Politique : L’environnement au centre des débats

L’environnement est une des préoccupations majeures du moment au niveau mondial. Le réchauffement climatique, la gestion des déchets, la préservation des espèces endémiques ou encore la transition vers les énergies propres sont autant d’aspects qui nécessitent des actions fermes et urgentes. Des candidats aux prochaines élections nous confient leurs positions sur ces sujets qui font partie des débats électoraux.

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Joanna Bérenger, MMM

“Dix ans pour agir”

“Selon les scientifiques, il ne nous reste que dix ans pour agir avant que la planète ne devienne invivable pour l’humanité. Nous avons un devoir commun intergénérationnel de préserver notre capital environnemental. Conscient de cette urgence, un gouvernement MMM se donnera les moyens pour être un État écologique exemplaire et un ardent défenseur des intérêts des petits États insulaires, davantage vulnérables aux changements climatiques. Toute son importance sera redonnée au ministère de l’Environnement et, comme dans le passé, des décisions stratégiques seront prises découlant d’une vision globale et nationale en faveur de l’environnement. Nous tendrons vers une économie ZEN (zéro émissions nettes) qui nécessitera un profond changement en faveur des énergies renouvelables et un ambitieux plan de reboisement et de plantation de mangliers. L’écosystème unique de Saint-Brandon sera protégé et un plan de revitalisation de nos lagons sera élaboré, avec la participation de la communauté des pêcheurs, entre autres. Les efforts nécessaires seront fournis pour préserver notre biodiversité ainsi que nos ressources en eau.

De la qualité de nos sols dépendent notre santé et la qualité de nos aliments que nous consommons. C’est dans ce sens qu’une agriculture saine et durable sera fortement encouragée. Une Environment Protection Agency indépendante sera créée afin que la protection de l’environnement ne soit plus soumise aux pouvoirs discrétionnaires du gouvernement du jour. Elle veillera à une application rigoureuse de la loi et effectuera des audits environnementaux qui seront rendus publics. Notre système de gestion des déchets sera modernisé, avec l’introduction de la collecte sélective. 1,375 tonnes de déchets sont produites par jour à Maurice et la participation citoyenne est donc essentielle pour permettre une politique efficace de réduction des déchets générés, le recyclage et le compostage. Les valeurs de l’écocitoyenneté doivent être inculquées dès le plus âge car l’heure est à l’action pour tous !”

Nilen Vencadasmy, Alliance Morisien

“Vers la catastrophe si…”

“L’environnement est une priorité pour moi personnellement. Tous les jeunes qui s’engagent se rendent comptent que si nous ne prenons pas des engagements fermes, nous courons à la catastrophe. C’est aussi une priorité pour l’Alliance Morisien. D’ailleurs, il y a un gros volet sur l’environnement, avec des objectifs précis. Par exemple, atteindre 35% d’énergie renouvelable et zéro plastique d’ici 2030. Je pense que c’est un pas dans la bonne direction. L’accent est mis pour que nous passions à une autre étape dans ce qui est le combat de la protection de l’environnement. Je suis très heureux que cela figure sur notre programme. Actuellement, il y a beaucoup de plastique sur nos plages, sur l’autoroute. Je suis agacé quand je vois cela. Il faut éduquer les vraies valeurs aux jeunes, leur montrer pourquoi il ne faut pas polluer, l’intégrer dans le cursus scolaire, comme le font les écoles privées.”

Ezra Jubhoo, Lalians National

“Le pays est une poubelle”

“C’est un constat unanime que le pays est une poubelle. Malheureusement, notre environnement est sujet à trois fléaux : le réchauffement climatique, l’incivisme et le ministère de l’Environnement. Le constat est le suivant : nous sommes très en retard en ce qu’il s’agit de la gestion des déchets et le tri sélectif. Nous n’avons pas de politique définie sur le long terme. Il y a eu les projets de waste to energy, auxquels nous sommes totalement opposés. Nous avons raté le coche dans ce secteur.

Dans la lutte contre l’incivisme, il n’y a pas eu de suivi. La protection de l’environnement doit faire partie du cursus scolaire. Il faut que tous les enfants en soient conscients. Le gouvernement a lancé la lutte contre le plastique, mais on en vend toujours dans le commerce. La politique du zéro plastique est un échec. Il faudra décider une bonne fois pour toutes de la politique énergétique du pays. Il faut reconnecter les Mauriciens avec la nature. Il n’est plus possible de parker les gens les uns sur les autres sans prévoir des espaces verts.”

George Ah-Yan, Forum Citoyen Libre

“Pas de development au détriment de l’environnement”

“Pendant une vingtaine d’années, nous avons milité pour un meilleur environnement et le respect de nos écosystèmes. Nous avons été sur le terrain pour 56 combats, dont une cinquantaine concerne l’écologie. Nous en avons d’ailleurs quatre qui sont actuellement en cour. Il doit y avoir des développements dans le pays, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’environnement. Construisez de l’autre côté de la rue et non pas sur les plages ! Nous ne laissons pas respirer la plage et nous bétonnons. Quand il pleut, le sol n’arrive pas à absorber l’eau, et cela provoque des inondations. En 2050, 16 kilomètres de plage seront perdus, d’après les prévisions, en raison du changement climatique, plus particulièrement de la montée des eaux. Nous agissons en chiens de garde pour qu’il y ait du développement durable, avec l’homme au centre.”

Lindsey Collen, Lalit

“Il faut aller vers le zero fossil fuel pour le réseau électrique”

“Notre constat est qu’il y a beaucoup de problèmes liés à la pollution industrielle qui menacent la planète. Changement climatique, disparitions d’espèces et un énorme empoisonnement de la terre et la mer. Nous sommes opposés à la plantation de monocultures telles que la canne à sucre. Quand le prix de la canne a baissé, tout le monde a dit qu’il fallait continuer à subventionner les canards boiteux, alors que c’est très mauvais pour la terre. Nous sommes en faveur de la diversification vers des produits alimentaires. Nous mobilisons les chômeurs licenciés des métiers agricoles, les planteurs. Il y a des changements à faire dans le transport. Le tramway va dans la bonne direction, mais il n’y a pas de prévision pour utiliser des moyens non polluants pour arriver aux stations de métro. Il n’y a pas de bicycle lanes par exemple.

En ce qui concerne la production d’énergie, nous sommes très en retard. Il faut aller vers le zero fossil fuel pour le réseau électrique. Il n’y a pas assez de volonté pour pouvoir contrôler les gros pollueurs.”

JUSTICE SOCIALE

Arianne Navarre-Marie, MMM

“Le MMM croit fermement en un développement inclusif”

“Toute personne doit avoir la possibilité de contribuer au développement du pays et bénéficier de ses fruits. Nous voyons actuellement de gros projets immobiliers et de grands chantiers, mais le Mauricien moyen ne s’y retrouve pas. Il peine à joindre les deux bouts et arrive difficilement à finir le mois. Le MMM croit fermement en un développement inclusif, d’où notre volonté de développement dans la justice sociale. Quand il n’y a pas de justice sociale, cela engendre l’insécurité et la violence. La paix sociale est menacée et les fléaux prennent place.

Aujourd’hui, nos jeunes ont le sentiment que leurs talents ne sont pas pris en considération. Or, peu importe leur niveau d’éducation, qu’ils soient intellectuels ou manuels, sportifs ou artistes, ils ont la capacité de construire une nouvelle île Maurice. Mais leur contribution n’est pas reconnue à sa juste valeur. Ils sont frustrés et veulent quitter le pays. Le pays a besoin d’eux. L’allocation de chômage de Rs 5,000 par mois, que préconise le MMM dans ses vingt mesures prioritaires, est importante : cela leur permettra de ne plus être un fardeau pour leurs parents, en attendant de trouver un emploi. Vous croyez que c’est agréable pour un jeune de devoir, à chaque fois, se tourner vers les parents ou les grands-parents pour s’acheter quelque chose ?

Les femmes également doivent avoir des chances égales, en participant au développement du pays et en bénéficiant des richesses qu’elle a créées. C’est pourquoi nous encourageons les femmes à être économiquement autonomes. Nous leur donnons une allocation pour les frais de crèche afin de leur permettre de prendre un emploi. Le développement dans la justice est un défi que nous nous engageons à relever.”

Fazila Daureeawoo, Alliance Morisien

“Rendre les services d’aide aux familles plus connus”

“La famille doit faire face à beaucoup de défis. L’un d’eux est la violence domestique. Nous avons récemment été témoins d’actes atroces commis sur les femmes. Je considère ces actes comme révoltants et inacceptables. Des femmes ont succombé sous les coups de leur conjoint. De tels drames ont des conséquences désastreuses sur les autres membres de la famille, notamment les enfants, mais aussi sur la société. L’année dernière, le ministère de l’Égalité du genre, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille avait commandité une étude sur la prévalence, les causes, les conséquences et le coût de la violence conjugale sur l’économie mauricienne. Ce rapport a fait plusieurs recommandations et le ministère s’attelle déjà à leur mise en application. Le ministère propose divers services de protection et d’encadrement aux victimes de violence domestique.

Le 8 mars de cette année, nous avons lancé, en présence du Premier ministre, un centre d’appel intégré, l’Integrated Support Centre. Ce centre est opérationnel sur une base 24/7, et les appels sont gratuits et anonymes. Le ministère offre des services de counseling, de soutien et d’encadrement. Nous avons même amendé la Protection From Domestic Violence Act, rendant les peines plus sévères. Nous avons aussi, avec l’aide de l’UNDP, lancé un programme de réhabilitation pour les agresseurs. À ce jour, 20 formateurs à Maurice et 18 à Rodrigues ont été initiés à ce programme. Malgré tous nos efforts, nous constatons que les victimes ne sont pas suffisamment informées. Le défi est de rendre ces services plus connus auprès de la population. D’où l’importance d’accentuer nos campagnes d’information et de sensibilisation sur le terrain.”

Rajni Lallah, Lalit

“Le système économique et sa faillite sont responsables de la violence faite aux femmes et aux enfants”

“Quand on parle de justice sociale, les gens font la séparation entre l’économie et le social. On considère que l’économie ne concerne pas tout le monde. Or, c’est dans l’économie qu’il y a développement ou pas, qu’on crée la richesse ou pas. Pour nous, la justice sociale est complètement liée à l’économie. Le système économique et sa faillite sont responsables de la violence faite aux femmes et aux enfants. Ils n’ont pas les moyens de quitter la maison où ils subissent ces violences. Tout ceci est lié.

Pour nous, la question est celle de contrôle sur quoi faire avec la terre et comment le faire. Il y a une inégalité complète de classe. En termes de solutions, nous souhaitons forcer les tablisman à créer un nouveau secteur pour remplacer la canne et l’immobilier et privilégier le secteur alimentaire pour le marché local et l’exportation. Ceci afin qu’il y ait un secteur qu’on puisse taxer pour financer la santé et l’éducation. On souhaite aussi que les tablisman libèrent la terre pour créer des logements comme ceux de la CHA.”

Ivor Tan Yan, 100% Citoyens

“Le bien-être des Mauriciens au centre du développement économique”

“Notre programme a pour objectif de mettre le bien-être des Mauriciens au centre du développement économique de notre pays. Et c’est pour atteindre cet objectif que nous développerons deux piliers économiques supplémentaires avec l’industrie du chanvre et l’économie bleue, avec l’achat de “bateaux-usines” pour le développement et la création d’emplois dans un secteur où la main-d’œuvre n’a jamais été valorisée. Nous développerons également une école des Arts et Métiers, qui aura pour mission de valoriser des métiers qui aideront les populations touchées par l’exclusion sociale. Nous allons également encadrer les sportifs.

Nous considérons que chaque Mauricien a droit à un toit, un travail et des revenus qui lui permettent de vivre lui et sa famille décemment. Des logements sociaux seront construits avec de nouveaux matériaux écologiques à partir du chanvre et d’autres matériaux innovants et les 10% de dépôt actuellement réclamés par la NHDC seront abolis. Nous voulons aussi un contrôle élargi des prix, incluant l’immobilier, afin de booster le pouvoir d’achat.

Le service de santé public sera revu, avec pour objectif un niveau world class, où les opérations complexes se feront localement. Les personnes âgées, les handicapés, y compris les enfants, bénéficieront de carers et des soins à domicile, aux frais de l’État. L’État prendra en charge la création de centres spécialisés à travers l’île pour soutenir et accompagner les victimes de violences domestiques, et assurer le suivi pour reconstruire leurs vies. Les ONG opérant déjà dans le secteur recevront un soutien financier afin de se professionnaliser.”

Roshi Bhadain, Reform Party

“Relever le standard of living des gens au bas de l’échelle”

“Nous allons tout d’abord ajouter une Top Up Allowance pour que chaque travailleur puisse avoir un salaire de Rs 15,000. Le salaire minimal demeurera à Rs 9,000, payé par l’employeur, et l’État viendra verser la différence.

Les jeunes feront aussi partie de nos priorités. Nous allons créer des job centres dans les villes et les villages. Tous les emplois disponibles seront réunis dans un seul serveur, et une personne qui cherche un emploi n’aura plus qu’à se rendre dans le centre de sa localité pour s’enregistrer. Se travay ki pou vinn rod zot. Pa pou bizin al biro CAB ou al trap lipie minis. Ce sera un système de méritocratie.

Le Reform Party abolira aussi la pension des ministres et des députés. Nous allons également introduire une taxe pour les super-riches, ceux qui ont plus de Rs 50 millions, à travers un Inheritance Tax de 20% d’impôt payé à l’État. Ceux qui ont un salaire mensuel de plus de Rs 350,000 devront payer 20% d’impôt en forme de Wealth Tax.

Plusieurs autres mesures seront mises en place afin d’élever le standard of living des gens qui sont en bas de l’échelle.”

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