire. Pour l’exercice d’avril, le prix accepté était de 475 dollars la tonne. Mais le problème a été que la compagnie du Pakistan, Matco Rice Processing (Pvt) Ltd, n’avait pas été en mesure d’assurer la commande en raison de problèmes d’instabilité dans ce pays. Or, nous nous retrouvions aujourd’hui avec du riz importé de Thaïlande au prix de 510 dollars la tonne. A lot more expensive. Nous sommes au courant des tractations avec les fournisseurs de la Thaïlande pour les emmener à réduire le prix. Finalement, ils ont fait comprendre que le prix de 510 dollars était la limite alors que le cours le plus bas était de 475 dollars la tonne…
Sik Yuen : I think your information is correct…
Bérenger : Quel est le taux de brisures ?
Sik Yuen : Un maximum de 25 %.
Bérenger : À un prix aussi élevé… Puis-je savoir s’il y a d’autres Requests for Quotations en cours ?
Sik Yuen : Yes, there is another one…
Bérenger : Y aura-t-il des changements dans le prix du riz ?
Sik Yuen : It will depend on the price.
Le Deputy Speaker intervient et demande au ministre du Commerce si le prix du riz sur le marché local va augmenter.
Sik Yuen : There will be no change.
Bérenger : Avec la mauvaise expérience de 2009 / 10 au sujet du riz du Pakistan et des va-et-vient des officiels de la STC pour négocier avec des interlocuteurs pakistanais, je voudrai savoir pourquoi ce dossier n’a pas été soumis à l’exercice de Forensic Auditing confié à Roshi Bhadain ?
Sik Yuen : I’m told by the STC that once the quality is not good, they have to blacklist the company…
Bérenger : Là n’est pas la question. Pourquoi Roshi Bhadain n’a pas été amené à se pencher sur les dessous de ce dossier d’approvisionnement en riz ?
Sik Yuen : I’ll look into the matter at the STC.

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