PARTIELLE AU N° 18 : En mode consultation

Opposition face à trois options de remplacement : Bhadain, candidat de l’opposition, considéré comme « Very Remote », le PMSD soutenant la candidature d’Arvin Boolell au nom du PTr ou un « Free For All »
Semaine politique également marquée par une éventuelle décision du DPP sur les coffres-forts et les Rs 220 M de Ramgoolam et le Statement du Mentor Minister, SAJ, sur les Chagos, à l’Assemblée nationale, vendredi
Depuis la fin de la semaine dernière, avec la démission de Roshi Bhadain en tant que membre de l’Assemblée nationale, le ton de la partielle à Belle-Rose/Quatre-Bornes (N°18) est donné. Et ce, en dépit de l’absence de toute indication de la part de l’hôtel du gouvernement quant à la durée de la campagne électorale. En effet, probablement ce ne sera qu’aujourd’hui que la Speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee, enclenchera les procédures établies en vue de déclarer le siège du leader du Reform Party vacant, avec la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim infirmée formellement. Au sein des états-majors politiques, que ce soit dans le camp du gouvernement ou de l’opposition, l’heure est aux consultations en vue de dégager la stratégie la plus appropriée dans la conjoncture politique. Dans le camp de l’opposition, en ce début de semaine, l’on compte évaluer trois options majeures avant de décider de toute participation. À l’hôtel du gouvernement et, en particulier, au MSM, l’on joue serré que ce soit pour la date de la partielle ou encore de la participation. Les points forts politiques envisagés à l’hôtel du gouvernement sont axés sur la décision annoncée du Directeur des Poursuites publiques sur les coffres-forts de River Walk et les Rs 220 millions de Navin Ramgoolam et surtout sur le Political Mileage avec le vote aux Nations unies sur la Request pour une Advisory Opinion de la Cour internationale de Justice contre Londres sur l’excision unilatérale des Chagos du territoire mauricien avant le 12 mars 1968.
À ce stade, malgré ses différentes sorties politiques depuis le week-end, le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, n’a donné aucun Hint quant à la date du scrutin partiel à Belle-Rose/Quatre-Bornes. Mais son entourage suppute que la période qui pourrait être privilégiée devrait être entre les mois de septembre et d’octobre de cette année. Parmi les facteurs allant dans ce sens, il faut noter l’entrée en vigueur des nouveaux registres d’électeurs de la Commission électorale à compter du 15 août, le Nomination Day au N°18 fixé après cette échéance. Ensuite, les mois de septembre et d’octobre sont traditionnellement consacrés à des vacances parlementaires, période exempte de Private Notice Questions et de PQs à l’Assemblée nationale.
N’empêche que dans les rangs de l’opposition, la nouvelle donne politique avec le siège de Roshi Bhadain devenu vacant techniquement depuis vendredi dernier: l’item de l’élection de remplacement à Belle-Rose/Quatre-Bornes est inscrit en priorité à l’agenda des réunions des instances en ce début de semaine. Le bureau politique du MMM se réunit cet après-midi pour passer en revue la situation politique au N°18 et dans le pays en général et également le volet de la candidature. Deux choix en discussions sont l’investiture au vétéran de la circonscription, Vijay Makhan, ou privilégier la jeunesse, en la personne de Me Nita Jaddoo, la fille de l’ancien président du MMM, Ramdath Jaddoo.
Mais en parallèle, d’autres sources avancent que l’opposition se dit consciente que si elle s’engage dans cette bataille électorale en « ordre débridé », elle court le risque de faire le jeu d’un « gouvernement affaibli » au moment du décompte des voix. À cet effet, trois options semblent être offertes aux partis de l’opposition même si depuis samedi, Rezistans ek Alternativ a déjà annoncé la candidature de Kugan Parapen au N°18.
La première opposition est sous la forme d’un « cadeau politique » au leader du Reform Party avec tous les partis d’opposition à l’Assemblée nationale soutenant la candidature de Roshi Bhadain au candidat de l’alliance MSM/Muvman Liberater. Mais déjà, cette éventualité est considérée comme « a very remote option », presque un mort-né et qu’il est plus que probable que le député démissionnaire aura à se battre contre un, pour ne pas dire deux candidats de l’opposition.?La deuxième option, découlant du rejet du front uni de l’opposition, verra le PMSD ne pas présenter de candidat au cas où le Parti Travailliste décidera d’accorder l’investiture à Arvin Boolell. Les instances du Labour devront se réunir au plus tôt en fin de semaine pour décider de la marche à suivre avec des premières indications sur le profil du candidat en vue.
Le dernier choix se résumera à un Free For All, avec chacun des partis politiques, soit le PMSD, le MMM, le PTr et le Mouvement Patriotique, présentant des candidats lors du Nomination Day.
Toutefois, avant de parvenir à la publication du Writ of Election, avec les dates du Nomination Day et du Polling Day, le Government Business de cette semaine comprend d’autres échéances. À la suite du coup de tonnerre de la semaine dernière, avec l’acquittement de Pravind Jugnauth dans le « scandale du siècle » de MedPoint renvoyé à la demande du Directeur des Poursuites publiques, devant le Judicial Committee of the Privy Council, demain le DPP a un autre rendez-vous avec un autre High Profile Case. Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, devra décider ce qu’il adviendra des charges provisoires logées par le Central CID depuis le samedi 7 février 2015 contre l’ancien Premier ministre, dans l’affaire des coffres-forts de River Walk et les Rs 220 millions de Navin Ramgoolam, soit l’un des derniers dossiers en suspens.
Par ailleurs, en fin de semaine, l’alliance gouvernementale se prépare à exploiter le Political Mileage obtenu avec le vote de 94 pays en faveur de la résolution, présentée par Maurice aux Nations unies, sur le dossier des Chagos. Déjà, dès son retour au pays en début de semaine, le Mentor Minister et ancien Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, qui a dirigé la délégation officielle, a donné le ton en malmenant ceux qui n’avaient pas cru dans sa démarche diplomatique. « Enan ti pe dir ki 10 vot mem nou pa ti pou gagne. Ou ankor ki ti bizin amenn lopsisyon ousi ladan. Mo ine les koze », devait-il faire comprendre.
Sir Anerood, qui donnera un compte rendu de sa mission lors de la prochaine réunion du conseil des ministres, prévoit d’intervenir à l’Assemblée nationale, vendredi prochain, lors du Statement Time, sur ce vote historique aux Nations unies. Il devra faire état de ses contacts avec une dizaine de chefs d’État à New York, de sa rencontre avec l’émissaire des Britanniques, le nouveau ministre anglais des Nations unies Lord Ahmad, aussi bien que les « menaces et pressions à peine déguisées » pour que Maurice fasse machine arrière au sujet de l’Advisory Opinion sur les Chagos.
Compte tenu du vote de jeudi dernier, l’hôtel du gouvernement s’apprête à aborder la prochaine étape, soit convaincre la Cour internationale de Justice des Nations unies qu’elle a juridiction pour décider de la question. La position de la Grande-Bretagne se résume à cet extrait de l’intervention de son représentant, soit « for our part, we are always willing to sit down and talk to our partners about contentious, bilateral matters that divide us. Although our efforts so far have not been successful, I repeat that offer now to the Government of Mauritius. This is a bilateral matter for bilateral talks. It is not a matter for an advisory opinion to be given to the General Assembly ».
L’une des tâches prioritaires, qui attend le gouvernement est de mettre au point les Legal Submissions « to counter the averments of the British ». Ainsi, dans les prochains jours, les conseils légaux de Maurice, Me Philippe Sands, QC, et son équipe ainsi que les officiels du Solicitor’s General Office devront se réunir pour définir un calendrier de travail à cet effet, le temps que le secrétariat des Nations unies ne transmette le dossier complet à la Cour internationale de Justice avant le premier Call for Legal Papers. Cette prochaine étape pourrait voir également d’autres pays intervenir dans les débats avant la décision préliminaire de cette instance.

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