Pharmacy Council Act : difficile mise en pratique du « Code of Practice »

  • Feyzal Elyhee (Pharmacy Council) : « On ne peut jeter le blâme sur les pharmaciens en cas de maldonne des propriétaires de pharmacie »
  • L’Association des pharmaciens : « Il est grand temps d’avoir un règlement pour les heures d’ouverture des pharmacies du privé »
La Pharmacy Council Act 2015 fait bien mention de l’obligation d’un “code of practice” pour les pharmaciens, mais la mise en pratique de cette clause de la loi reste un gros morceau pour les premiers dirigeants du Pharmacy Council, dont le mandat arrive à terme en mars prochain.

 

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« Nous avons pris un peu de temps sur cette question pour de bonnes raisons, mais tous les autres aspects de la loi sont déjà en vigueur », affirme Feyzal Elyhee, président de ce conseil. Des pharmaciens sont d’avis qu’un “code of practice” pour cette profession devrait marcher de pair avec une réglementation concernant le fonctionnement des pharmacies du privé afin « d’avoir un contrôle sur tous ceux qui sont à l’œuvre dans une officine ».

Voilà ce que dit la loi : « The council shall establish a Code of Practice on standards of professional conduct and ethics and monitor compliance with such code. » L’ébauche de ce code est prête depuis quelque temps déjà et a été visée par le parquet.

Le Pharmacy Council a déjà présenté le document aux différentes associations des pharmaciens, qui en discutent toujours avec leurs membres. « Il y a des discussions entre les pharmaciens sur certains points, avec raison », soutient le président du Pharmacy Council.

L’organisme de contrôle de la profession des pharmaciens fait remarquer 60% des pharmaciens exerçant dans le privé ne sont pas propriétaire des pharmacies. « Les pharmaciens ne devraient pas être tenus responsables en cas de maldonne de la part des directeurs des officines où ils offrent leurs services », dit Feyzal Elyhee.

Si la loi fait mention de la présence obligatoire d’un “registered pharmacist” pendant les heures d’ouverture d’une pharmacie, en revanche, il n’y a pour l’heure aucun règlement concernant les horaires d’ouverture pour ce type d’activité commerciale.

En effet, de nos jours, il est commun de voir des pharmacies commerciales à Port-Louis, dans les Plaines-Wilhems et dans d’autres régions du pays en service jusqu’à une heure très tardive, et ce tous les jours de la semaine. « Définitivement, il faut avoir une réglementation concernant les “opening and closing hours” des pharmacies. Inn ariv ler pou met inpe lord dan sa sekter-la », dit avec agacement Arshad Saroar, président de la Pharmacy Association of Mauritius (PAM), association regroupant seulement les pharmaciens.

« Il est inconcevable qu’une pharmacie soit ouverte jusqu’à minuit et on ne peut exiger dans ce cas-là qu’un pharmacien soit présent jusqu’à cette heure tardive », poursuit le président de la PAM. Ce dernier ajoute que les agissements des propriétaires de pharmacie « sont “beyond of control” » de leurs employés et qu’à son avis, les autorités devraient mettre en place également un protocole pour les propriétaires de pharmacies de la même manière qu’on envisage un “code of practice” pour les pharmaciens.

« Les pharmaciens ne devraient pas répondre pour d’éventuels actes malveillants des propriétaires de pharmacie et le Pharmacy Council doit faire attention lorsqu’il vient avec un “code of practice” pour les pharmaciens », prévient le président de la PAM.

Le Pharmacy Council, dit son président, « a été ces derniers mois à l’écoute de certaines craintes » exprimées par les pharmaciens concernant la mise en pratique d’un code d’éthique.

« Je suis parfaitement d’accord qu’on ne peut jeter tout le blâme sur les pharmaciens en cas de problème, mais je suis confiant qu’on arrivera à trouver la bonne formule pour le code d’éthique », croit Feyzal Elyhee.

« Il fallait commencer quelque part et on est sur la bonne voie. Nous avons posé la base et ce code d’éthique doit être dynamique et évoluer avec le temps », est d’avis le Président du Pharmacy Council. Cet organisme met ainsi les bouchées doubles pour que ce “code of practice” soit effectif à compter de janvier.

Par ailleurs, on dénombre actuellement 533 pharmaciens sur le registre du Pharmacy Council, nombre comprenant les sept jeunes pharmaciens venant de réussir les examens de cet organisme, et qui ont obtenu leur “certificate of registration” il y a quelques jours.

Soulignons que les examens pour l’enregistrement des pharmaciens se déroulent deux fois par an et que ceux de 2019 sont prévus aux mois d’avril et novembre. Ces examens sont dorénavant pris en charge entièrement par le Mauritius Examinations Syndicate.

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