Accueil En une Picoti Picota, Tourne Vanessa, Arozer… : DJ Mii Guel enflamme les soirées

Picoti Picota, Tourne Vanessa, Arozer… : DJ Mii Guel enflamme les soirées

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Picoti Picota, Tourne Vanessa, Arozer… : DJ Mii Guel enflamme les soirées

Picoti Picota, Banana, To Fam Souper, Tourne Vanessa, Arozer : ses collaborations avec plusieurs chanteurs lui rapportent des millions de views sur les réseaux sociaux. DJ Mii Guel est un vrai phénomène dans le milieu du shatta pour ses riddims. Le jeune artiste de 20 ans, habitant Résidence La Cure, se confie à Scope en pianotant sur son ordinateur.

Derrière ces musiques qui tournent en boucle chez les moins de 20 ans, dans les boîtes de nuit et un peu partout dans l’île se cache un jeune homme de 20 ans, Miguel Nadal, de Résidence La Cure. “J’ai collaboré à l’intégralité des chansons du premier album de Big Frankii. J’ai tellement créé pour lui que je ne connais pas tous les titres par cœur”, dit-il en riant. Il a aussi créé Tourne Vanessa et Banana, des chansons écoutées plus d’un million de fois sur les réseaux sociaux. “Les gens ne me connaissent pas tellement. C’est maintenant que certains commencent à savoir qui est Mii Guel. Ils écoutent mes musiques mais ne savent pas qui se cache derrière elles. Très honnêtement, cela ne m’intéresse pas que les gens savent qui je suis”, confie celui qui a récemment composé les musiques de To Fam Souper de Tony Jah et Gateau la creme du deuxième album de Bigg Frankii, The Big Frankii Show.

Direction rue Jean XXIII à Résidence La Cure, où réside le jeune prodige de la musique électronique. Muni de son ordinateur portable, le jeune homme au look tout à fait normal nous accueille dans sa maison. Il branche son ordinateur à des haut-parleurs pour nous faire écouter ses riddims. Au sein de son quartier, il est connu de tous et se fait une joie de les divertir avec sa musique. Il y a toujours vécu et ne se plaint pas. “Je veux que les jeunes de mon quartier comprennent qu’il y a un avenir dans la musique. Il ne suffit pas uniquement de savoir chanter ou jouer un instrument pour percer dans ce domaine”, souligne l’ancien étudiant de City College. Malgré les préjugés, l’artiste s’est frayé un chemin grâce à la musique. Le DJ s’est notamment produit sur la scène de Reggae Donn Sa 8, pendant le festival Afrobeat 1 et 2 et dans d’autres manifestations.

Créer ses propres sons.

“J’ai commencé à créer lorsque mes parents se sont séparés. J’aurais pu prendre un mauvais chemin mais je ne l’ai pas fait”, raconte-t-il, les yeux rivés sur son ordinateur, en choisissant une musique. Il poursuit : “Mon petit frère a été touché par la séparation de mes parents. Tout comme moi, il veut faire de la musique.”

La musique l’a aidé à soulager ses peines. C’était une période qu’il a vécue difficilement. Il s’est mis sérieusement à créer en 2015. Il a commencé par remixer des sons qui lui plaisaient. “J’ai commencé par faire des remix de base. Pour me démarquer des autres DJ, j’ai dû créer mes propres sons. Peu à peu, mes remix ont évolué et j’ai commencé à mieux comprendre le logiciel que j’utilisais pour faire des sons.”

Il fait du tropical, un style de musique qui combine des genres musicaux originaires de la Caraïbe, d’Hawaï, d’Amérique latine, d’Afrique et des îles de l’océan Indien : shatta, dancehall, afrobeat et même du séga. “Je varie mon style. Je m’inspire beaucoup de la musique martiniquaise.” Il passe des heures devant son ordinateur portable. La semaine, il crée ses musiques; le week-end, il les propose en boîte de nuit. “Pour créer la musique de Picoti Picota, j’ai pris trois jours. Cela dépend de ce que je veux faire ressortir.” En quelques secondes, il réalise un son qui sonne bien. “J’essaie toujours de faire quelque chose de nouveau. En ce moment, je fais des remix de reggae.”

18,000 followers sur Soundcloud.

La musique, l’artiste ne l’a jamais apprise. Le DJ crée au gré de ses envies. Il utilise FL Studio pour faire ses sons. Ce logiciel permet de créer des sons ou de mélanger plusieurs sonorités pour en obtenir une nouvelle. Plus précisément des sons électriques. “J’ai tout appris par moi-même. C’est mon ami Joel Stephane qui m’a appris à utiliser FL Studio. J’ai fait mes premiers remix avec lui. Thierry Rateau m’a également aidé.”
Le jeune homme se fait connaître en 2016 grâce à un remix de Buju Banton, un artiste de dancehall jamaïcain. Un son qu’il poste sur Soundcloud, plate-forme de musique en ligne. Il s’imprègne du dancehall et en fait plusieurs autres styles comme le shatta. Un style de musique qui est rapidement très apprécié par les jeunes. “Les Mauriciens ont pu découvrir le shatta grâce à moi.”
Miguel Nadal compte 28 chansons et a plus de 18,000 followers sur Soundcloud. “Mes sons se jouent même en Martinique. Il m’arrive quelquefois d’y voir des vidéos de mes chansons.” Même si Soundcloud est une plate-forme de téléchargement gratuite, il continue toujours à poster ses musiques. “L’argent n’a jamais été ma priorité. Je veux juste me faire connaître par le plus grand nombre. Beaucoup pensent que je copie le style d’autres DJ. J’ai eu ce souci avec Banana.” Mais il fait fi des critiques.
Miguel Nadal veut ouvrir son propre studio d’enregistrement. “J’ai cette idée en tête depuis quelque temps. Je sais que j’ai un avenir dans le deejaying. Beaucoup me l’ont dit. Mes parents sont confiants quant à mon avenir et me disent d’aller de l’avant.”
“Je ne veux créer que des sons électroniques. Pour la chanson To Fam Souper, même si c’est un séga, tout a été réalisé sur ordinateur.”