Petites équipes, grands résultats !

Qui aurait parié que les Vatreni (les flamboyants), l’équipe nationale de foot de la Croatie, aurait réalisé un aussi brillant parcours en Coupe du Monde ? Qu’ils seraient LE challenger des Bleus ce dimanche 15 juillet, et qu’ils prétendront ainsi à leur tout premier titre mondial ? Dans la même veine, une autre « petite équipe », en l’occurrence, les Diables Rouges de la Belgique, vont affronter les fameux Three Lions d’Angleterre, aujourd’hui, pour la troisième place de prestige dans le palmarès. Croatie et Belgique ont été les outsiders de cette phase finale de la compétition internationale, en se défaisant sur leur lancée de « grandes équipes » telles que l’Argentine et l’Angleterre, pour la Croatie, et le Brésil, cinq fois champions du monde, pour les Belges. Rien que ça !

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Parmi les lectures possibles de cette montée en puissance de ces dites « petites équipes », c’est justement peut-être parce que par rapport à certaines aînées, notamment le Brésil, l’Allemagne, l’Angleterre, la France, pour citer surtout celles-là, cette starification de certains joueurs qui les caractérise n’a pas cours chez eux. Par exemple, qui connaissait Mario Mandžukić avant ce mercredi 11 juillet ? L’attaquant de la Juventus de Turin qui a propulsé son équipe nationale en finale est donc devenu « super Mario » en une nuit… En face, les Neymar, Pogba, Welbeck, Ozil et consorts sont des noms aussi connus que les stars de Hollywood et de Bollywood ! Bien sûr, les Modric, Lukaku, Hazard et Courtois évoluent également au sein d’équipes mondialement connues. Cependant, ces joueurs font la différence en ceci qu’ils ne font pas régulièrement la une des presses people pour leurs frasques ou caprices de stars. Dire que le foot est devenu, durant ces dernières décennies, principalement une affaire de sous davantage que le beau jeu, relève de l’évidence même ! Une preuve flagrante : l’annonce, en pleine phase finale de la Coupe du transfert record de Cristiano Ronaldo à la Juventus de Turin. Si ce n’était pas pour dévier l’attention sur sa personne, cela y ressemblait beaucoup !

Dressons un parallèle sur l’échiquier politique local. En 2014, quand Lalyans Lepep présente son équipe, avec la présence de nombreux néophytes de la realpolitik, issus tant des rangs du MSM que de ses deux alliés, le PMSD et le jeunot ML, nombre d’observateurs ont estimé que ces nouveaux et frais poulains pourraient faire la différence face aux « dinosaures » et autres grosses pointures rompues au jeu des élections, présenté par l’adversaire d’alors, sous le bloc rouge/mauve. Ainsi, on a longtemps pensé, voire espéré, que les nouveaux venus injecteraient du sang neuf et feraient preuve d’originalité, de créativité, d’honnêteté, de droiture, de bon sens… Qu’ils auraient donné un nouveau souffle à la scène politique et qu’on aurait droit à une nouvelle génération de politiques. Au final, cependant, il semble bien que tout néophyte qu’ils aient été, ces « jeunes loups » de la politique ont très rapidement été… gobés et happés par le système !

En témoignent les nombreuses casseroles que traînent les uns et les autres, qu’ils soient ministres ou simples élus de Lalyans Lepep ! Trois ans seulement après leur « sacre », ils auront collectionné davantage de scandales que de médailles : magouilles en tous genres, allant de trafic d’influence à corruption, dérapages verbaux… Est-ce donc là une éventualité inéluctable ? Irréversible ? Au manque de tact de certains, notamment du DPM Collendavelloo, pas plus tard que cette semaine, s’agissant de la grève de la faim entamée par le syndicaliste Atma Shanto et quelques ex-employés de la CWA, on ne peut que s’indigner. S’il n’y avait pas une injustice dans toute l’affaire, est-ce que le corps syndical dans son ensemble aurait pris position aux côtés d’Atma Shanto ? Ou serait-ce que certains membres de Lalyans Lepep sont (déjà) touchés par l’arrogance du pouvoir ? Après seulement trois ans de règne !

Force est de constater, hélas !, que hormis ces blocs usuels politiques, dynasties y compris, le choix qui se présente au Mauricien lambda souhaitant ardemment un vent nouveau et du changement est très restreint. Serions-nous donc condamnés ?

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