PORTRAIT : Les artistes sont ignorés par le ministre de la Culture, selon Anna Patten

Anna Patten, celle que l’on surnomme « la grande dame de la danse indienne à Maurice » est en colère. Elle estime que les artistes professionnels de ce pays sont mal traités et pas écoutés par les ministres de la Culture. Elle critique également le spectacle national organisé pour célébrer l’Indépendance, le 12 mars dernier.
L’année dernière, vous avez déclaré que les artistes mauriciens n’étaient pas reconnus à leur juste valeur pour le spectacle célébrant l’anniversaire de l’Indépendance. D’ailleurs, des artistes mauriciens avaient signé une pétition pour protester. Est-ce qu’avec le changement de gouvernement et de ministre de la Culture, le spectacle pour l’Indépendance a été mieux organisé cette année et la valeur des artistes professionnels reconnue ?
Les artistes sont, pour la plupart, des personnes passionnées et sensibles qui sont engagées dans la création et ne savent pas revendiquer leurs droits. D’ailleurs, ils ne devraient pas avoir besoin de le faire, puisque leur travail permet d’exprimer l’âme du pays et cela devrait être reconnu par les autorités. Ce n’est malheureusement pas le cas à Maurice. Le précédent gouvernement n’a pas fait grand-chose pour les artistes en dehors de quelques protégés qui ont bien profité de la situation et du budget du ministère de la Culture. On croyait que la situation allait changer avec le nouveau gouvernement et le nouveau ministre de la Culture. Il faut créer une structure pour donner aux artistes leur valeur, mettre de l’ordre, mettre d’une part les professionnels, de l’autre les amateurs. L’actuel ministre de la Culture mélange tout. Je me demande pourquoi le nouveau ministre ne contacte pas les artistes professionnels du pays, pourquoi il ne les rencontre pas pour discuter avec eux, pour leur demander leur avis, faire appel à leur expérience et surtout pour écouter ce qu’ils ont à dire pour comprendre la situation. Pour l’Indépendance on n’a pas fait appel aux artistes professionnels, mais à des amateurs recrutés on ne sait sur quels critères.

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