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Pollution : Smartphone, pas si “smart” que ça !

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Pollution : Smartphone, pas si “smart” que ça !
Photo internet

Ils nous permettent de téléphoner, bien sûr, mais aussi de prendre des photos, d’écouter de la musique ou de surfer sur Internet. Aujourd’hui, les smartphones sont devenus “indispensables”. Oui, mais à quel prix ! Car ces objets de notre quotidien laissent derrière eux une terrible empreinte carbone. Le point.

Nous avons quasiment tous un smartphone. Au-delà du simple téléphone, ils nous permettent de rester connectés, de naviguer sur Internet, de partager notre vie sur les réseaux sociaux, de prendre des photos, d’écouter de la musique, d’être guidés par GPS.

Le smartphone est devenu incontournable dans notre vie et a inondé le marché. Depuis 2007, pas moins de 7 milliards ont été vendus dans le monde. Mais avec leur montée en puissance, leurs écrans, de plus en plus grands, et des pièces de moins en moins réparables, nous sommes aussi poussés à changer régulièrement nos appareils. Le problème, c’est que les smartphones ont un terrible impact sur l’environnement !
En premier lieu, il faut ainsi savoir que chaque étape de la vie d’un smartphone, de l’extraction des matières premières, en passant par sa fabrication, son transport, son utilisation et sa fin de vie, contribue largement à l’épuisement des ressources.

En sus de cela, cela multiplie également les rejets toxiques ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Et pour cause : la fabrication (extraction des minerais à l’assemblage final) est responsable d’environ trois-quarts des impacts sur l’environnement (surtout l’écran et d’autres composants complexes); la distribution et l’utilisation nécessitent beaucoup d’énergie, notamment pour les transports; et la fin de vie peut être plus ou moins impactante.

Quatre fois le tour du monde.

Saviez-vous, par exemple, qu’avant d’arriver dans notre poche, notre smartphone a déjà effectué… quatre fois le tour du monde ? (voir infographie) Aussi, avec toutes ces étapes de fabrication et ces voyages, qui ont bien sûr consommé de l’énergie, la production de smartphones a une empreinte carbone très importante. Prenons l’exemple de la fabrication. Vous ne le saviez peut-être pas, mais plus de 70 matériaux sont nécessaires pour fabriquer un smartphone. Nos mobiles contiennent en effet des plastiques (qui comprennent souvent des mélanges de produits chimiques pour la carte électronique, les accessoires comme le chargeur et le film de protection…), mais aussi du verre (écran), des métaux (cuivre, aluminium…), des métaux précieux (or, argent, etc. dans la carte électronique et des condensateurs) ainsi que des métaux “technologiques”, incluant des métaux rares (écran tactile, batterie…).

Or, l’extraction de ces métaux et minerais spécifiques entraîne des modifications dramatiques des écosystèmes du fait des rejets toxiques dans l’environnement, car cette opération émet des gaz à effet de serre et pollue l’eau, l’air et les sols. D’autre part, la fabrication des smartphones se fait très souvent dans des conditions de travail déplorables qui violent les droits fondamentaux des êtres humains. L’extraction de ces “minerais de sang” (étain, tantale, tungstène, or…) conduit même à alimenter des conflits armés aux dépens des populations locales.

Question de bon sens.

Alors, que faire face à ce constat alarmant ? Doit-on abandonner l’usage du smartphone ? En fait, tout dépend. Reste que si l’on veut éviter cette solution radicale, un simple changement d’aptitude permet déjà de réduire l’impact environnemental de nos portables. En premier lieu, posez-vous la question, lorsque le moment semble arrivé, de savoir si le changement de portable est réellement nécessaire. Il est vrai que nous sommes sans cesse incités à acheter un smartphone neuf (effets de mode, promotions, nouvelles fonctions…) et que les smartphones ne se sont pas conçus pour être réparables, compatibles et évolutifs. En sus, bien sûr, de la question de l’obsolescence programmée.

Si vous devez toutefois changer de portable, posez-vous quand même la question de vos besoins. Par exemple, se demander si un écran de 10 pouces est vraiment nécessaire, ou encore une mémoire de 20 Go ou un capteur photo de 15 millions de pixels… Ensuite, cherchez un smartphone durable (solide, démontable, évolutif). Et pourquoi pas aussi acheter un portable d’occasion, lui redonnant ainsi une seconde vie ?

Enfin, quand vous avez votre nouveau portable, chouchoutez-le ! Bien l’entretenir permet en effet d’éviter jusqu’à 40% des pannes. De même, ne le laissez pas branché lorsqu’il est chargé. Ne l’utilisez pas non plus en continu et n’utilisez l’Internet et le GPS que quand vous en avez réellement besoin. Pour terminer, n’hésitez pas à le faire réparer en cas de problème, plutôt que de le jeter. Au cas contraire, si vous tenez à en changer malgré tout, plutôt que de laisser votre ancien portable seul et dans le noir au fond de votre tiroir, pourquoi ne pas le vendre ou, mieux, le donner à quelqu’un qui n’en a pas.

Une dernière chose : si votre portable ne marche plus du tout, ne le jetez pas à la poubelle bêtement. Rapportez-le au magasin où vous l’avez acheté. Il faut en effet savoir que certains revendeurs les reprennent car les matériaux (très polluants) contenus dans nos téléphones peuvent être réutilisés pour créer de nouveaux smartphones. À bon entendeur !

Le saviez-vous ?

En Chine, l’exploitation du néodyme, utilisé dans les aimants des smartphones, génère des rejets d’eau acide et des déchets chargés en radioactivité ainsi qu’en métaux lourds. Au Chili, en Argentine et en Bolivie, l’utilisation massive d’eau pour la production de lithium (métal présent dans les batteries des smartphones) provoque des conflits d’usages avec les populations locales, au point de compromettre leur survie. Enfin, selon l’Unicef, plus de 40,000 enfants travailleraient dans les mines du sud de la RDC, dont beaucoup dans des mines de cobalt et de coltan, minerais stratégiques que l’on retrouve dans les batteries et les condensateurs de nos portables.