PATRIMOINE DE L’UNESCO : Le dossier inscrit à l’ordre du jour du prochain conseil exécutif

Le dossier concernant le projet de la route de l’engagisme a été soumis à l’Unesco pour sa classification comme patrimoine mondial de l’Humanité et pour son inscription sur la liste des Mémoires de l’histoire du monde, par l’État mauricien le 17 septembre, a affirmé l’ambassadeur indien Bhaswati Mukherjee lors d’une conférence de presse à Port-Louis, en présence du ministre des Arts et de la Culture Mookhesswur Choonee et du président de l’Aapravasi Ghat Trust Fund (AGTF) Mahen Utchanah, parmi des cadres du ministère de tutelle. Mme Mukherjee et M. Utchanah ont également affirmé « avoir reçu une réponse positive » de l’Unesco en ce qui concerne ce dossier, « car il est inscrit à l’ordre du jour du prochain conseil exécutif, qui se tiendra en octobre ».
Mme Mukherjee affirme que le dossier a été soumis avant-hier et que ce 19 septembre, « nous avons eu la confirmation qu’il sera à l’ordre du jour du prochain conseil exécutif de l’Unesco ». Notre intervenante estime qu’il s’agit d’une « étape très importante pour Maurice », à plus forte raison que le pays compte déjà deux sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco : l’Aapravasi Ghat (AG) et le Paysage culturel du Morne. Selon elle, il a été plus difficile d’avoir l’AG classé que Le Morne « car il a un lien direct avec l’esclavage », un sujet qui intéressait déjà l’Unesco alors que pour l’AG, il aura fallu les convaincre de son importance. « Les gens ne connaissaient pas l’histoire qui y était rattachée. Ils y étaient peu familiers. Ils ne savaient pas que les Anglais, dans leur intelligence, avaient trouvé un moyen d’avoir de la main-d’oeuvre dans les champs de canne à sucre à l’abolition de l’esclavage. Selon  le dictionnaire Oxford, l’engagisme est défini comme un système qui demande aux gens de donner leur liberté pendant une période donnée et non pour toujours, à la différence de l’esclavage », affirme notre intervenante. Elle avance qu’il y a « quelque chose d’unique » dans l’ inscription de ce système dans les mémoires du monde.
Répondant aux questions de la presse, Mme Mukherjee a précisé que, suite à une rencontre qu’elle-même et M. Utchanah ont eue avec la directrice du comité il y a deux mois, celle-ci était « très enthousiaste » et avait souligné qu’il est « tout à fait normal que le secrétariat de cette route de l’engagisme soit abrité par l’AG », à Trou-Fanfaron, d’une part à cause de la reconnaissance existante de la valeur du site mais aussi pour des raisons financières.
Elle a expliqué que le dossier soumis à l’Unesco fait état des valeurs qui lient l’engagisme au site mauricien, qui est « le seul port de transit ».
« Nous avons aussi demandé officiellement à ce que Maurice abrite le secrétariat », affirme Mme Mukherjee. Pour sa part, le ministre Choonee a résumé le projet en affirmant que Maurice en est l’initiateur et que le pays mettra en place ce projet avec le soutien de l’Unesco, que ce soit en termes de ressources humaines, de logistique ou de finances. Le président de l’AGTF devait indiquer qu’une fois le dossier accepté par le comité consultatif, un comité scientifique sera mis en place pour faire le suivi du dossier jusqu’à sa classification. La Route de l’engagisme comprendra 26 pays, qui ont été concernés par cette immigration au 19e siècle. Le port de départ, à Calcutta, en fera également partie. Les travailleurs engagés qui sont venus à Maurice sont partis du dépôt d’immigration de Bhawanipur, à Calcutta, pour la première fois le 15 septembre 1834.

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