PAUL BÉRENGER: “Il est honteux que Soodhun soit encore ministre”

“Il est honteux que Soodhun soit encore ministre”, s’exclame Paul Bérenger, leader du MMM. Le leader des mauves met cela sur le compte du manque évident d’autorité, selon lui, du Premier ministre, Pravind Jugnauth et fait valoir que le chef du gouvernement a été tout aussi “incapable d’appeler Gulbul, Teeluckdharry et Maunthrooa à la démission.” Pour illustrer cette incapacité de Pravind Jugnauth de s’imposer comme chef de la majorité gouvernementale, Paul Bérenger cite une situation, dit-il passée, inaperçue à l’Assemblée nationale, mercredi, quand le PM s’est longtemps retrouvé seul dans les travées gouvernementales. Il y voit là un signe d’irrespect pour un chef sans envergure.
Paul Bérenger dénonce le nouveau renvoi “pour plus de trois longs mois” des travaux parlementaires. S’il concède que, ces derniers temps, ces travaux étaient descendus à un niveau “sans précédent”, le leader des mauves estime, néanmoins, que ce n’était pas pour autant le moment pour que l’Assemblée nationale aille en congé prolongé. Il trouve qu’un fait passé inaperçu lors de la séance de clôture, mercredi, illustre comment le PM Pravind Jugnauth n’exerce plus aucune autorité sur ses troupes.
“Le MSM de Soodhun et des autres”
Paul Bérenger explique comment le chef du gouvernement s’est retrouvé pendant longtemps complètement seul sur le Front Bench de la Majorité au moment où le chef de file de l’opposition PTr, Shakeel Mohamed, a repris son exposé sur le Finance Bill après une pose. Pour lui, cela dénote le manque évident de respect des élus du gouvernement envers le PM qui n’arrive pas à s’imposer. “Au niveau de l’opposition, nous ne nous sommes alors pas fait prier pour le tourner en ridicule”, dit le leader du MMM qui trouve que ce fait survenu lors des travaux de mercredi illustre parfaitement le niveau atteint.
Paul Bérenger enchaîne pour démentir ce qu’il qualifie d’”élucubrations” et autres “divagations” d’un invité sur les ondes d’une radio dont il n’a pas cité le nom qui, selon lui, a pu donner l’impression, au courant de la semaine, qu’il y aurait rapprochement entre le MMM et le MSM. “Chaque jour qui passe démontre que tout sépare le MMM du MSM et ses Maunthrooa, Gulbul, Teeluckdharry, Soodhun et les autres”, assure le leader des mauves. Pour lui, les hypothèses de rapprochement du MMM avec le MSM avancées par l’invité de la radio ne sont en rien crédibles, et sont susceptibles de créer des doutes parmi les militants du MMM.
Paul Bérenger lance, ainsi, un appel à qui de droit pour que l’on cesse de “divager” au sujet de quelque rapprochement de son parti avec celui du PM. Il soutient qu’en réalité, les faits démontrent tout le contraire. Le leader du MMM trouve, par exemple, “regrettable” que Pravind Jugnauth n’a pas jugé utile de considérer la demande conjointe qu’il a faite avec le leader de l’opposition, Xavier Duval, pour que deux éléments traités dans le Finance Bill, à savoir, les amendements proposés à la National Indentity Card (NIC) Act et ceux à la Gaming Regulatory Authority (GRA) soient retirés et considérés dans le cadre de deux projets de loi à part entière.
Paul Bérenger condidère que cela était d’autant plus nécessaire que les amendements à la NIC Act vont, manifestement, être contestés en Cour suprême. Et que, d’autre part, il y a, selon lui, “contestation unanime dans le pays” autour des amendements votés au GRA dans le Finance Bill. Revenant, un moment, sur les vacances parlementaires de plus de trois mois, le leader du MMM se demande si cette trève a été décidée dans la perspective de l’organisation de l’élection partielle dans la circonscription Belle-Rose/Quatre-Bornes. Il réitère que le pays a surtout besoin d’élections générales.
Mais le leader des mauves estime qu’à défaut, ce serait “souhaitable pour la bonne santé du pays” que le “writ of election” pour la partielle du no. 18 soit publié durant les trois mois de congé parlementaire. Paul Bérenger n’écarte pas la possibilité, comme le veut la rumeur, que cette partielle ait lieu avant le mois d’octobre prochain. Il dit se baser à ce propos sur ce qu’il croit avoir décelé du “body language” du PM durant son “summing-up” avant le vote du Finance Bill. “Ce serait autrement plus malsain que le pays continue indéfiniment de vivre dans l’expectative”, trouve-t-il. Mais le leader du MMM insiste, de nouveau, que le mieux serait la tenue de nouvelles élections générales.
“C’est une honte que Soodhun soit encore ministre!”, s’exclame, par ailleurs, Paul Bérenger. Non seulement, explique-t-il, en raison du dernier incident en date quand le très controversé vice-PM et ministre des Terres et du Logement a menacé de “tuer” le leader de l’opposition, Xavier Duval. Le leader du MMM trouve que ces graves menaces de Shokutally Soodhun n’ont pas été proférées “out of the blue.” Il rappelle qu’elles font suite à l’affaire des “affiches illégales ciblant le PMSD et le leader de l’opposition.”
“Un PM sans envergure”
Paul Bérenger trouve d’autant plus “inacceptable” la non-réaction, à ce jour, de la police. “Encore plus, dit-il, compte tenu de la hargne avec laquelle Soodhun a débité ce propos.” Il soutient que dès que le controversé personnage qu’il compare à “une pièce de musée des horreurs” a commencé par “déraper”, la police avait l’obligation de le questionner “sur le champ” et, si besoin, de l’arrêter. Le leaderdu MMM s’insurge qu’à hier matin, la police ne voyait toujours pas la nécessité d’interroger le ministre.
“Au lieu de cela, voilà qu’il va prendre l’avion avec la bénédiction de Pravind Jugnauth!” Paul Bérenger dénonce, ainsi, ce qu’il considère être le manque d’envergure du PM. Il soutient que Pravind Jugnauth a été, tout aussi, “incapable d’appeler les Gulbul, Teeluckdharry et Maunthrooa à la démission.” Le leader du MMM souligne que Showkutally Soodhun s’est permis, lors de ses menaces, de “parler de djihad”, un terme qui, dit-il, “est souvent mal interprêté.” Le leader du MMM dit surtout s’inquiéter “que la police ne fasse pas son travail.” “De son côté, Soodhun ne saurait, désormais, venir prétendre que tout cela n’était qu’une plaisanterie.”
Autre ministre dans la ligne de mire du leader du MMM, hier, Anil Gayan. Paul Bérenger soutient qu’après que ce dernier a été “une catastrophe” à la Santé, ce ministère a fini par lui être enlevé. “Mais voilà qu’au Tourisme, Gayan poursuit avec la même arrogance à l’encontre des opérateurs de taxis d’hôtels”, déclare le leader des mauves. Il explique que quand Xavier Duval était au Tourisme, ce dernier avait convenu d’un certain nombre de décisions au nom du gouvernement avec les représentants des taxis d’hôtels. “Voilà que, dorénavant, Gayan avec son arrogance et sa provocation coutumières, vient tout remettre en question”, dit-il.
Rappelant qu’une menace de grève des taxis d’hôtels est prévue pour le 3 août prochain, Paul Bérenger s’insurge que l’on “joue” ainsi avec une “si fragile industrie” qu’est celle du Tourisme. “Mais là encore, c’est trop demander à Pravind Jugnauth qu’il assume ses responsabilités.” Il réclame, pour sa part, que le gouvernement respecte les engagements qui avaient été pris quand Xavier Duval était ministre du Tourisme.
Paul Bérenger aborde aussi la nouvelle d’un “near miss” dans l’espace aérien mauricien entre un appareil d’Air Seychelles et un d’Emirates Airline. Un incident majeur se rapportant à la sécurité des passagers et à l’image du pays qui, selon lui, doit retenir toute l’attention des autorités compétentes. Pour lui, ce genre d’incident grave nécessite une “enquête d’envergure au-dessus de tout soupçon.” Le leader du MMM rappelle que l’incident a été rapporté par la presse internationale et spécialisée. Insistant sur l’importance d’une enquête transparente de la part des autorités de l’aviation civile, Paul Bérenger s’étonne de l’existence alléguée d’une vidéo qui circulerait sur la toile laissant supposer qu’il y aurait eu des tractations entre un aiguilleur du ciel et un des commandants de bord “pour décider quoi dire.”
Le leader du MMM s’élève, enfin, contre le renvoi à la dernière minute d’une présentation de la Banque mondiale (BM) sur l’économie bleue qui devait avoir lieu jeudi. “Qui a décidé de ce renvoi qui ne peut que constituer un manque de respect envers les experts de la BM?”, se demande Paul Bérenger. Il rappelle que l’idée de favoriser la filière de l’économie bleue a germé du temps de la tenue à Maurice de la conférence des Petits États Insulaires en Développement (PEID) quand le MMM était au gouvernement. Pour le leader des mauves, ce renvoi “symbolise l’incompétence du gouvernement.”

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