POLITIQUE Navin Ramgoolam : « Pas d’élections générales anticipées à l’ordre du jour »

Le Premier ministre a rejeté hier toute idée de dissolution du parlement et d’organisation d’élections générales anticipées. Renouant avec une vieille tradition consistant à s’adresser personnellement à la presse à l’issue de la réunion de l’exécutif de son parti, Navin Ramgoolam a observé que le MMM a l’habitude de parler d’élections anticipées aussitôt les élections générales terminées.
« Ce n’est pas la réforme électorale qui va résoudre tous les problèmes du pays. Le pays doit être gouverné. Il est important que le gouvernement continue à faire son travail et il continuera à le faire. Je n’ai pas peur de l’opposition loyale ou déloyale. Nous n’avons pas peur de cela. D’ailleurs nous avons des gros problèmes économiques à l’horizon. Je ne cache rien à la population, tout le monde sait qu’il y a des problèmes économiques qui nous attendent. Il nous faudra prendre des décisions. Déjà j’entends un peu de surenchère. Avec l’approche de la présentation du budget j’entends qu’untel demande ceci et cela. Blié sa », a lancé le PM.
Navin Ramgoolam a expliqué que le ministre des Finances Xavier Duval travaille en étroite collaboration avec lui, comme cela a été le cas dans le passé pour les précédents ministres des Finances. « Nous prendrons des décisions qui seront dans l’intérêt du pays », dit-il.
S’agissant de la réforme électorale, le Premier ministre a observé que tout le monde en parle.
« Lorsqu’ils étaient au gouvernement entre 2000 et 2005, ils ont fait venir le professeur Sachs, devant lequel j’ai eu l’occasion de déposer. Ils ne sont pas parvenus à tomber d’accord. C’est ainsi qu’il y a eu le rapport Collendavelloo et le rapport Leung Shing. Des personnes qui n’étaient pas d’accord au gouvernement sont maintenant d’accord dans l’opposition pour parler de réforme électorale. Elles peuvent parler autant qu’elles le veulent. Elles ne peuvent faire la réforme électorale sans l’appui du Parti travailliste. Elles n’ont pas la majorité pour le faire », a lancé Navin Ramgoolam. « Si zot envie koz koze, koz koze », a-t-il ajouté.
Le leader du Ptr a aussi soutenu que ce n’est pas à cause de l’opposition que l’on parle de réforme électorale. « Il ne faut pas oublier que cela figure dans notre programme électoral, dans notre manifeste. Dans le programme gouvernemental, on parle également de deuxième République. J’ai répondu à une dizaine de questions parlementaires à ce sujet. Certains peuvent se demander pourquoi cela a pris du temps. C’est parce que c’est un sujet complexe. Ce n’est pas aussi facile que tout le monde le pense. Nous avons pris des initiatives. À part le fait que nous avions déposé devant la commission Sachs, j’ai eu la chance de parler au professeur Guy Carcassonne, un grand expert constitutionnel qui a participé à la réforme électorale en France. Il est prévu qu’il arrive en septembre. Nous essayons de voir s’il peut arriver plus tôt. On ne peut prétendre tout connaître et affirmer qu’on n’a besoin d’aucun avis d’experts surtout lorsqu’on parle de deuxième République. On ne peut changer de système électoral du jour au lendemain et surtout pas à la veille des élections. Il faut un calendrier de travail ».
Le Premier ministre a critiqué les attaques de Pravind Jugnauth et Showkutally Soodhun contre Mireille Martin. « Je ne comprends pas qu’on puisse tenir des propos pareils surtout durant le mois de Ramadan. L’expression “vente à l’encan” était utilisée à l’époque de l’esclavage ». Il a de plus trouvé inacceptable qu’on puisse utiliser l’enfant de Mireille Martin dans ce débat. « J’espère que tous les Mauriciens condamneront l’attitude du MSM ».
Répondant à des questions sur la deuxième République, Navin Ramgoolam a insisté sur la nécessité de trouver un équilibre où tout le monde se sente à l’aise.
Il a aussi évoqué la possibilité de rencontrer à nouveau le leader de l’opposition Paul Bérenger cette semaine pour parler de la réforme électorale.
À d’autres questions, le PM a estimé que le Ptr travailliste était très fort. C’est la raison pour laquelle il demande aux parlementaires du MSM de démissionner. « Nou ava konn zot lafors », dit-il.

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