PAUVRETÉ : “Nous sommes comme les théiers, abandonnés et livrés à nous-mêmes”

Ils ont bien un toit sur la tête, de l’électricité et un accès à l’eau potable. Pourtant même avec ce “confort”, plusieurs familles rencontrées à Dubreuil dévoilent leur quotidien et les difficultés de vivre dans le dénuement. Une précarité masquée derrière de grands projets de développement en cours à Maurice. Chaque jour, ils se font distancer et sont mis à l’écart, au point que cela leur enlève tout espoir de s’en sortir.
Le lourd sommeil de celle qui dort sous deux couvertures est perturbé par une quinte de toux. Ni les moustiques ni le vent et encore moins les premiers signes de l’hiver, se faufilant à travers les feuilles de tôle de la maisonnette, ne dérangeront sa sieste. À cinq mois, la dernière petite-fille de Premila, 58 ans, est encore trop jeune pour comprendre et se soucier de la situation dans laquelle elle vit.
Il n’y a que le prochain ravitaillement en lait qui la réveillera. Encore faut-il que sa grand-mère soit parvenue à en acheter. Elle touche Rs 5,000 de pension et a à sa charge trois autres bouches à nourrir. Cette somme s’épuise vite puisqu’elle sert d’abord à s’acquitter d’un emprunt bancaire de Rs 3,000, des factures d’eau et d’électricité. “Avek seki reste, a penn kapav fer enn ti komision pou de semenn.”

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -