Pierre Dinan : « La mesure portant sur la citoyenneté est un Quick Fix »

La mesure budgétaire concernant l’octroi de la citoyenneté mauricienne à des étrangers contre versement d’un montant de USD 1 million (environ Rs 35 M) dans le Mauritius Sovereign Fund a été qualifiée de « Quick Fix» par l’économiste Pierre Dinan, qui intervenait hier après-midi à Ebène lors des débats sur le budget 2018/19 organisés par le bureau mauricien de l’ACCA. Pierre Dinan a trouvé qu’il y a certaines mesures qui vont dans la direction souhaitée mais a appelé à la prudence contre toute aggravation du déficit des comptes courants de la balance des paiements.

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Selon Pierre Dinan, les mesures visant à attirer des étrangers fortunés à Maurice, dont celle concernnt l’octroi de la citoyenneté contre paiement d’une contribution de Rs 35 millions au Mauritius Sovereign Fund, «ne vont pas résoudre nos problèmes». Pour l’économiste, cette décision ne vise pas le long terme. C’est un “Quick Fix” (solution facile mais qui n’est pas tout à fait appropriée et qui ne dure pas longtemps), a prévenu Pierre Dinan. Ce dernier a argué qu’il faut fire preuve de prudence dans l’octroi de telles facilités tout en imposant des conditions strites.

L’économiste a reconnu qu’il y a un certain nombre de pays (les noms de Singapour, Chypre, Malte ainsi que de petits états insulaires des Caraîbes ont été cités) qui ont adopté une telle politique mais a fait ressortir que, dans le cas de St Kitts and Nevis, le Fonds Monétaire International (FMI) avait trouvé qu’une politique semblable ( Citizenship-By-Investment) avait affaibli la situation budgétaire ainsi que les comptes extérieurs.

Pierre Dinan a passé en revue les grands paramètres du budget 2018/19 et plusieurs indicateurs macro-économiques, s’appesantissant sur le maintien du déficit budgétaire à 3,2% du Produit Intérieur Brut (PIB) tout en laissant entrevoir ses inquiétudes quant à un manque de transparence au niveau de la composition de la dette nationale. L’intervenant s’est aussi reféré à l’évolution du déficit des comptes extérieurs ( de 5,5% du PIB en 2017/18 à 4,8% en 2018/19 et à 8,5% par la suite). «Il faut être très prudent sur cette question », a–t-il déclaré, car il ne faut pas oublier l’épisode malheureuse de 1979 quand le pays ne disposait que de seulement 15 jours de réserves en devises et à eu à dévaluer sa monnaie). Pierre Dinan a accueilli favorablement la baisse du taux de chômage, le « Work at Home» Programme, les mesures concernant le développement de la fintech, de l’économie bleue et celle sur la sécurité alimentaire. Il estime qu’il faut professionaliser le secteur non sucre et faciliter le développement des compétences pour la fintech.
Gary Gowrea a commenté les mesures fiscales du budget 2018/19, notant des mesures positives telles l’application du «blueprint» sur le secteur des services financiers alors que l’annonce du changement du régime fiscal régissant les opérations dans le secteur du Global Business ne doit pas, à première vue, susciter de l’inquiétude. Mais, a poursuivi le fiscaliste, il y a des mesures pour lesquelles des clarifications sont attendues. « The devil is in the details», a-t-il déclaré dans l’attente des éclaircissements que procurera le Finance Bill. Il a fait état, entre autres, des «activités de substance» que des sociétés opérant dans le Global Business devront démontrer pour pouvoir jouir des avantages fiscaux.

Le directeur de Taxand Mauritius a trouvé favorable la mesure budgétaire concernant l’extention d’un taux d’imposition de seulement 3% sur les bénéfices réalisés par les compagnies faisant du «global trading» ainsi que les mesures fiscales d’accompagnement des entrepreneurs qui se lancement dans la production alimentaire.
Par ailleurs, Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius, s’est réjoui de l’annonce de diverses mesures pour encourager l’emploi des jeunes mais considère qu’il est impérieux d’avoit un «proper monitoring system» de l’entrée et de la sortie des jeunes du marché du travail.

Pradeep Dursun s’est dit en faveur de la tenue des « Assises de l’emploi», du programme« work at home» mais pense qu’un « jobs profiling» est nécessaire. Pradeep Dursun trouve favorables les mesures concernant la fintech, le « shelterd farming», l’amélioration de l’infrastructure portuaire, entre autres.
Le COO de Business Mauritius regrette qu’au niveau de la gouvernance, aucune visibilité n’a été apportée quant au financement des partis politiques, que la question de population veillissante n’a pas reçue la considération voulue alors que celle portant sur le financement du CSR reste entier.

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